mardi 5 juin 2012

Rencontre avec Nicole Provence


Nous laissons la parole à Nicole (voir sa présentation)  pour lancer son propre "mois de...". elle le fait si bien. Finalement, on va lui laisser les clés de Bookenstock et partir en vacances, n'est ce pas Dup? :)


" Le Mois de ... " Nicole Provence








Je clique sur le lien   http://bookenstock.blogspot.com/  et comme d’ab’ mon bas débit me fait trépigner. Enfin j’arrive sur la page verte et je lis quoi ?    

«  JUIN…
Epuisées par tous les partenariats organisés avec succès  par les siamoises de Bookenstock, le blog prend des vacances anticipées.   
Rendez-vous en septembre pour un nouveau départ « des Mois de … » avec nos chers auteurs !

Non, je rêve !  Et mon «  Mois » à moi ?

Je rugis, je râle, je me désespère. Mais qu’est-ce qu’elles glandouillent les mémés de Bookenstock ! Elles ont fait passer Nicole à la trappe !  J’ai un trou de mémoire ou quoi ? Mince !
Je me replonge dans mes souvenirs, OK, il y a eu le sondage sur l’édition numérique, super,  puis l’échange avec les visiteurs du Blog, sympa je dois l’admettre. Dans la foulée présentation des romans, les premiers en numérique sur le Blog et c’est là que Phooka a senti surgir en elle une idée géniale ( mais ça, personne ne s’en étonnera.  .)  aussitôt reprise en live par Dup… même qu’elles m’en ont parlé tout de suite pour savoir si je serais d’accord….

Le Buz, inaugurer «  un Mois de »   avec des auteurs qu’elles appréciaient. Pour moi, il fallait attendre un peu. Normal,  mes romans numériques à peine sortis, les liseuses et les tablettes pas encore entre toutes les mains, la chronique des romans à écrire  avant le partenariat avec Gaïavillage, ça demande du temps. Mais là !…

Je me rue sur ma messagerie :  Ho les filles, vous m’avez oubliée ?

Elles avaient sniffé à plein poumons du  Thomas Geha, Eli Anderson, Ludovic Rosmorduc, Michael Moslonka, Victor Dixen, Mathieu Gaborit, Nicolas Sker, Nadia Coste,  Fréderic Mars, et la tête dans les nuages,  arrivées en mai elles ont vu «  Provence »… Sûr qu’elles ont pensé aux futures vacances au soleil  et Pfuittt… Adieu Nicole !
Je les vois qui renâclent à leur tour, vitupèrent et se défendent. Elles cherchent désespérément un trou dans leur emploi du temps…OUF, il reste un peu de place en juin.
Quoi, vous ne m’aviez pas oubliée ? .Ha bon, c’était ( quand même)  prévu ? OK, ça marche !

Encore un effort Phooka-Dup   et vous pourrez respirer deux mois cool, deux mois à triturer votre liseuse et à préparer vos futurs « Mois de » car  franchement, je ne sais pas si vous pourrez laisser tomber une si belle rubrique…

Allez les filles, je ne vous squatterai que 15 jours.  On se requinque, on respire un grand coup, y’a un polar non thriller, non gore, non sexe à présenter. Deux jeunesses, non Fantasy, non fantastique, pas du tout dans le style de tous ceux qui ont enchantés vos fidèles blogueurs-euses , mais des difficultés, vous en avez vaincu d’autres ! …et puis, il  faut de tout pour faire un blog littéraire n’est-ce pas, et le vôtre ne ressemble en rien aux autres. Alors autant faire différent, hein ?

Alors, on y va ?...







Tous à vos claviers Nicole attend vos questions!




C'est Hécléa qui ouvre le bal puisque Olya notre preum's est en train de baguenauder aux imaginales :)


Bonjour Nicole et bienvenue ici :)
Dans votre présentation on se rend compte que vous écrivez depuis toujours ou presque, et j'aurais voulu savoir quel avait été l'élément déclencheur pour prendre la plume la première fois ? 


