mardi 30 avril 2013

Le mot de la fin de Oliver Peru






Comment conclure ce mois de "moi" ? 

Je crois qu'en premier lieu, un gros MERCI s'impose. Merci à Dup et Phooka pour cette initiative et merci à tous les internautes qui sont passés par là faire un brin de causette.
En guise de dernier mot (je vais essayer de ne pas être trop long), j'ajouterai que j'ai passé un excellent moment à découvrir vos questions et à y répondre. Bonne humeur, sympathie, curiosité, M&M's, passion du livre et des histoires étaient au rendez-vous !

Merci aussi pour votre engouement autour de mes bébés de papier. Quand on travaille un an sur un bouquin, qu'on se donne à fond, qu'on met tout ce qu'on a dedans, c'est un bonheur de découvrir que les gens vous suivent, qu'ils aiment vos héros, qu'ils se laissent emporter par leurs histoires. Quand c'est moi qui vous lis, je suis touché, fier et flatté de vous sentir emballés, impatients et prêts à embarquer avec moi dans de nouvelles aventures. Et c'est aussi pour ça que j'écris.

Donc encore une fois, merci.
Et à bientôt !
Oliver


Et la surprise d'Oliver, la voici :



Un exemplaire de Martyrs qu'il vient de dédicacer !

Well, well, well...
Alors comment le gagner ?


Il vous suffit de laisser un petit mot/aurevoir à Oliv' en commentaire sur ce billet pour participer au tirage au sort.
Ceux qui sont venus poser des questions durant ce Mois2 compteront double.
Dup et Phooka exit.

Vous pouvez participer jusqu'au 10 mai minuit.
Et donc le 11 mai, un billet sortira avec le prénom/pseudo du gagnant, celui-ci sera convié à nous envoyer ses coordonnées par mail sur lemoisde(at)gmail(point)com



Il ne nous reste plus qu'à remercier chaleureusement Oliv'
pour ce Mois2 de ouf,
pour sa gentillesse,
et pour ce beau cadeau.


A vous maintenant !
Rappelez-vous ce que je dis souvent :

ON N'EST PAS À L'ABRI D'UN COUP DE BOL !!!



Bilan du mois d'Oliver Peru


Nos "Mois de ..." sont toujours des découvertes extraordinaires, et celui d'Oliver Peru le prouve une fois de plus si c'était nécessaire. Nous ne savons pas comment remercier Olivier de sa gentillesse et de sa disponibilité. Malgré un emploi du temps ultra chargé, il a toujours répondu aux questions, pris le temps de nous envoyer des petits mails hyper sympas. Nous étions fan de l'auteur, nous voilà fan de l'homme derrière. Et c'est avec beaucoup de tristesse que nous tournons cette page.

Bravo Oliver et un énoooorme merci !!






Ce mois a donné naissance à plusieurs tomes d'interview passionnants:



Et à tout un tas de chroniques:








Les chroniques suite au partenariat proposé par Bookenstock:


Et celles des copines:







Les chroniques suite au partenariat proposé par Bookenstock:




BD


Nosferatu tome 1

Nosferatu tome 2

Zombies tome 0
Zombies tome 1
Zombies tome 2
Iluze


Le mot de la fin d'Oliver arrive sur un autre billet
car il vous a prévu UNE ÉNORME SURPRISE ! 


dimanche 28 avril 2013

Les sorties du printemps chez Sonatine


Sélection Bookenstockienne ;)


Qui ?
Jacques Expert


Avril 2013



Résumé :
Un meurtre ancien, quatre suspects, un seul coupable.
1994, Carpentras, résidence pavillonnaire du Grand Chêne. Un lotissement où tout le monde connaît tout le monde, calme et sans histoires. Jusqu’à ce jour de mars, où la petite Laetitia Doussaint, est retrouvée violée et assassinée dans les bois alentours. Crime crapuleux dont l’auteur ne sera jamais identifié.
2013 : Quatre hommes s’apprêtent à regarder à la télé l’émission « Affaires non résolues », dont le thème, ce soir là, est le meurtre de Carpentras. Quatre hommes hantés par l’affaire depuis ce jour où ils ont retrouvé le corps de Laetitia. Tous étaient voisins à cette époque, tous habitaient la résidence du Grand Chêne. Durant l’heure que va durer l’émission, avec son lot de questions et de révélations, ceux-ci se souviennent. Leurs épouses également. Certains secrets reviennent à la surface, des suspicions anciennes, des non-dits. Au terme de l’heure que dure l’émission, le voile sera levé. L’un de nos quatre hommes est en effet bel et bien le coupable du viol et du meurtre de Laetitia. Mais qui ?
L'avis de l'éditeur :
Avec son nouveau roman, Jacques Expert nous offre un formidable jeu de piste et met à l’épreuve la perspicacité du lecteur. Celui-ci saura-t-il trouver avant la fin de l’émission, et du livre, qui est coupable ? Spécialiste depuis longtemps des affaires judiciaires françaises, l’auteur, qui a, en particulier, suivi comme journaliste l’affaire du petit Gregory, nous fait profiter d’une expérience qui confère à son récit un réalisme rare.

Désordre
Penny Hancock


Avril 2013

Penny Hancock : la nouvelle découverte des éditions Sonatine !
Résumé :
Sonia, la quarantaine, mène une vie confortable dans la jolie maison des bords de la Tamise où elle a grandi. Mais depuis que son mari, Greg, multiplie les déplacements professionnels à l’étranger et que leur fille Kit est partie à l’université, son existence lui pèse. Alors que Greg la presse de quitter Londres pour se rapprocher de lui, Sonia se sent incapable de quitter sa maison, décor d’une jeunesse pour laquelle elle éprouve la plus vive nostalgie. À l’heure du bilan, elle réalise en effet que son adolescence a été le seul moment vraiment heureux de son existence, celui où les émois et les sentiments ont été les plus forts et les plus purs. Aussi, lorsque Jez, 15 ans, le neveu d’une de ses amies, Helen, vient frapper à sa porte pour emprunter un disque, Sonia, prise d’une pulsion inexplicable, décide de ne plus le laisser partir. Elle se met alors à nourrir une étrange et inquiétante obsession pour la jeunesse de Jez, qu’elle tient séquestré.
Lorsque Helen signale la disparition du jeune garçon à la police, une enquête minutieuse commence, qui ne tarde pas à s’orienter vers un suspect inattendu.
L'avis de l'éditeur :
À travers ce récit conjuguant les voix de Sonia et d’Helen, Penny Hancock nous offre un portrait magnifique de deux femmes à un carrefour de leur vie, aux prises avec leurs peurs et leurs faiblesses, leurs secrets et leurs solitudes. Surtout, elle nous donne un roman où règne une tension extrême, une terrifiante histoire de folie, cruellement humaine, qui culmine dans un suspense infernal, digne du légendaire Misery, de Stephen King.


Nobody
Dan Wells


Juin 2013


Après Je ne suis pas un serial killer et Mr Monster, l’aventure la plus déjantée de John Wayne Cleaver.
Résumé :
Si l’envie vous prend de jouer au chat et à la souris avec un serial killer, dites-vous bien que vous serez
toujours la souris. L’avertissement, qui vaut pour tout le monde, ne semble avoir aucune prise sur John Wayne Cleaver. Obsédé par les tueurs en série, celui-ci n’a en effet aucun scrupule à entrer dans le jeu.
Il faut dire que John a un atout de taille dans sa manche : des pulsions homicides incontrôlables. Il lui arrive en effet à lui aussi, de temps à autre, de se transformer en monstre assoiffé de sang. Aussi a-t-il décidé de s’attaquer aux éléments les plus meurtriers de la société plutôt que de s’en prendre à d’innocentes victimes. Cette fois, le serial killer qu’il a choisi de défier en l’attirant dans sa petite ville tranquille de Clayton se nomme Nobody. Après quelques interminables semaines d’attente, des meurtres commencent enfin à ensanglanter Clayton. Nobody est bel et bien là. Et la partie peut commencer.
L'avis de l'éditeur :
Fidèle à son habitude, Dan Wells nous offre un nouveau cocktail d’humour noir et de suspense. Servi bien frappé.



samedi 27 avril 2013

Cinquième volet de l'interview d'Oliver Peru




Pour lire ou relire le début de l'ITV c'est ici : Tome 1 , Tome 2 , Tome 3 et Tome 4

Il est toujours là... :))



Book en Stock & Oliv Peru


Difficile de parler de soi. Habituellement, j'évite... Mais, on ne dit pas non à Book en Stock. Je me tiens bien droit, je respire et je me lance. Non, je respire encore... et cette fois j'y vais.



Je m'appelle Oliv(i)er Peru, j'ai sept ans, la tête dans les nuages, je dessine tout le temps et j'adore les super héros et les bouquins. Je passe mon temps à rêver à d'autres univers mais je n'en parle pas, je sens qu'on pourrait me trouver bizarre.