Nicole:



Avant propos :


Nicole-Phooka-Dup..( plus joli dans cet ordre..) c’est une histoire qui s’écrit à trois depuis… depuis… hou lala…depuis longtemps. Mon souhait, c’est que cette histoire devienne une grande histoire comme celle de « L’histoire sans fin ».. ☺





Bonjour Hécléa, merci de m’avoir accueillie dans ton Blog. Première arrivée, première servie !


J’ai souvent réfléchi à cet « élément déclenchant » sans vraiment pouvoir le situer. Il était là, tapi au fond de moi et je ne cherchais pas à savoir. Et voilà que récemment il m’a été révélé, sans que je m’y attende. Parce que j’avais laissé de côté cette question qui me titillait, une vague de tendresse m’a envahie d’un coup en me souvenant d’un petit roman lu en France en 1958, alors que je venais de tout abandonner derrière moi au Maroc, mes livres et mes jeux, et même mon nounours rose. Et au souvenir de cette lecture, j’ai retrouvé mes émotions intactes alors que je les croyais oubliées. Presque une révélation !


C’était pour mon anniversaire, à Aix en Provence, j’avais 10 ans et mon père m’avait offert un livre, ce qui était plutôt exceptionnel. J’étais habituée aux contes de Perrault, et aux magazines Bibi Fricotin, Les pieds Nickelés et Mickey que nous devions partager à trois. Mais ce livre, c’était MON livre, je n’ai pas oublié son titre . « Le petit berger des Andes ». Je n’ai jamais réussi depuis à le retrouver. J’aurais tant aimé le faire lire à mes petits-enfants.


Je m’étais littéralement immergée dans les aventures du jeune berger péruvien qui avait pour seuls compagnons tout au long de la journée ses lamas, dans les montagnes arides du Pérou. Les Andes, un mot pour moi plein de mystère, l’Amérique de Sud, un monde inconnu, extraordinaire, si loin de notre civilisation.. C’est un peu flou dans ma mémoire, mais je n’oublierai jamais cette extase ressentie en parcourant cette aventure, m’identifiant complètement à cet enfant, ressentant sa détresse, il avait perdu des animaux, un drame pour ce petit indien miséreux, et sa volonté, quand il décida de partir à leur recherche, coûte que coûte.

Tout m’avait fait rêver, les couleurs des vêtements, ces drôles de chapeaux, la chaleur, leur mode de vie à cent lieues du mien, les descriptions m’ont envahies comme les images d’un film, les sentiments ont déferlés en moi par vagues, j’ai espéré, pleuré, partant à ses côtés à la recherche de ses lamas.

Je venais de découvrir la magie de la lecture, celle qui transporte, qui fait tout oublier, le temps, le travail et même l’heure des repas. Je crois que c’est en cet instant que j’ai eu envie d’écrire, sans le savoir encore, moi aussi une histoire, de la vivre et de la faire vivre. La graine était semée, elle a dormi longtemps pour éclore un jour.

Oui, lire m’a fait mille fois rêver, mais plus que le rêve, s’est ancré ce désir d’être une créatrice d’autres rêves. Il m’a longtemps poursuivie avant que « je ne passe à l’acte »


Et puis un jour….


Mata hari

Bonjour Nicole et bravo !!
Tu as réussi le prodige d'évincer les 2 tentatrices les plus viles qui nous font acheter et encore acheter...
Comment est venu l'idée de passer sur le livre électronique ? ce que j'approuve vu que j'en ai un maintenant !!

Nicole:



Avant propos :



Mata Hari, Nicole and CO .. c’est une autre histoire que sans doute vous ne lirez jamais…une « polar » intitulé « Neige de sang ».. un « poilar » désopilant de poules en goguettes dans une basse cour infernale dirigée par une fermière déjantée…Mata Hari elle-même… ☺)


Souvenirs, souvenirs…



Bonne nouvelle Mata Hari, tu vas pouvoir me suivre désormais dans mes écritures même si je sais que tu avais déjà lu « les trois Madeleine » sous un autre titre. Il t’en reste encore deux, bientôt trois !


L’édition numérique : un espoir contre des déceptions….

Je n’ai jamais pensé écrire pour l’édition numérique d’autant que ce genre d’édition est encore récent. En revanche, l’an dernier j’ai reçu une proposition d’une toute nouvelle maison qui se créait Gaïa Village Publication. Le directeur de collection me proposait de leur soumettre mes textes non encore édités.

J’avoue que j’ai beaucoup hésité, le numérique pour moi c’était vraiment du virtuel. Je n’avais aucune idée de l’impact sur les lecteurs amoureux du livre papier, mes lecteurs en particulier, et c’est grâce à Phooka et Dup de Book en Stock que j’ai pu prendre la température avec une rubrique dans leur Blog.


Comme plusieurs de mes copains de plume, je gardais dans mes documents des romans boudés par les maisons d’édition qui avaient d’autres critères de sélection que les lecteurs-trices eux-mêmes. Marre de recevoir des refus pour mon « Ravin des anges » je l’ai présenté à GVP en espérant qu’il pourrait convaincre des gens « ouverts » à toute sortes de romans, pourvu qu’ils soient bons.

Le prix attractif pour les livrivores qui n’hésiteront plus entre l’achat d’un roman ou d’un autre, la facilité de stockage, plus d’étagères qui s’écroulent, la liberté de pouvoir lire partout m’ont convaincue petit à petit de tenter l’aventure.

Et aussi cette opportunité de toucher une multitude de lecteurs qui ne seront plus informés uniquement par des livres dans une librairie, mais par un choix immense dans une librairie géante ouverte à tous.


Reste maintenant la gageure de se faire connaître, et l’édition numérique part au grand galop. Pouvoir se faire distinguer au milieu des autres est un défi dont je ne connais encore pas l’issue.

D’où l’importance d’être relayé par les blogs tels que Book en Stock et ceux des blogueurs-euses qui le fréquentent.

A Bientôt Mata Hari…

Hécléa :

Merci pour cette très belle réponse Nicole ! À te lire je retrouve les sensations et émotions que je recherche dans la lecture !

Comme tout le monde n'a pas encore débarqué j'en profite pour enchaîner avec une autre question ;)
Tu écris aussi bien des policiers que des romans jeunesse, est-ce un choix délibéré ? Y a-t'il un genre que tu préfères ou dans lequel tu te reconnais plus ? 


Tu écris aussi bien des policiers que des romans jeunesse, est-ce un choix délibéré ? 



Nicole :


 Absolument je déteste la routine, écrire les mêmes choses et traiter des mêmes sujets. De même que je détesterai manger tous les jours le même plat, quand bien même il serait délicieux. J’ai besoin de changer d’air et de partir dans de nouveaux horizons. J’aime beaucoup m’adresser à des lecteurs différents. J’écris aussi des nouvelles, des poèmes, des romans « tout court » sans étiquette, juste des histoires de gens.

Alors bien sûr, cette liberté m’a valu des refus, pour plusieurs romans. Ne pas rester dans son casier, écrire des genres différents ne correspond pas à ce qu’attendent les éditeurs. La fameuse « ligne éditoriale » dont on ne bouge pas d’un pouce. On ne publie pas de roman terroir dans les maisons de polars ou thrillers, on ne publie pas de roman jeunesse dans des éditions pour adultes ( bon, ça change maintenant, il y a plusieurs collections au sein d’une même maison ) Le polar terroir fait grimacer chez les thrillers. Je peux comprendre, mais quand même, si le roman est bon, pourquoi ne pas le publier ? Chacun doit rester dans son créneau et ne pas en sortir au risque, soi-disant, de décevoir. Mais décevoir qui ? Comme si un roman ne pouvait correspondre qu’à une seule catégorie de lecteurs. Quand on aime un auteur, on le suit, on découvre sa diversité, il nous entraîne là où il veut et nous fait voyager d’un genre à l’autre.