J'ai dix ans, je lis la revue Strange, je suis fan des X-Men, j'adore les films d'horreur et quand je pense à mon avenir, je rêve de tas de choses qui paraissent étranges aux autres. Quand je dis que je veux être écrivain, dessinateur, travailler dans la BD ou faire des films, personne ne me prend au sérieux. On me sourit gentiment et on me dit que je trouverai un vrai métier avant de faire toutes ces choses-là. Je ne comprends pas trop le principe du « vrai métier » alors je m'en moque un peu.

J'ai douze ans, je m'ennuie au collège, je me raconte des histoires et je dessine beaucoup. Je suis cependant moins naïf, j'arrête de croire qu'un de ces quatre matins, je vais être enlevé par des créatures d'une autre réalité pour mener d'incroyables aventures aux côtés de grands rois et chevaliers. L'improbable mécanique des portes spatio-temporelles commence à m’apparaître et je pressens que je vais passer toute mon existence dans notre monde.

J'ai quatorze ans, je passe en seconde. On veut « m'orienter », mais mes rêves sont toujours là. On me répète pourtant souvent que le « vrai métier » est plus important, et que mes passions ne sont que des hobbies que je pourrai exercer une fois que j'aurai une situation. Beaucoup trop compliqué à comprendre, tout ça. Je reste sourd à tous les conseils qu'on me prodigue. Je pense malgré tout qu'il faut que je donne le change et je réfléchis à une nouvelle carrière pour faire bonne figure : footballeur professionnel (je précise que je veux jouer en Angleterre ou en Espagne) ou alors basketteur en NBA (là, je choisis Chicago). Les gens me regardent avec des yeux encore plus ronds qu'avant. « Ben quoi, c'est des vrais métiers, non ? Et puis ça rapporte carrément plus d'argent que les livres ! »

J'ai vingt ans, je m'ennuie à la fac, je n'y vais pas souvent, je dessine et j'écris toujours plus. J'envoie mes œuvres de jeunesse chez quelques éditeurs. Les rares qui me répondent me disent que je dois progresser avant de pouvoir être publié. Je suis déçu, je me trouvais plutôt bon... Je commence à douter. Et si tout ce qu'on m'avait dit depuis vingt ans était vrai ? Et s'il me fallait un « vrai métier » ? Comment je vais m'en sortir... Je suis déjà trop vieux pour la NBA.

J'ai vingt-trois ans. Un éditeur accepte de me faire travailler dans une petite revue. Il me propose de dessiner quelques pages de BD aux côtés d'un scénariste. Je suis heureux, c'est le début de ma carrière, enfin.


Excusez, je m'arrête là. Faut que je file, une porte spatio-temporelle vient de s'ouvrir... Et si c'était pour moi ?

On se raconte la suite sur Book en Stock !




****************************

Phooka :

Coucou Olivier,

Il temps quand même que je vienne poser des questions ! Je vais commencer par des généralités:

Es tu un grand lecteur (ou l'as tu été) ? Plutôt BD ou roman ? Peux tu nous donner un top 3 en BD et en roman ?

Olivier:

Salut Phooka. 

Oui, j'ai été un grand lecteur. Quand j'étais enfant, je passais même mon temps dans les bouquins. Aujourd'hui, hélas, je lis beaucoup moins par manque de temps. Et au lieu de vous faire 2 tops 3, je vais vous proposer un top 6 qui mélange tout.

Je n'ai aucune hésitation en ce qui concerne la 1ère place. Je la donne aux X-men écrits par Chris Claremont et dessinés par John Byrne. Ces deux artistes ont réalisé, selon moi, les meilleurs épisodes du comic (que j'ai lu avec assiduité pendant presque 15 ans, de 5 à 20 ans). Ils m'ont fait rêver, voyager, m'ont ému et ils donné vie à leurs personnages avec un talent rare.

En 2e position, je mettrai le 4e tome de la Tour Sombre de Stephen King (j'en ai déjà parlé un peu plus tôt), juste parce que c'est l'un des plus beaux livres que j'aie lu.

En 3e position, je mettrai le comics Hellblazer. La qualité de la série est parfois inégale mais certains épisodes frisent le chef d’œuvre. Notamment ceux écrits par Brian Azarello. Par contre, c'est assez violent et le propos est souvent subversif.

En 4e, je parlerai de l'Enchanteur de Barjavel. Une histoire simple mais magnifique qui m'a fait aimé la littérature française.

En 5e, je mettrai les Dents de la Mer. J'ai vu le film quand j'étais très jeune, qui m'a donné la passion des requins, et j'ai lu le livre quand j'ai eu 8 ou 9 ans. Je n'ai pas tout compris à l'époque mais je me souviens que certains passages (surtout l'intro) m'avaient marqué. J'ai ensuite relu le livre deux fois, quand j'étais ado et à l'âge adulte. Je ne trouve pas le bouquin si bon mais il a une emprise magique sur moi. Et c'est à ce jour le seul livre que j'ai lu trois fois (ça compte quand même).

Pour finir, je mettrai le web-comics de Karl Kerschl (qui existe aussi en bouquin): l'Abominable Charles Christopher. Ça raconte la quête spirituelle d'un yéti et c'est certainement la plus belle bd que j'ai lu ces dernières années. Et je ne dis pas ça parce que Karl est un ami, mais avec ce comics, il est tout simplement génial, sensible, touchant et drôle. Si vous ne connaissez pas, ça se passe ici : http://abominable.cc



Re Phooka :

Quel livre aurais tu adoré écrire ?

Olivier:

N'importe quel bouquin de Jules Verne. En plus de ses qualités littéraires, Jules Verne était un auteur génial dans le vrai sens du terme. L'homme était en avance sur son temps, capable d'absorber les idées de son époque pour les emmener plus loin et concevoir d'authentiques histoires d'anticipation que la réalité a fini par rattraper des années plus tard.

Encore Phooka :

Compte tenu de tout ce que tu fais, tu dois avoir un emploi du temps incroyablement chargé. Comment t'organises tu? Comme gères tu ton temps entre Hero Corp, Martyrs, tout le reste et bien sûr ton "Mois" sur Bookenstock? :))

Olivier:

Comme je le dis souvent, je découpe mes mois en petit compartiment de plusieurs jours. Je bosse durant quelques jours à fond sur un projet, puis dès que je suis à sec, un peu usé ou distrait, je change de dossier. Cela me permet de ne jamais m'ennuyer, de ne pas tomber dans une routine usante. Évidemment mon organisation est souvent bouleversée (réunions de prod, itw, mois Book en stock), mais quand je suis plongé dans un projet, je suis à fond et je fais rarement des journées de moins de huit heures de boulot. 

Je crois aussi que je dois avoir le cerveau bien irrigué et ça m'aide probablement pas mal. Les histoires tournent en permanence dans ma tête. J'ai souvent l'impression que je les écris mentalement et quand vient le temps de les faire passer sur le papier, elles se racontent toutes seules car elles sont prêtes. Je perds donc très peu de temps à torturer mes récits sur le clavier.


Toujours Phooka :

Une autre question/commentaire me titille:

Depuis la sortie de Martyrs , j'ai lu pas mal de chroniques publiées par des blogueurs. Elles sont toutes excellentes , sans exception parmi celle que j'ai lues en tout cas, même de la part de blogueurs que je considère comme "difficiles" (non, je ne donnerai pas de nom ! :)).

T'y attendais-tu?


Olivier:

M'y attendre aurait été prétentieux... J’ai mis beaucoup de moi dans ce livre et j'espère que les lecteurs y seront sensibles, qu'ils apprécieront l'univers, les personnages et leur histoire. J’espère surtout qu'ils seront touchés car je n'aime rien de plus que quand on me dit qu'on a eu peur ou qu'on a pleuré en me lisant. Je suis aujourd'hui ravi que les premières chroniques qui apparaissent sur le net soient aussi bonnes et cela me donne envie de faire une suite encore meilleure !

Devinez ? Phooka :))

Es-tu sensible à ces chroniques?

Olivier:

Oui, bien sûr. J'ai la chance d'avoir souvent de bonnes chroniques et je peux vous dire qu'elles me donnent le sourire et l'envie d'écrire à chaque fois que j'en lis. Il m'arrive aussi parfois de découvrir des avis moins enthousiastes. J'essaie de les prendre avec philosophie car je ne crois pas qu'on puisse écrire un livre qui fasse l'unanimité.

Et une dernière, enfin pas sûr, de Phooka !

Penses-tu que la communauté des blogueurs puisse aider à faire connaître un roman?

Olivier:


Complètement, et je pense qu'une partie du succès de Druide est dû aux lecteurs très actifs sur le net. Personne ne me connaissait en littérature et je crois vraiment que c'est par le bouche à l'oreille que mon premier roman a eu le chemin qu'on lui connaît. Un blogueur ne touche peut-être que quelques personnes autour de lui, mais quand ce sont des dizaines de blogueurs qui poussent un bouquin, les libraires et le grand public finissent par en entendre parler. 