« Le ravin des anges » a été refusé par des maisons polar-terroir parce qu’il était trop « polar » et pas assez « terroir ». Il a été refusé parce qu’il se passait en Isère et que la collection Polar en région Rhône Alpes fermait. Il a été refusé par les maisons polar parce qu’il n’était pas assez noir, thriller, violent, sexe et j’en passe. Je n’allais pas le couper en deux, une partie polar, et une partie roman, à envoyer dans des maisons différentes. Mon histoire mêlait les deux genres, pas question d’en amputer une !

Il a même été refusé, avec tout de même des compliments, parce qu’il n’y avait pas une histoire de trains dedans. Si, si ! Devais-je rajouter un train qui sifflerait trois fois uniquement pour le faire publier alors le train n’avait rien à voir dans l’histoire !

J’aime emmener mes lecteurs dans des sentiers différents et je sais qu’ils ne s’y perdront pas.

En ce qui concerne les romans jeunesses, tout le monde sait bien que pour l’instant c’est le Fantasy qui a le vent en poupe, et moi, je ne sais pas écrire du Fantasy mais j’aime écrire pour les jeunes et les enfants. Reste que les polars-jeunesses ont aussi leurs critères de sélection et apparemment je ne « corresponds pas ». Je me suis essayée à un fantastique, une histoire de revenants et de miroir qui devrait paraître bientôt chez Gaiavillage.

Reste à savoir s’il convaincra.



Y a-t'il un genre que tu préfères ou dans lequel tu te reconnais plus ? 

Celui que j’aime et que je ne publie pratiquement pas, c’est le roman « tout court ». J’ai dû habiller mes romans de champs de blés et de forêts, pour les maisons de terroir, et les déguiser en polar pour les faire accepter car c’était la pleine mode, il fallait y plonger à pieds joints. Heureusement j’avais sous la main de bons et gentils enquêteurs qui m’ont guidée et je faisais de grosses documentations. En compagnie de mon héros Bernard Di Nazzo j’ai fait mes propres enquêtes pour leur donner cet accent « roman policier » que l’on attendait.

J’écris en ce moment une grande saga familiale, ni terroir, ni polar, ni jeunesse…….



Wal :

L'évocation de "Neige de sang" me rappelle tant de souvenirs !
Une époque lointaine et débordante d'imagination créative !
De si bons moments de partage avec notre talentueuse écrivaine... (curieux comme je trouve ce mot peu chantant, mis au féminin !)
bref !

j'ai adoré tes 3 Madeleine. ça m'évoque de quoi faire un bon film !

Est-ce que pour écrire cette histoire, tu t'es intéressée à la psychologie ? (étant en plein dedans, ça m'a tellement sauté aux yeux que je ne peux m'empêcher de te poser la question !)

Et aussi: est-ce que tu t'es inspirée d'une base réelle pour la créer ?

Bon "Mois2" Nicole ;)

Nicole :


Avant propos.
L’époque dont tu parles me rappelle aussi de bons souvenirs, des fous rires, des retrouvailles au salon Sang d’Encre à Vienne, des repas dans une certaine colline, mais surtout parce qu’elle nous a permis un jour « d’orage » de nous retrouver dans un refuge des plus confortable et des plus amical. Et chemin faisant, c’est sur Book en Stock que nous avons atterri en compagnie des deux siamoises que tu connais autant que moi…
Les chemins de la vie sont si inattendus… et si formidables !



Est-ce que pour écrire cette histoire, tu t'es intéressée à la psychologie ? 
Je n’ai pas fait de grandes études, mais l’étude de la psychologie m’aurait certainement passionnée. J’ai toujours été attirée par le mystère de l’esprit, celui de l’âme, tout ce qui influence nos actes ou nous pousse à agir d’une certaine façon sans que l’on sache vraiment pourquoi. La souffrance aussi qui touche les êtres, et leur difficulté à la résoudre. Aller fouiller au fond des personnages pour découvrir leurs secrets, leurs tourments, essayer de comprendre leurs actes insensés, et leur trouver, non une excuse, mais une raison. Voilà ce que serait ma psychologie, et j’essaie de l’appliquer à mes héros quand je me retrouve seule avec eux en face de mon écran. Nous échangeons longuement….