Je remarque aujourd'hui que les blogs et les communautés de lecteurs en ligne (je pense au site Livraddict) commencent à être traités avec égard par les éditeurs et c'est amplement mérité. À propos de Martyrs, j'ai plusieurs fois dit à J'ai Lu que je voulais voir des internautes/lecteurs associés à la communication et je suis ravi que mon éditeur ait joué le jeu.

Deliregirl1 :

Dans une précédente question tu as parlé de tes personnages mais je trouve aussi tes descriptions très détaillées. Du coup je me demande si tu fais aussi des esquisses pour les paysages et/ou si tu t'inspires de lieux réels.

Olivier:


Comme je le dis souvent, je fais le plus gros du travail mentalement. Et en ce qui concerne les décors, vu que je les visualise bien, je n’éprouve pas le besoin de les dessiner. Je pourrais fermer les yeux et m'y balader des heures sans problème. Mais je ne peux hélas pas écrire tout ce que j'ai dans la tête, mes livres seraient encore plus longs. Je fais donc des choix, j'expose l'essentiel, les détails nécessaires à l'histoire puis, par quelques lignes, je fais aussi en sorte de donner vie à tout ce que le lecteur ne voit pas pour rendre perceptible ce qui reste hors champ. Et c'est peut-être ça qui est le plus important. Cette partie invisible de l'univers qui fait pourtant sa cohérence et sa profondeur. Quand je décris un château, je me contente rarement de parler de quelques pierres. J'aime que le lieu ait une âme, j'essaie de raconter son histoire, ses anecdotes, ses particularités ou ses gens. 

Quant à l'inspiration, je pense qu'elle me vient de plusieurs sources. J'adore ce qui se fait aujourd'hui dans les jeux vidéo. Les concepteurs et designers de cette industrie accouchent d'idées géniales, graphiques, percutantes, envoûtantes et je ne me lasse pas de visiter les univers de Skyrim, Fable ou Dark Souls (quand j'ai le temps de jouer).

Et bien sûr, il y a aussi la réalité. Je suis un amoureux de la nature et de très grandes villes, c'est assez paradoxal mais j'ai besoin des deux. Et donc, pour Alerssen, la plus grande cité du monde de Martyrs, je pense que j'ai mixé des villes que j'adore, on y retrouve un peu de Guérande, Venise, Londres et Montréal. Les rues, les pavés, les canaux, les couleurs, les odeurs, la musique d'Alerssen viennent en partie de mes voyages et de mon affection pour ces cités.


Je lis ici et là dans cette ITV que tu dessines tes dédicaces. Le fais-tu systématiquement ?

Olivier:

Oui, dans la mesure du possible (quand j'ai un crayon et un coin de table où m'installer). Cela me permet de passer quelques minutes avec les lecteurs, et de « vraiment » parler avec eux. Et puis j'aime bien faire plaisir ;-) Mais au-delà du dessin, je trouve super d'échanger sur les bouquins, je suis régulièrement et agréablement surpris par les lecteurs. Par ce qu'ils voient, ce qu'ils ressentent et ce qu'ils retiennent du livre. Il m'arrive aussi de rire avec eux ou d'être touché de les avoir touchés. J'adore quand on me dit avoir pleuré.

Demandes-tu quel personnage on a le plus aimé ?

Oui, souvent.

Que ferais-tu sur Martyrs pour quelqu'un qui vient de se l'offrir et par conséquent ne l'a pas encore lu ?

Je propose en général de dessiner un des persos principaux ou les armoiries du Reycorax (le corbeau couronné) que j'aime beaucoup.

Comment arrives-tu à gérer ce temps de dédicace d'ailleurs ? Car faire un dessin prend bien plus de temps qu'écrire une bafouille ! La queue devant ta place doit être redoutable...

Quand on est qu'une poignée autour de la table de dédicace, je prends mon temps, puis quand je vois que la file s'allonge, je tâche d'aller un peu plus vite pour éviter que les gens n'attendent trop. Mais je crois, et j’espère, que tous les lecteurs repartent contents.
J'avoue que je griffonne assez vite et sans vraiment réfléchir donc, parfois ce n'est pas le dessin qui nous retarde, c'est plutôt la tchatche.

Re Dup :

Et je continue dans ma lancée !

As-tu déjà une idée du dessin que tu vas faire pour la couverture du tome 2 de Martyrs ? Le camp des gentils va l'emporter où on va avoir droit à un vilain ?

Olivier:

J'ai déjà quelques idées mais je n'ai pas encore vraiment décidé quoi représenter sur cette couv. Je vous ferai passer ça dès que le visuel sera prêt !

J'aimerais beaucoup voir à quoi correspond Karmalys dans ton imaginaire :))

Il est énorme, à la fois puissant et fragile, et j'imagine son regard hypnotisant. C'est marrant que tu penses à ça, car c'est un personnage que j'aime énormément et pour lequel je voudrais prendre le temps de peindre un vrai tableau à l'ancienne. Depuis des mois, l'envie de faire son portrait me trotte dans la tête. L'envie de faire honneur à son statut de roi, sans doute.


Cette fois, je passe avec une question : comment naissent les noms dans vos créations ? Avez-vous une méthode personnelle pour les choisir ? Apparaissent-ils dès le début du processus d'écriture ou y a-t-il une évolution, voire des disparitions ?

Olivier:

Merci pour Druide !
Quant aux noms, je n'ai pas vraiment de méthode. Souvent, ils m'apparaissent avec les persos. Mais quand je veux vraiment utiliser les noms comme un outil de caractérisation, je les pense en terme de sonorité et ce que cela peut évoquer chez les lecteurs. Pour des noms de personnages venant du nord, je vais m'inspirer de prénoms ou de noms suédois ou norvégiens. Pour le sud, je travaillerai avec davantage de O ou de A. Quand je veux créer une sorte de généalogie des noms, je cherche à répéter des racines ou des lettres. Je pense qu’inconsciemment, l'esprit associe ainsi certains héros en fonction de leur patronyme.
Dans Martyrs j'ai fait de la lettre K, une lettre rare, seulement utilisée par les nobles. Ainsi tous les personnages issus de grandes familles nomment leurs enfants en placant un K dans leur prénom. Et plus ce K est placé tôt dans le prénom, plus il indique le degré de noblesse et l'importance de l'enfant dans la fratrie. Kassis et Karmalys portent tous deux des noms hautement respectables car le K est leur première lettre. Akinessa, qui est pourtant la soeur du roi, n'a, elle, eu droit au K qu'en deuxième lettre car c'est une femme et comme chacun le sait, les femmes n'héritent pas des royaumes de leurs pères.
J’espère que ce n'était pas trop compliqué comme explication...


Béatrice :

Après la lecture de Martyrs j'ai plein de questions sur la suite, les personnages mais je ne veux spoiler personne donc j'attendrai une dédicace pour les poser. En tout cas, j'ai adoré :)

Merci, Béatrice.

Voici deux nouvelles questions :
Pour une BD comment se déroule le travail entre le dessinateur et toi?

Olivier:


Vaste réponse. Je vais essayer de ne pas en faire trop. 

Au niveau technique, c'est assez simple. Dans un premier temps, je fournis un script de l'histoire (un découpage dialogué), puis le dessinateur réalise des storyboards des pages sur lesquels nous apportons des retouches, si nécessaires. Et ensuite, l'artiste peut finaliser ses pages et passer par les étapes crayonnées (sur lesquelles on fait aussi parfois des retouches) et encrées.

Mais à cette méthode, il faut ajouter la magie du travail d'équipe. J'essaie toujours d'aller à la rencontre des envies des dessinateurs avec qui je travaille. Je veux qu'ils s'amusent, qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes et qu'on trouve une symbiose qui bénéficie à l'album. On passe donc régulièrement des heures au téléphone et quand on est en période de production intense, il arrive qu'on s'échange 10 mails par jour.

Tu travailles aussi pour le cinéma et la TV, je voulais savoir comment est arrivé pour toi l’opportunité de bosser dans ces domaines ? As-tu des projets actuellement ?


J'ai commencé à flirter avec la télé et le ciné en tant que dessinateur avec la série télé Hero Corp (je fais même une micro apparition dans le dernier épisode de la saison 2). J'ai rencontré Simon Astier il y a plusieurs années pour lui donner un coup de main sur l'univers graphique de la série. Puis, de fil en aiguille, j'ai eu l'occasion de faire du storyboard sur des films et je me suis fait connaître pour ce que j'écrivais en BD ou en roman. Des producteurs m'ont alors fait travailler sur des concepts de séries ou de films et depuis je bosse régulièrement sur divers projets. 

En ce moment, l'un de ces projets (qui me tient le plus à cœur) est l'adaptation de l'univers de Martyrs en série télé. Je travaille là-dessus avec un ambitieux producteur passionné de SF et de fantasy. Le programme va être difficile et long à monter mais on y croit. J’espère même qu'on pourra tourner quelques images cette année ;-)

Mr ou Mme M.

Bonjour,
Comme vous l'aviez fait pour Druide, je me demande si pour Martyrs, vous nous dévoileriez quels acteurs vous rêveriez pour vos héros, Irmine et Helbrand, Kassis, Akinessa...
Merci d'avance, et bravo pour ce premier livre de Martyrs, tout simplement excellent !
M.

Olivier:

Contrairement à Druide où je visualisais des acteurs en écrivant, sur Martyrs, je n'ai pas du tout pensé comme ça. 

Mais en y réfléchissant maintenant, je verrais bien un copain pour incarner Helbrand, le comédien Alban Lenoir.

Pour Irmine, je trouve que Desmond Harrington aurait été génial un peu plus jeune.

Pour Akinessa : Natalie Zea.

Pour Opimer : Mads Mikkelsen. Mais pour Karmalys et Kassis, c'est l'inconnu. J'ai beau réfléchir, je ne trouve pas. Pour le premier, il faudrait un acteur énorme avec une vraie gueule de cinéma et pour la seconde, une beauté du Sud avec un grain de tristesse sur le visage.

Bragelonne en avril 2013 et en images














  • Haut-Royaume est une série qui vous sera proposée dans un premier temps dans une édition reliée !
  • Les trois romans qui suivent font partie de l’opération spéciale « Mois du Cuivre ». Ces beaux objets comprendront comme prévu un bel assortiment d’effets de fabrication : tranche et couverture dorée, pelliculage mat, coins arrondis et maquette intérieure ouvragée. La totale.
  • La première partie de La Peur du Sage ici présentée est bien la réédition brochée du roman publié l’an passé.
vendredi 26 avril 2013

SIREN SONG de Cat Adams




Tome 2: Siren Song







Editions La Martnière Jeunesse
382 pages
17 euros



Présentation de l'éditeur:




Rien ne dix plus dans la dans la vie de Celia Graves, garde du corps spécialisée en phénomènes surnaturels.


Depuis qu'elle a été mordue par un vampire, Celia doit lutter contre de dévorantes soifs de sang, et les autorités de la ville veulent l'interner dans un asile psychiatrique. Sa vie amoureuse est un désastre, sa meilleure amie a été assassinée et une malédiction mortelle a été jetée contre elle.
Ses cousines sirènes lui apporteront-elles leur aide ? Rien n'est moins sûr, car sa prochaine intronisation au sein de leur communauté fait déjà des jalouses. Et aucun démon n'est plus redoutable qu'une sirène envieuse...





L'avis de Phooka:



J'avais gardé un très bon souvenir de Blood Song, le premier tome de cette série. En fait, non je n'en avais gardé aucun souvenir justement, à part le fait que j'avais beaucoup aimé et que ça avait failli même être un coup de coeur. Sauf que ... je n'avais plus la moindre idée de quoi le livre pouvait parler ! J'ai dû relire ma chronique pour me remettre dans le bain, ce qui m'a permis de me lancer dans ce Siren Song plus facilement.

On retrouve donc Célia, mi-humaine, mi-vampire, mi-sirène. Ooops, mince ça fait 3/2 ça ... un peu beaucoup pour une seule et même personne.
Ça doit justement être pour ça que tout le monde l'appelle "l'abomination", parce que jamais on n'avait vu un tel mélange jusqu'à présent. Et bizarrement, ça ne lui plaît pas du tout à Célia d'être appelée "abomination" ... on la comprend !

Internée dans un hôpital psychiatrique depuis ses derniers exploits, elle attend le procès qui déterminera si elle peut sortir sans être un danger pour l'humanité. En attendant, elle rumine ... Son métier de garde du corps ne l'a pas habituée à l'inactivité. Et d'ailleurs, inactive, elle ne va pas le rester longtemps. Le roi de Dahlmar, qu'elle avait sauvé dans le premier opus, a de nouveau besoin d'elle. De plus, les sirènes la convoque manu militari à un autre procès pour savoir si elles vont la laisser vivre. Elle n'a pas d'autres choix que d'y aller, la reine des sirènes n'étant pas très complaisante ... d'autant moins que Célia est en fait plus ou moins sa descendante.

A nouveau un roman qui va à cent à l'heure. Peut-être un poil moins rapide que le tome 1, mais ça reste néanmoins de la pure adrénaline. De la bit-lit pour les jeunes, sans le côté sexe comme pour Blood Song. De l'action, de l'action et ... de l'action.

Le même bémol que pour le premier tome: beaucoup de personnages secondaires sont présents. Certains apportent un vrai plus au roman, mais d'autres sont parfaitement inutiles, à moins que leur rôle se dévoile dans la suite. Mais pour le moment, ils ont surtout tendance à perdre un peu le lecteur.

Un très agréable moment de lecture, du pur plaisir, mais quand viendra le moment de lire la suite, je suis sûre que je ne me souviendrai pas de cet opus une fois encore, mais je conserverai le souvenir d'une lecture très agréable.

Siren Song est un bon roman jeunesse, bourré d'adrénaline et sans le moindre temps mort. Il se lit avec beaucoup de plaisir, les pages se tournent toutes seules, même s'il ne révolutionne pas le genre. Mais on ne va quand même pas bouder notre plaisir, non ? pour ma part, j'en serai pour la suite !







jeudi 25 avril 2013

FILLES DE LUNE Tome 2 de Elisabeth Tremblay



TOME 2

LA MONTAGNE AUX SACRIFICES


Editions Pocket
461 pages




Résumé: 


D'après une légende qui remonte à des temps immémoriaux, régnera sur la Terre des Anciens celui ou celle qui parviendra à retrouver les trônes mythiques de Darius le Sage et de son ennemi juré, le sorcier Ulphydius. Depuis plus de sept siècles, les aspirants au pouvoir sont nombreux et s'affrontent sans relâche. Toutefois, seule une Fille de Lune de la lignée maudite pourrait redresser les torts causés par ses aïeules, responsables de ces luttes sans merci que se livrent des peuples autrefois pacifiques. Mais les descendantes de cette lignée sont toutes disparues. Du moins, semble-t-il...



Enfin libérée de l'emprise d'Alejandre et de Mélijna, Naïla n'est pas au bout de ses peines pour autant. La mauvaise volonté d'Alix à l'égard de son rôle de Cyldias perdure, menant sans cesse à la confrontation entre les deux êtres que tout sépare, mais devrait pourtant unir. Réussiront-ils à s'entendre, pour leur propre survie? 

En route pour la Montagne aux Sacrifices, où elle entrera en pleine possession de ses pouvoirs, Naïla fera la connaissance de Madox, un protecteur au passé mystérieux. De découvertes surprenantes en rencontres déplaisantes, l'Élue de la lignée maudite n'aspire bientôt plus qu'à une chose: rentrer chez elle et oublier la Terre des Anciens.

Malheureusement, une terrible erreur de sa part la catapulte en plein cauchemar...



L'avis de Dup :

Toujours sur la Terre des Anciens, Naïla fuit. À ses côtés, Alexis, son Cyldias désigné ( en gros, son protecteur attitré ) bougonne. Elle éprouve une réelle attirance pour lui, or ce dernier ne lui témoigne que mépris pour son ignorance crasse des pouvoirs magiques qui sommeillent en elle. Naïla se découvre également un frère, Madoc, à peine plus jeune qu'elle. C'est un Être d'Exception grâce aux pouvoirs hérités de leur mère Andréa.

Alexis veut emmener Naïla auprès d'Uleric, le dernier des Sages de ce monde. Pourtant la légitimité d'Uleric semble contestée par la plupart des protagonistes de cette histoire.
Madox veut la conduire sur la Montagne aux sacrifices où se trouve le Sanctuaire des Filles de lune, afin de réveiller les pouvoirs enfouis en elle.
Quant à Naïla, que veut-elle, elle ? Uleric, le Sanctuaire et le destin de ce monde lui semblent bien secondaire à côté de son soucis majeur : interrompre cette grossesse non désirée, fruit d'une série de viols à répétition.

Ballottée au bon vouloir de ses protecteurs, Naîla va être entraînée dans une course effrénée, palpitante et surtout pleine de dangers. Le rythme frénétique est donné par l'auteur avec des chapitres courts qui alternent entre les nombreux personnages de cette épopée. Comme dans le premier tome, les chapitres concernant Naïla sont à la première personne alors que les autres sont à la troisième personne. Ceci nous rapproche de l'héroïne. De plus, le fait de savoir qu'elle est comme vous et moi, issue du XX ème siècle de notre bonne vieille terre, appelée Brume Sur la Terre des Anciens, interpelle encore plus. Son raisonnement et son analyse de la situation sonnent tellement juste que l'on est complètement en phase avec elle. Ahuri, déboussolé comme elle, le lecteur découvre et apprend l'Histoire avec un grand H de ces mondes parallèles. Au fil des pages on comprend le rôle fondamental qui lui incombe et on ne peut qu'adhérer.