J’ai un peu abordé ce sujet avec les cours de criminologie, et cela m’a permis de ne pas écrire trop de bêtises sur ce sujet.


Et aussi: est-ce que tu t'es inspirée d'une base réelle pour la créer ?
L’histoire de Madly n’a jamais existé, mais j’aime me faire peur et mon imagination prend parfois des chemins inattendus. Je suis certaine qu’un jour, descendant dans une cave bien froide, bien sombre ( « La cave » titre initial de ce roman) j’ai imaginé que derrière une porte quelqu’un pouvait y être retenu prisonnier. A partir de là….
J’ai aimé me mettre dans la peau de cette adolescente qui découvrirait quelque horrible secret de famille. Et aussi cette déception à la découverte de la statue d’argile qu’elle adore qui se brise et se révèle beaucoup plus fragile qu’elle ne l’aurait cru, cette désillusion de la réalité : la perfection n’est qu’un mythe.
 La base était très courte, juste le face à face entre Madly et Madelon, une recherche désespérée de tendresse, un échange d’amour en dehors de tous, une relation secrète, et au fil des mois, la suite s’est imposée d’elle-même. L’histoire prenant naissance avec l’arrière grand-mère, le décor était posé, il fallait une histoire de guerre, une histoire d’amours défendus, une histoire d’enfant illégitime.
Je laisse au lecteur le choix. Madly tombera-t-elle dans la folie à son tour ou la vaincra-t-elle et attendra-t-elle sereinement la guérison de sa mère.
Le dialogue entre elles ne sera jamais interrompu, elle le continue soir après soir dans la cave et un jour Mado pourra lire ses propres mots d’amour.



Teki :

Bonjour Nicole

Petite question à laquelle tu t'attends un peu, l'ayant posée dans mon billet ...

Diane Miller, l'auteure de polar dans "le ravin des anges" est-elle un peu, beaucoup ou à la folie Nicole Provence ?




Nicole :


Avant propos

C’était un jour de l’année 2009, dans un blog de polar, une certaine Shéhérazade me dit combien elle avait aimé L’étang de la mariée. Nous échangeons plusieurs fois au sujet de mes romans et je me réjouis d’apprendre qu’elle présente chacun d’eux sur son blog au fur et à mesure de leur lecture.
Imaginez mon plaisir, la pub, rien de plus difficile et si en plus c’est pour en faire une critique positive. Ce blog disparaît, je soupire, il réapparaît, je respire. Le lien reprend, et par son biais, je fais la connaissance de lecteurs très sympathiques, de France, de Belgique, et même du Québec. Wahhhh ! Jamais je n’aurais espéré « rencontrer » une telle diversité de lecteurs avec mes dédicaces dans les salons auxquels j’assistais pourtant assez souvent.
Et parmi eux, Teki, qui, ( hum Teki-qui.. L..) encouragé par les chroniques de Niki dont plusieurs sont signalées sur bookenstock, se lance dans les Trois Madeleine et Le ravin des anges. Le voilà ce fil amical qui nous relie aux autres, nous encourage à persévérer, à ne pas désespérer. Tant qu’il y aura des blogs …. Et d’excellentes lectrices-teurs pour les animer….


Bonjour Teki.

Merci d’avoir présenté mes romans dans ton blog. C’est chic de venir poser une question, et comme je n’y ai pas répondu dans ton billet je vais le faire ici.

Je fais partie des auteurs qui aiment un peu, et parfois beaucoup, mettre d’eux-mêmes dans leurs personnages. Une façon de vivre une aventure par personne interposée, de se mettre dans leur peau, et de traverser l’écran pour être de l’autre côté, dans l’histoire elle-même. Parfois, je me « donne » dans deux personnages à la fois.