La lectrice que je suis à été prise au piège de cette histoire où se mélangent féeries et maléfices. Le décor tellement bien décrit, bien campé par la plume d'Elisabeth Tremblay se glisse dans notre inconscient et lorsqu'on repose ce livre suite au mot fin, l'atterrissage est douloureux. On relativise très vite car celui de Naïla est pire... L'abandonner ainsi est un déchirement qui ne peut que nous précipiter vers le tome suivant, ce que je vais faire très rapidement.

Mon avis sur le premier tome ICI


mercredi 24 avril 2013

CINQUANTE NUANCES DE GREY de E. L. James




Editions JC Lattès
560 pages
17 euros


4ème de couv :

Romantique, libérateur et totalement addictif, ce roman vous obsédera, vous possédera et vous marquera à jamais.

Lorsqu’Anastasia Steele, étudiante en littérature, interviewe le richissime jeune chef d’entreprise Christian Grey, elle le trouve très séduisant mais profondément intimidant. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l’oublier – jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille et l’invite à un rendez-vous en tête-à-tête.

Naïve et innocente, Ana ne se reconnait pas dans son désir pour cet homme. Quand il la prévient de garder ses distances, cela ne fait que raviver son trouble.

Mais Grey est tourmenté par des démons intérieurs, et consumé par le besoin de tout contrôler. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, Ana découvre ses propres désirs, ainsi que les secrets obscurs que Grey tient à dissimuler aux regards indiscrets…



L'avis de Dup :

J'avais besoin d'une lecture légère après le Purgatoire des innocents qui m'a drôlement secouée. Mais contrairement à Délivre-moi, j'ai entamé cette lecture en connaissance de cause :)). De plus, au vu du succès du billet de mon mummy porn ( 3 semaines en tête du top 10 des billets les plus consultés =D !!! ), je voulais réitérer l'expérience dirons-nous... Ayant beaucoup entendu parlé sur la toile de ce roman, sans pour cela avoir lu une seule chronique, je me suis lancée dans l'aventure.

Première surprise : c'est un sacré pavé ! 560 pages...j'hésite. Cependant l'objet livre est beau, la couverture au toucher velouté est sympa. C'est vrai non ? C'est une belle cravate ! Bon, ceci dit, je ne la vois plus de la même façon la dite cravate... oops. Le prix étant raisonnable vu la taille, je craque. 

Deuxième surprise, et de taille : le contenu. Je dois avouer que ce coup ci, la mayonnaise a bien pris. J'ai beaucoup rigolé, ne me suis jamais ennuyée. Ce livre est "estampillé" littérature érotique, donc forcément on y a droit à ces scènes, et forcément il y a parfois un petit côté répétitif. Mais d'une part on le sait, en gros on a signé pour, et d'autre part, le contexte n'étant jamais le même... comment ça je cherche des excuses ? :))
Non, blagues à part, j'ai vraiment apprécié cette lecture, et le côté additif souligné par l'éditeur sur la 4ème de couverture est plus que véridique. Une addiction un peu spéciale qui m'a rappelé ma période Twilight. Bon, vous vous en doutez, pas du tout pour la même raison, mais une addiction réelle.

Alors, on a d'un côté un jeune PDG, très beau, sexy en diable et... je vous le donne en mille : milliardaire ! ( à quand le mummy porn avec un sdf ? ). Et de l'autre une encore plus jeune femme qui n'est pas loin de finir ses études, belle, mais ce coup ci ça change, elle ne le sait pas et doute toujours d'elle. Seulement voilà, Mr Grey est un Dominant, et ne peut envisager de relation qu'avec une Soumise... Et là, c'est une grande première pour moi. Je connaissais le principe du sado-masochisme dans les grandes lignes, enfin la définition, c'est tout quoi ! Ben je peux vous dire que j'en ai appris beaucoup plus ! Déjà de comprendre qu'en fait dans ce type de relation, finalement c'est la Soumise qui commande, car elle peut arrêter le "jeu" quand elle veut. Et même si je ne cautionne pas tout, loin s'en faut, certaines expériences... ma foi... le masque sur les yeux, le casque avec la musique, tout ça, tout ça. Bon, le martinet moyen quand même... quoique ! :))

La complexité de la relation amoureuse qui naît entre Monsieur Grey ( Christian pour les intimes ) et Mademoiselle Steele ( Anastasia ou Ana ) est vraiment intéressante, parce que pas banale du tout. Les démons intérieurs qui pervertissent le comportement de Christian restent inconnus, et surtout déroutants, parfois même pour lui. C'est lui qui l'annonce : sa folie se décline en cinquante nuances... Et la douce Ana qui en veut toujours plus ( héhé, non, non, ce n'est pas du tout ce que vous pensez ! zavez qu'à le lire ! ), va se battre pour essayer de comprendre, essayer de le tirer vers la lumière. Le fait de comprendre qu'ils sont tous les deux éperdument amoureux, mais pas sur la même longueur d'onde, entraîne forcément à poursuivre la lecture pour savoir s'ils vont trouver une issue. Donc je vous donne rendez-vous pour la suite, Cinquante nuances plus sombres très bientôt =D.

L'écriture de EL James est fluide, dynamique et agréable à lire. Il y a beaucoup de situations, de réflexions même comiques. J'ai éclaté de rire plus d'une fois, notamment quand Ana nous livre son opinion, puis celle de sa conscience, puis celle de sa déesse intérieure. Cette dernière étant de plus en plus dévergondée :)) Les échanges de mail entre nos deux tourtereaux sont savoureux dans l’ambiguïté, l'insolence ironique. Donc vous l'avez deviné, je suis sous le charme. Ceci dit, c'est encore une lecture pour adultes consentants !


mardi 23 avril 2013

IMMORTELLE Tome 1 d'Alma Katsu





Editions Le pré aux Clercs
Sortie le 07 mai 2013
21 euros
460 pages


Présentation de l'éditeur:

Luke Findley est médecin à St Andrew, une ville perdue du nord de l’État du Maine. Divorcé, orphelin depuis peu, il est plutôt déprimé. Ce soir-là, quand il prend son service à l’hôpital, il s’attend à une nuit comme les autres, où il soignerait de petites blessures causées par des incidents mineurs ou des disputes domestiques. Mais au lieu de cela, Lanore McIlvrae entre dans sa vie – et le transforme pour toujours. Car Lanny est une femme au passé chargé… Son histoire, où l’amour se mêle à la trahison et transcende la mortalité, a commencé au début du XIXe siècle dans une petite communauté puritaine au nord du Maine. Là, à douze ans, Lanny a décrété que Jonathan, d’une beauté exceptionnelle, sera l’homme de sa vie. 
Séduction, obsession, passion, décadence, perversité et brutalité, la vie de Lanny traverse les siècles sans parvenir à apaiser ses démons…


L'avis de Phooka:


Luke est un médecin paumé, dans un petit hôpital paumé, dans un village paumé du fin fond du Maine, Saint Andrew. Bref, vous m'aurez suivie, sa vie n'a rien de folichon. Et puis, un beau jour, ou plutôt une belle nuit, le shérif débarque avec une jeune femme, apparemment blessée, et qui semble avoir tué un homme peu de temps auparavant.
A partir de ce moment va se nouer une sorte de relation improbable entre cette jeune femme et le médecin.
Lanore, Lanny pour les intimes, n'est pas une jeune femme comme les autres. Elle est belle, intelligente, mais surtout elle est immortelle. De ce genre d'immortelle sans "mauvais côté", sans contrepartie, elle n'est ni vampire, ni loup garou ou autre créature de ce  genre, non elle est juste immortelle. Elle est née à Saint Andrew justement, mais au début du XIXè siècle. A cette époque, ce village était à peine une communauté de paysans et elle vivait très pauvrement avec ses parents, travaillant à la ferme et survivant du mieux qu'elle pouvait compte tenu de la situation (et des conditions météo pénibles). Depuis toute gamine, elle est amoureuse de Jonathan, le fils du seigneur du village. Jonathan, un garçon d'une beauté sans pareille et coureur de jupons devant l'éternel. 

Bref, c'est donc cette même Lanny, maintenant âgée de 200 ans que Luke rencontre à l'hôpital et que contre toute attente, il va sauver de la prison. Pendant leur fuite vers le Canada, Lanny va lui raconter son histoire et son destin exceptionnel. Mais plus encore que Lanny, c'est l'histoire d'Adair que l'on va découvrir. Adair, cet homme immortel et impitoyable qui a fait de Lanny ce qu'elle est. Adair, mage noir qui utilise le sexe pour son plaisir et comme arme pour dominer les autres membres de sa maison.

Ce roman est surtout centré sur Adair, comme l'indique d'ailleurs clairement le titre original "The Taker", même si la traduction française recentre le titre sur Lanny. Évidemment c'est Lanny qui raconte sa propre histoire, mais pour comprendre le destin de Lanny, il faut connaître le destin d'Adair et ce destin là n'est pas commun non plus. Il a pris son origine en Roumanie au XIVè siècle ...

On suit donc trois histoires parallèles, à trois périodes différentes. Luke et Lanny à notre époque, Lanny et Adair au XIXè et Adair au XIVè siècle. L'auteur nous fait passer facilement d'une époque à une autre, sans jamais nous perdre ou rendre les choses trop compliquées. La période Lanny et Adair est très centrée sur le sexe, mais en bonne américaine, l'auteur s'arrête toujours avant que cela ne devienne vraiment scabreux, laissant toutefois la porte ouverte à l'imagination. Le roman reste finalement très soft dans le domaine, même si beaucoup de choses sont suggérées. On retrouve bien sûr l'éternel questionnement sur l'amour et le sexe. Lanny reste éperdument amoureuse de Jonathan, mais elle est aussi irrésistiblement attirée vers Adair. D'un autre côté Jonathan lui n'est amoureux de personne, il aime les femmes en général. Quant à Adair, lui il aime tout ...

Bien entendu, le point crucial du récit reste l'immortalité, la façon de l'obtenir et ses conséquences. On pourrait quand même penser que Lanny, si jolie, si jeune, si riche et si ... immortelle, soit une jemme femme pleine de vie et de bonne humeur. Et bien non, pas du tout, elle est bien morose...

Il m'est très difficile de donner un avis sur ce roman. Je l'ai dévoré, avec vraiment beaucoup de plaisir, tout en étant consciente que ce n'est pas le roman du siècle, qu'il y a quand même pas mal d'incongruités (la facilité avec laquelle Luke par exemple remet toute sa vie en question pour sauver une jeune femme qu'il ne connaît ni d'Eve, ni d'Adam et d'autres choses encore ...).  
L'écriture de l'auteur est très agréable et les pages se tournent toutes seules, on regrettera parfois qu'elle arrête un peu vite les scènes de sexe. Le roman aurait gagné à être un poil plus "croustillant", mais tel quel, il est vraiment très agréable à lire et j'attend la suite avec impatience.  Alors pourquoi une légère tiedeur de mon côté alors que je l'ai dévoré en un rien de temps? Pour être honnête je ne sais pas vraiment. Je lis assez peu ce genre de livre donc il m'a bien accroché et je suis restée captive du récit, mais je me dis que celles ou ceux qui en lisent plus risquent de ne pas le trouver très original ...

Ceci étant ce roman est très bien écrit, captivant et il se dévore avec plaisir, alors c'est un livre à ne pas bouder ! Pour ma part, je suis très curieuse d'en connaître la suite et je vais attendre le tome 2 (c'est une trilogie) avec impatience.







lundi 22 avril 2013

PURGATOIRE DES INNOCENTS de Karine Giebel




Editions Fleuve Noir
600 pages
20 euros
sortie le 7 mai


Résumé :


Je m'appelle Raphaël, je viens de passer 14 ans de ma vie derrière les barreaux. Avec mon frère, William, et deux autres complices, nous avons dérobé 30 millions d'euros de bijoux. Ç'aurait dû être le coup du siècle, ce fut un bain de sang. Deux morts et un blessé grave. Le blessé, c'est mon frère. Alors, je dois chercher une planque sûre où Will pourra reprendre des forces.


"Je m'appelle Sandra. Je suis morte il y a longtemps dans une chambre sordide. Ou plutôt, quelque chose est né ce jour là..."


Je croyais avoir trouvé le refuge idéal. Je viens de mettre les pieds en enfer.

"Quelque chose qui parle et qui marche à ma place. Et son sourire est le plus abominable qui soit..."



L'avis de Dup :

Quel plaisir de retrouver le style d'écriture si particulier de cette auteur. Je suis sûre que je suis maintenant capable de le reconnaître à l'aveugle le style Giebel. Je dis bien le style parce que pour l'histoire, c'est son septième roman, septième surprise. Ce n'est jamais le même genre ! Ce style avec des passages "normaux" je dirais, avec de la narration, des descriptions, des dialogues. Et ces passages sont entrecoupés de phrases courtes, sans fioriture. C'est sec, incisif, ça percute tout le temps. Elle joue avec les répétitions pour bien enfoncer le clou. Et ça fait mal. Et j'aime ça !

Un casse bien préparé, et pourtant, un petit grain de sable, juste un regard trop appuyé et c'est le bain de sang. Raphaël ramasse son frère William en sang et s'enfuit avec les deux autres complices. A bord de leur Audi S4, ils arrivent à éviter les barrages autour de Paris en prenant des petites routes et filent vers le sud. Mais ils vont devoir renoncer à rejoindre la planque prévue : Will perd trop de sang. Ils s'arrêtent dans un petit patelin paumé dans l'Indre, à 300 km de Paris, où le seul service "médical" est un véto. Plus exactement une véto, Sandra. Raph va la menacer, la séquestrer pour finalement s'installer et squatter son domicile. " Will meurt, tu meurs "...

Son mari est en mission, il va revenir bientôt. Seulement Will n'est pas en état pour partir...Qu'importe se dit Raph, cela fera un otage de plus, même si ce sera plus compliqué à gérer. Au point où ils en sont... 

Petit à petit, manipulé par l'auteur, l'opinion du lecteur s'inverse. Les braqueurs qui étaient les méchants avec leur gros flingues vont changer de camp. Elle développe à fond la puissance de l'amour fraternel forgé par les épreuves de la vie. Une enfance difficile, les séjours en prison, à l'isolement, et surtout, surtout ce séjour dans cette ferme. La confiance, la connivence qui existe entre ces deux frères est magnifiée. Oui, Raph est un truand, mais un truand à l'ancienne comme disent tous les flics qui le traquent depuis des années. Il a un code de l'honneur, et son petit frère, il ne faut pas y toucher...

C'est un roman vraiment très dur que nous propose là Karine Giebel. La violence physique et psychologique est à son summum. C'est la première fois d'ailleurs que j'éprouve un sentiment d'overdose de cette violence. Au milieu de mon pavé j'étais déjà sonnée, je m'étais déjà pris trop d'uppercuts. Se  dire alors qu'il reste encore 300 pages, ça fait peur.

Mais forcément on continue, parce que Karine sait distiller un peu d'espoir au milieu de ces horreurs. Même s'il est ténu, il y a tellement d'attente derrière qu'on s'y accroche autant que nos deux frères. On est pris au piège nous aussi, et je peux vous dire qu'on souffre. L'auteur ne nous lâche pas une seule seconde, jusqu'au round final. Et là, au tapis la Dup : Karine vainqueur par KO ! 
Voilà donc une lecture où la fameuse phrase "ÂMES SENSIBLES S'ABSTENIR " se doit d'être mise en majuscule. Ce trop plein de violence fait que je n'en ferai pas un coup de coeur, même si j'ai été encore une fois bluffée par cette auteur. Un livre qui démarre gentiment comme un polar et qui bascule dans le thriller glaçant, angoissant, stressant et surtout d'une noirceur absolue. On ne ressort pas indemne de cette lecture...




Quatrième volet de l'Interview d'Oliver Peru



Déjà le tome 4 !! Quels bavards ... :))


Pour lire ou relire le début de l'ITV c'est ici : Tome 1 , Tome 2 et Tome 3

Il est toujours là... :))



Book en Stock & Oliv Peru


Difficile de parler de soi. Habituellement, j'évite... Mais, on ne dit pas non à Book en Stock. Je me tiens bien droit, je respire et je me lance. Non, je respire encore... et cette fois j'y vais.



Je m'appelle Oliv(i)er Peru, j'ai sept ans, la tête dans les nuages, je dessine tout le temps et j'adore les super héros et les bouquins. Je passe mon temps à rêver à d'autres univers mais je n'en parle pas, je sens qu'on pourrait me trouver bizarre.

J'ai dix ans, je lis la revue Strange, je suis fan des X-Men, j'adore les films d'horreur et quand je pense à mon avenir, je rêve de tas de choses qui paraissent étranges aux autres. Quand je dis que je veux être écrivain, dessinateur, travailler dans la BD ou faire des films, personne ne me prend au sérieux. On me sourit gentiment et on me dit que je trouverai un vrai métier avant de faire toutes ces choses-là. Je ne comprends pas trop le principe du « vrai métier » alors je m'en moque un peu.

J'ai douze ans, je m'ennuie au collège, je me raconte des histoires et je dessine beaucoup. Je suis cependant moins naïf, j'arrête de croire qu'un de ces quatre matins, je vais être enlevé par des créatures d'une autre réalité pour mener d'incroyables aventures aux côtés de grands rois et chevaliers. L'improbable mécanique des portes spatio-temporelles commence à m’apparaître et je pressens que je vais passer toute mon existence dans notre monde.