Alors Diane Miller !… Oui, j’ai beaucoup aimé créer ce personnage, je me suis reconnue en elle, avec son café tôt le matin, ses écritures qui l’attendent dans son ordinateur, des polars bien entendu, sa musique classique, son chat qui roupille sur son bureau. J’espérais avoir, sa sensibilité, sa tolérance, sa volonté d’arriver coûte que coûte à atteindre son but.

J’aurais aimé avoir son succès aussi, on peut rêver ! :-)

Mais s’identifier à un personnage c’est lui donner une autre réalité. Comme moi, elle a exploré les mêmes rues d’Istanbul, je l’ai entraînée dans le marché aux épices, dans le Grand Bazar fourmillant, dans les rues sombres des Hans et sur le pont Galata qui traverse le Bosphore. Elle s’est extasiée à la visite des si belles mosquées.
Avec le parcours de Diane Miller j’ai offert aux lecteurs mes voyages en Turquie puisque par-dessus tout, pour l’écriture de mes romans, j’aime transmettre les images, les odeurs et les sensations que me procurent mes investigations « sur le terrain » afin de le rendre plus crédibles.

Wal :


Merci Nicole, je comprends cet attrait pour la psychologie, c'est en effet passionnant de tenter de sonder les mystères de l'âme et de la construction d'un être...
Cette histoire était vraiment extra !

Qui a décidé de changer le titre ?
Je trouve que "La cave" aurait bien sonné. Cela aurait bien restitué l'ambiance !


Nicole :

Bien d’accord avec toi, chère Wal.

Lors de la dernière relecture, la directrice de collection a estimé que ce titre ne convenait pas, malgré mon insistance à vouloir démontrer le contraire. Je pense toujours que La Cave, titre court et évocateur « plongeait » directement le lecteur dans le sujet. Je n’aimais pas le titre proposé, d’autant qu’il y avait réellement quatre Madeleine, et que de cette façon j’en perdais une en route. De même que je ne trouvais pas le titre si accrocheur que cela. Mais ce n’est pas moi qui décide. Comme souvent, nous ne pouvons pas choisir notre titre alors qu’il fait partie intégrante du texte. Quant à refuser…c’est une autre affaire. Un éditeur ne publiera pas un roman si tout ne lui convient pas exactement! Ou alors, aurais-je du renoncer à sa publication ?

Pour moi le titre est le premier fil conducteur. Soit je décide tout de suite, parce que je sais exactement où je vais me diriger, soit il m’apparaît spontanément au cours de l’écriture. Souvent, grâce à ce titre qui s’est imposé comme une évidence, je reprends certaines parties de mon texte. Je trouve très désagréable d’être obligée d’y renoncer car le roman n’est plus tout à fait le mien, un peu comme si on changeait le nom d’un de mes enfants contre mon gré.

Et ce n’est pas un cas unique. L’étang de la mariée avait pour titre initial « Le double imparfait », là aussi il mettait le lecteur sur une dualité opposée, de même que Le gourou des Terres froides dont le titre était « Les soleils noirs ».
Et ceux qui ont lu ces derniers pourront aisément confirmer que c’est bien ces premiers titres qui convenaient le mieux.

Raison invoquée pour le refus : ils ne faisaient pas assez « régionaux ».

Il est très difficile pour un auteur d’imposer son titre, le texte de sa quatrième de couverture ou même choisir sa couverture. Et là je touche un sujet bien sensible.

J’ai rarement aimé la couverture que l’on m’a imposée pour chacun de mes romans, et souvent, je retrouve les mêmes critiques de la part des lecteurs qui eux, sont très attachés au visuel.

Il ne reste plus qu’à espérer que le lecteur poussera plus loin sa curiosité pour découvrir le texte et qu’il s’attachera davantage au contenu plutôt qu’au contenant….