J'ai quatorze ans, je passe en seconde. On veut « m'orienter », mais mes rêves sont toujours là. On me répète pourtant souvent que le « vrai métier » est plus important, et que mes passions ne sont que des hobbies que je pourrai exercer une fois que j'aurai une situation. Beaucoup trop compliqué à comprendre, tout ça. Je reste sourd à tous les conseils qu'on me prodigue. Je pense malgré tout qu'il faut que je donne le change et je réfléchis à une nouvelle carrière pour faire bonne figure : footballeur professionnel (je précise que je veux jouer en Angleterre ou en Espagne) ou alors basketteur en NBA (là, je choisis Chicago). Les gens me regardent avec des yeux encore plus ronds qu'avant. « Ben quoi, c'est des vrais métiers, non ? Et puis ça rapporte carrément plus d'argent que les livres ! »

J'ai vingt ans, je m'ennuie à la fac, je n'y vais pas souvent, je dessine et j'écris toujours plus. J'envoie mes œuvres de jeunesse chez quelques éditeurs. Les rares qui me répondent me disent que je dois progresser avant de pouvoir être publié. Je suis déçu, je me trouvais plutôt bon... Je commence à douter. Et si tout ce qu'on m'avait dit depuis vingt ans était vrai ? Et s'il me fallait un « vrai métier » ? Comment je vais m'en sortir... Je suis déjà trop vieux pour la NBA.

J'ai vingt-trois ans. Un éditeur accepte de me faire travailler dans une petite revue. Il me propose de dessiner quelques pages de BD aux côtés d'un scénariste. Je suis heureux, c'est le début de ma carrière, enfin.


Excusez, je m'arrête là. Faut que je file, une porte spatio-temporelle vient de s'ouvrir... Et si c'était pour moi ?

On se raconte la suite sur Book en Stock !



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Snow

Bonjour, c'est re-moi

J'aurais une question qui a un rapport avec Druide (et ça me trotte dans la tête depuis hier)
L'idée de l'Arbre Vie, est-ce que ça a un rapport conscient avec Yggdrasil (l'arbre monde scandinave) ou l'Arbre de la Connaissance (de la Bible) ou un truc mythologique avec des arbres?


Olivier:

L'Arbre Vie que j'ai inventée pour Druide a effectivement un lointain rapport avec Yggdrasil, cet arbre au centre de tous les mondes dans la mythologie nordique. Sans doute inspiré par sa légende, j'ai voulu moi aussi inventer un arbre roi qui serait à l'origine de tous les cycles de la vie,un arbre gigantesque au centre de toutes les forêts. Mais je voulais que cet arbre reste mythique,qu'il demeure invisible et que nul ne le voit jamais. Je me souviens avoir écrit plusieurs branches de l'histoire dans lesquelles des druides essayaient de le trouver en pensant qu'il pouvait guérir tous les maux, mais j'ai finalement préféré que le premier arbre du monde reste un mystère. Et si je me décide à écrire un second one-shot pour Druide, il y a de fortes chances que cette fois, mes druides se mettent sur sa piste.

Autrement, à un niveau plus inconscient, je crois que cet Arbre Vie qui me tient à cœur est aussi né de deux visions qui m'ont marqué quand j'étais plus jeune. La première est tirée d'un jeu vidéo Nintendo appelé Secret of Mana. La jaquette du jeu me fascinait. On y voyait les racines d'un arbre géant et je crois que ce visuel m'a profondément marqué. Ma deuxième vision est venue un peu plus tard quand j'ai vu Princesse Mononoké de Miyazaki. J'ai été bluffé par ses dessins, par les rapports entre les personnages et la nature et je me suis senti connecté à cette nature victime et vindicative dont parle le film. Je pense que cela est réapparu dans mon écriture et mon idée de l'Arbre Vie.


Thalyssa

Eh beh ça papote, ça papote ^^ Tu m'as offert un ticket book-en-stock sur la 1ère page, mais j'aurais enchaîné avec d'autres questions de toute façon. C'est la Thaly Ley ^_^

Alors... J'ai été soufflée de voir le pavé Martyrs écrit en plus en tout petit. C'est très dense et pourtant, aucune longueur dans la narration et l'intrigue, je me régale et ai presque fini (je ne lis pas très vite, je savoure chaque phrase mais du coup, je suis un peu à la bourre ^^")

Bref, te souviens-tu combien de temps il t'a fallu pour rédiger une telle pépite ? As-tu des habitudes d'écrivain en dehors des musiques de fond ?

Je vois que tu as un chat toi aussi. T'es-tu inspiré de son caractère pour créer Karmalys ? (tout le monde sait combien les chats sont tyranniques et ne supportent pas qu'on conteste leur autorité naturelle :P)


Olivier:

Merci et pourvu que la fin te plaise ! Quant au temps qu'il m'a fallu pour rédiger ce bébé, je dirais environ six mois. Mais il m'est difficile d'être précis, car je travaille toujours sur plusieurs projets en même temps. Je me souviens avoir écrit les premières lignes du livre le soir du 31 décembre 2011, juste pour me motiver et commencer la nouvelle année avec un nouveau roman sur les bras. Je crois ensuite que j'ai envoyé mon manuscrit final chez J'ai Lu en juillet ou en août.

Quant à mes habitudes ou d'éventuels rituels, hormis la musique qui permet de construire une ambiance, j'avoue que je n'en ai pas vraiment. Ma réponse manque d'exotisme ou de croustillant mais je plonge en général assez vite dans les histoires que j'écris et je me laisse très facilement emporter par mes personnages.

Il y a tout de même un truc que je fais, c'est essayer de me mettre dans la peau des personnages, un peu comme les comédiens lorsqu'ils se préparent pour un rôle. Je me souviens que pour Druide et l'esprit médiéval du livre, je passais mon temps dans l'encyclopédie de Viollet-Le-Duc et je crois que je ne me suis pas rasé pendant 2 mois juste pour avoir une grosse barbe en me disant que ça faisait Moyen-Âge.

J.A.E Lou

Bonjour Olivier,

Je n'ai pas de question particulière, car en fait, j'ai déjà une réponse (l'histoire des yeux dorés dans Druide ET Martyrs, j'avais préssenti le lien, ça m'a même frappé quand j'ai lu le premier chapitre de Martyrs, je me suis dis "Ben didonc, il est obsédé par les yeux dorés" ^^).

Je laisse donc juste un message pour dire que de ce que je lis sur Book en Stock, ça me donne encore plus envie de lire Martyrs (duquel je n'ai lu que le premier chapitre) et autres car tu as l'air hyper sympathique et qu'on a vraiment l'impression que tu aimes papoter avec tes lecteurs :)


Olivier:


Bonjour J.a.e Lou,
Et merci ! C'est vrai que j'aime rencontrer les lecteurs, échanger avec eux et prendre leur avis. À bientôt donc sur Martyrs.


Nahe:

Bonsoir Oliv(i)er,

je suis plongée dans Druide en ce moment et j'ai beaucoup de mal à en sortir... Déjà merci ! Je suis passée lire l'interview et je retiens cette excellente présentation, je note aussi de me précipiter sur Martyrs. Je retourne à ma lecture, les questions (s'il en reste après ces 3 pages) viendront ensuite. A bientôt !

Olivier:

Bonjour Nahe, 
Bonne lecture sur Druide et pour les questions, je suis encore là pour 15 jours, profitez-en :-)


C’est encore moi !

Je viens de finir Martyrs ^_^

Je redoutais de nombreux passages avec trois tonnes de description et de récits peu captivants pour poser l’univers, et bien je me suis complètement trompé. Comme dans Druide, les intrigues s’entremêlent et tiennent en haleine, même au départ où l’on pourrait croire qu’il faille du temps avant que ça démarre. Dès le début on suit la traque que mène un assassin, l’un des protagonistes principaux, et l’on découvre qu’il s’agit d’un art entre les mains expertes de ce guerrier au sang de dragon. Sa rencontre avec un spectre très particulier attise l’envie de savoir le pourquoi du comment jusqu’à la fin du livre. A chaque fois, la tension de ne redescend que démarrer une nouvelle intrigue qui convergeront toutes dans le même sens. Donc miracle, je ne me suis pas ennuyé une seconde !

Autre miracle, l’écriture est tellement bien ficelée qu’on a l’impression à chaque fois de découvrir les secrets avant que la vérité n’éclate pour on se laisse surprendre systématiquement.

Dernier miracle. En arrivant vers la dernière centaine de pages, une de mes grandes craintes est revenue : « il va falloir que j’attende le tome 2 pour avoir la fin de l’histoire… les boules ». Et bien non, à ma grande surprise la fin du tome 1 se suffit à elle seule. Certes tous les secrets

de l’univers ne sont pas percés mais les principales intrigues sont dénouées y compris celle du spectre. Certes, il y a toujours matière pour un second tome mais je trouve que le premier se suffit à lui-même.