15 commentaires:

Heclea a dit…

Bonjour Nicole et bienvenue ici :)
Dans votre présentation on se rend compte que vous écrivez depuis toujours ou presque, et j'aurais voulu savoir quel avait été l'élément déclencheur pour prendre la plume la première fois ?

mata hari a dit…

Bonjour Nicole et bravo !!
Tu as réussi le prodige d'évincer les 2 tentatrices les plus viles qui nous font acheter et encore acheter...
Comment est venu l'idée de passer sur le livre électronique ? ce que j'approuve vu que j'en ai un maintenant !!

Phooka a dit…

Coucou Mata, alors toi aussi tu as craqué pour le livre numérique?

Heclea a dit…

Merci pour cette très belle réponse Nicole ! À te lire je retrouve les sensations et émotions que je recherche dans la lecture !

Comme tout le monde n'a pas encore débarqué j'en profite pour enchaîner avec une autre question ;)
Tu écris aussi bien des policiers que des romans jeunesse, est-ce un choix délibéré ? Y a-t'il un genre que tu préfères ou dans lequel tu te reconnais plus ?

Anonyme a dit…

L'évocation de "Neige de sang" me rappelle tant de souvenirs !
Une époque lointaine et débordante d'imagination créative !
De si bons moments de partage avec notre talentueuse écrivaine... (curieux comme je trouve ce mot peu chantant, mis au féminin !)
bref !

j'ai adoré tes 3 Madeleine. ça m'évoque de quoi faire un bon film !

Est-ce que pour écrire cette histoire, tu t'es intéressée à la psychologie ? (étant en plein dedans, ça m'a tellement sauté aux yeux que je ne peux m'empêcher de te poser la question !)

Et aussi: est-ce que tu t'es inspirée d'une base réelle pour la créer ?

Bon "Mois2" Nicole ;)

Teki a dit…

Bonjour Nicole

Petite question à laquelle tu t'attends un peu, l'ayant posée dans mon billet ...

Diane Miller, l'auteure de polar dans "le ravin des anges" est-elle un peu, beaucoup ou à la folie Nicole Provence ?

Anonyme a dit…

Merci Nicole, je comprends cet attrait pour la psychologie, c'est en effet passionnant de tenter de sonder les mystères de l'âme et de la construction d'un être...
Cette histoire était vraiment extra !

Qui a décidé de changer le titre ?
Je trouve que "La cave" aurait bien sonné. Cela aurait bien restitué l'ambiance !

niki a dit…

je suppose que c'est ici qu'on pose sa question ? n'ayant pas du tout l'habitude de cela, je ne connais pas trop la procédure.

je voulais demander à nicole si elle avait constaté de grands (ou pas très grands) changements depuis la parution de ses livres en version numérique ?
le numérique n'est pas du tout ce que je préfère comme mode de lecture, mais je sais que parmi mes copines pas mal s'y intéressent - alors dans l'ensemble, nicole, cela se passe comment ?

Marion a dit…

Bonjour Nicole, et surtout bienvenue sur Bookenstock pour ce mois qui vous est consacré (et ça, c'est carrément la classe !).

Je me suis fait rafler ma première place de curieuse par Heclea, (le choix était dur, mais j'ai préféré m’éclipser de la toile pour aller aux Imaginales :D). Mais comme promis, je passe par ici pour vous poser quelques questions !

J'ai lu Angkor et les génies décapités, et je savais en le commençant que ce ne serait pas forcément ma tasse de thé. Quoi qu'il en soit, même si ce n'est pas le genre d'histoire qui me fait vibrer, j'ai malgré tout apprécié votre plume, et surtout, le décor dans lequel vous nous plongez.
Et ma question va se référer à ce décor. Est ce que vous êtes déjà allée au Cambodge ? Ou alors toutes les descriptions et coutumes que vous nous présentez, sont présentes grâce à des recherches fouillées sur ce pays ?
Pour quelle raison avoir choisi le Cambodge ? Je suis sure qu'il existe multitude d'autres pays où l'on trouve des temples comme ceux que vous décrivez, alors pourquoi est ce que votre choix s'est porté sur ce lieu ?