Donc un grand merci.

Denis

PS : le nouveau continent que voudrait découvrir Helbrand ne serait-il pas celui de Druide ? Dans les deux cas les ancêtres des héros ont bu du sang de dragon…


Olivier:


Hé bien, Denis, que dire si ce n'est un gros merci pour tous ces compliments. Je crois me souvenir que vous n'aimiez pas lire, or vous venez tout de même de vous « taper » un pavé de 700 pages ! J'en suis ravi, je suis également très touché de votre enthousiasme. C'est en partie pour ça que j'écris, pour faire rêver mes lecteurs comme moi je rêvais quand je lisais des livres plus jeune. J'adore quand on vient me voir en dédicace pour me dire qu'on a pas pu lâcher le livre, qu'on a pleuré, qu'on a eu peur ou qu'on a ri. Je trouve ça génial de faire éprouver tout ça aux gens et de les faire voyager dans mon imaginaire. Quant au lien entre les univers de Druide et Martyrs, je dirai que vous êtes sur la bonne piste ;-)

Mariejuliet

Bonjour, Pas de nouvelles questions, mais j'ai juste envie de dire que je lis avec plaisir les questions et les réponses. Je n'ai pas encore lu Druide (ni martyr), mais il est sur ma liste de "courses" ;-) pour les Imaginales.

Olivier:

Heureusement que les Imaginales sont là ;-)

Thalyssa

 Encore moi ^^" J'espère ne pas paraître pressante en intervenant à nouveau avant que tu aies eu le temps de répondre à ce qui a été dit entre-temps, mais je suis poisson rouge et ai peur d'oublier à nouveau cette question qui me turlupinait un peu :)

On a parlé des yeux d'or des Arserkers, mais pas de leur nom. Un lien avec le mythe des Berserkers, je suppose ?


Olivier:


Bien vu, Thalyssa. J'ai toujours adoré l'idée de ce que pouvait être un berserker mais je ne trouve pas le mot  très folichon. Selon moi (et c'est un avis très personnel qui n'engage pas toute l'équipe du film), il sonne mal et il n'inspire pas autant de respect et de poésie qu'il le devrait. Et comme cela fait très longtemps que je voulais détourner ce mot pour me l'approprier, je me suis fait plaisir dans Martyrs en créant la nation des Arserkers, une peuplade de guerriers aux yeux d'or. Ainsi, grâce à l'analogie entre les deux mots, sans connaître les Arserkers, quelques lecteurs peuvent préjuger avec raison que ces hommes sont des combattants. J'aime bien jouer avec cela, c'est ce que j'appelle l'intuition des lecteurs. Faire deviner les choses à l'avance, mettre les lecteurs sur des pistes ou détourner un mot pour redonner un sens inconscient à un concept qu'on explique par ailleurs, c'est un exercice qui enrichit le récit.

Saefiel

Bonjour Oliver,

Je vais te tutoyer si tu me le permets. C'est plus sympathique !

Je dois t'avouer que j'ai découvert ton talent il n'y a pas très longtemps, surtout à travers les BD (Zombies notamment, je suis un genre de monomaniaque avec ce genre d'histoire j'avoue). Quand à Druide et Martyrs, ils m'attendent dans ma bibliothèque et j'ai le pressentiment que je ne serais pas déçue, je suis pressée de les commencer dès que j'en aurais finis avec mes exams !

Alors ma question se situe par rapport à ton travail d'écriture:

Est ce que tu as déjà été confronté au phénomène si redouté de la page blanche ? Et, si oui, comment l'as tu surmonté ?

Autre question complètement égoïste :Est ce que tu comptes venir bientôt faire une petite dédicace à Lyon ? :D

Je pars réfléchir à d'autres petites questions ! Merci !


Olivier:

Bonjour Saefiel.
 Et merci pour Zombies. En ce qui concerne la page blanche, j'avoue ne pas avoir eu à en souffrir. Mais je pense que cela tient au fait que je travaille sur plusieurs projets en simultané et que mon cerveau brasse les histoires en permanence. Quand je travaille, il y a toutefois des moments où je ralentis, où je commence à trouver ce que j'écris moins bon et c'est souvent là que je m'arrête pour changer de projet. Dès que je « sèche », je prend cela comme le signe qu'il est temps de me relancer sur autre chose afin de retrouver de l’énergie. Ainsi, je ne m'ennuie jamais et surtout je ne torture pas mes histoires pour les écrire. Je ne les force pas à venir. Elles sont en permanence dans ma tête et dès qu'elles sont prêtes, elle sortent sur le papier. Quant à Lyon, cela fait bien longtemps que je n'y suis pas passé, donc oui, j'y viendrai un de ces quatre. Parlez en à vos libraires ;-) Autrement, dans les mois qui viennent, je dois bientôt passer en dédicace par Besançon, Épinal, Bayeux, Tours et Saint-Maur-des-Fossés. J’essaie de mettre les dates à jour sur mon blog et sur Facebook.

Deliregirl1 :

Hello Olivier, 
Lorsque l'on regarde ton parcours et tes oeuvres on constate que ton monde de prédilection est un univers fantastique / fantasy. Peux-tu imaginer écrire dans un autre style littéraire ? Et si oui lequel et pourquoi ?

Olivier:

Salut Deliregirl, 

Il est vrai que pour l'instant je me suis beaucoup amusé dans les univers fantastiques et c'est simplement dû au fait que j'adore ça. Quand j'étais ado, je considérais même qu'un vrai film se devait d'avoir une dimension fantastique. J'étais incapable de regarder un policier ou une comédie. Je trouvais ça trop ennuyeux. Heureusement, j'ai changé ;-)

Et aujourd'hui, oui, j'envisage de travailler dans d'autres genres. J'ai des idées de polars en tête, un bouquin d'horreur et un sans doute quelques romans historiques. Tout ça devrait être publié dans les années à venir.




C'est vrai que Berserker, ça sonne pas mal comme "berk". Ça tue un peu le mythe xP
Puisqu'on est dans les références, je retente ma chance ^-^ 
Cavall m'a fait fortement penser à William Wallace dans Braveheart. Pure coïncidence ou... ? 
J'avais juré de bouder dans mon coin après avoir découvert ce qui arrive aux deux frères dans le final, mais la curiosité est un si vilain défaut que je ne peux y résister é_è


Olivier:



C'est vrai que Cavall peut faire penser au William Wallace de Braveheart mais cette fois, ce n'est pas intentionnel. L'amour de la liberté de Cavall est à rapprocher de la passion de tous les grands hommes qui se sont battus pour ne plus porter de chaînes. Je pense à Spartacus ou Chaka Zulu. La liberté est un thème qui me tient à cœur, comme pour beaucoup d'auteurs, et avec Cavall, je voulais créer un héros qui en soit l'emblème. Malgré ses contradictions et ses failles, Cavall ne peut pas vivre soumis, il n'a rien à perdre et l'idée de ne pas combattre l'oppression lui est insupportable. Plus insupportable que la mort elle-même. C'est pour cela qu'il se bat, car il ne craint pas de mourir et n'espère plus rien de la vie.



Kiiiiiiiiiiiikkkkkkkkkkkk !!!!

J'ai eu Martyrs !!!!!!!!!! Kiiiik kiiiik kiiiiiiiiik (oui c'est bizarre mais c'est ce que j'ai dis en ouvrant le paquet qui était sur mon bureau il y a moins de 15 minutes !!!!!!

Il est tout gros et écrit tout petit !! Et il vient de bousculer mon ordre de lecture........

(bref, pas de questions... mais fallait bien que je partage ce moment avec des gens qui me comprennent... et pas qui me regarde genre j'ai des cornes pleines de plumes roses à paillettes jaunes sur les pieds !!!!)


Olivier:

Kiiiiiiiiiiiiikkkkkkkk aussi !



Je viens juste de voir que j'ai écris comme un pied !!!!!
"qui me regarde"... même pas accordé !!!! Aaaah ! c'est pas possible !

Tiens, tu me fais penser à un truc Phooka !

Mr Peru, la lecture de Martyrs est-elle compatible avec le génocide d'un paquet de M&M's ???


Olivier:



Salut Crunches,
Oui, les M&M's sont compatibles avec la lecture de Martyrs. Ça ne fait pas très médiéval mais ça ne fait pas de mal non plus. Pour ma part, quand j'écrivais certains passages, pour justement me mettre dans l'ambiance, j'aimais bien boire du rosé au goulot et manger de la viande séchée avec les doigts. Je vous rassure cependant, je ne suis ni un alcoolo ni un grand carnivore. Essayez cette recette après les M&M's ;-) 

Avec modération sur le rosé, bien sûr...



Dame Phooka ayant posé tellement de questions que je vais ouvrir une autre page !  Donc rendez-vous très bientôt ICI .