Allez, je vous laisse déjà réfléchir à ces questions, et je reviendrai vous en poser d'autres :D (parce que oui, je suis une grooooosse curieuse !).

Anonyme a dit…

Merci Nicole...
Tu soulève là un épineux sujet ;)

Milly a dit…

Bonjour Nicole, Ce forum de question est vraiment intéressant! Je suis une lectrice du Québec. Voilà mes questions:

1. La première question qui me vient en tête, est au sujet de l’endroit qui t’inspire le plus pour écrire. Est-ce que tu as un coin bien défini ou tu y vas selon ton état d’âme, au milieu de ton jardin par exemple ou bien calée dans ton lit avec une bonne théìere entourée de tes crayons ou de lectures inspirantes? … Parle-moi de ton ‘territoire’ d’écrivaine!

2. Est-ce qu’il t’arrive d’écrire ‘juste pour toi’, pour t’aider à surmonter des expériences douloureuses?

3. Visiblement comme écrivaine, tu dois avoir beaucoup d’imagination. Est-ce que tu arrives à trouver une paix d’esprit ou si (par déformation professionnelle) tu es sans cesse habitée par des personnages, des lieux, des événements..etc.. et comment choisir enfin qui de toutes ces images persistantes occuperont la majeure partie de ton prochain roman.. D’ailleurs j’imagine qu’il y a toujours un ‘prochain roman’ qui te ‘titille’?

4. Dans l’étang de la mariée, comment sont apparues les jumelles, ou la quête d’identité… Est-ce les personnages où cette quête d’identité qui fut le moteur de départ de ton roman? ou autre chose?

5. Dans la littérature que toi, tu lis, est-ce qu’il y a un ou une auteur que tu admires, ou un livre que tu as lu et qui te force à penser: « J’aurais aimé écrire ce livre »… Quels sont tes goûts en terme de littérature?

6. Lorsque tu rencontres tes lecteurs, est-ce qu'il y a un de tes livres dont on te parles souvent? Un livre marquant (Un peu comme la spécialité d’un grand chef) un livre 'chouchou’?

7. En terminant, de quels éléments de la nature s’imposent le plus fort dans tes romans. Sachant que tu aimes la nature bien sûr, il y a sûrement des endroits qui reviennent souvent quand tu aménages mentalement, le lieux d’un chapitre ou d’une scène. As-tu des préférences marquées?

Milly a dit…

Et j'ajoute ma dernière...:)
Une dernière question qui sera une introduction à ma prochaine "enquête de Milly" Est-ce que tu utilises encore tes dictionnaires ou grammaires en livres ou tu te réfères simplement à Internet?

Teki a dit…

A lire ta réponse à Wal sur les titres, couvertures et résumés de 4ème page j'en viens à ma demander si l'autoédition n'est pas la meilleure voie et plus spécifiquement dans le cadre du livre numérique avec les outils et sites existants à l'heure actuelle...

La question est, dans le cadre du livre numérique, qu'est-ce qu'apporte un éditeur à l'auteur ? Si la question te gêne , pas de soucis pour la passer à la trappe ;)

Chantal YVENOU a dit…

Bonjour Nicole

c'est lors de la lecture des 3 Madeleine que j'ai découvert votre univers. Ce n'est qu'en cours de lecture que je l'ai supposé être un roman "jeunesse", si cela existe. Le sujet et l'intrigue ne l'identifient pas nécessairement comme tel. C'est plutôt le style de l'écriture qui le destine à un public plus jeune. Pourquoi ce choix?

Dup a dit…

ATTENTION, EN RAISON DES PROCHAINES VACANCES DE L'AUTEUR, CE MOIS2 SERA CLÔTURÉ LE 20 JUIN.

LES QUESTIONS PEUVENT CONTINUER A ÊTRE POSÉES JUSQU'AU 18 INCLUS.