samedi 1 juin 2013

Venez poser vos questions à Ingrid Desjours !



Ça
  :))

c'est mon sourire depuis que j'ai lu ce que vous allez découvrir à votre tour...

INGRID DESJOURS


attendez, c'est pas fini !!!
Je lui laisse la parole...

***

Blanc. Il n'y a que du blanc autour.
Immaculé comme la page qui ne s'encre pas.
Vierge comme l'esprit qui ne s'ancre plus.
Et puis il y a ce silence oppressant que même les voix ne parviennent pas à habiter. Que disent-elles, d'ailleurs ? Elles parlent toutes en même temps. Certaines crient, d'autres pleurent. Mais toutes s'accordent à répéter, dans leur angoissante cacophonie, qu'il y a danger, qu'il faut s'enfuir.

Duuuuuupinette !
Phooooooooka !

Ça ne veut rien dire, c'est la preuve que quelque chose ne tourne pas rond dans sa tête ! Elle se demande si tel a toujours été le cas et depuis combien de temps elle est là, à se balancer d'avant en arrière, les mains dans le dos. Quelle drôle de position ! Inconfortable. Est-elle restée coincée dans cette posture alors qu'elle essayait de se gratter le dos, ou de s'apporter un peu du réconfort que son travail en solitaire lui interdit, en essayant de s'enlacer elle-même ? Il paraît bien que quand on louche, un seul coup de vent peut vous figer dans un strabisme définitif ! Du moins c'est ce qu'on raconte aux enfants, croit-elle se souvenir... bien que les histoires pour enfants, ce ne soit pas son fort. Mais l'hypothèse ne tient pas la route : il n'y a pas le moindre courant d'air ici. C'est même un miracle qu'elle respire encore tant tout semble confiné, immobile.
Elle regarde autour d'elle et soudain, elle comprend !
Les murs sont capitonnés. Il n'y a pas de fenêtre. Juste une porte minuscule qui doit être cadenassée.
Panique.
Elle voudrait crier, mais les voix dans sa tête l'en empêchent et insistent, comme pour la mettre en garde :

DUPINETTE !!!!!
PHOOKA !!!!

Ces noms-là semblent familiers. DUPINETTE ? Est-ce un code secret visant à l'avertir d'un danger imminent ? Au prix d'un effort surhumain, elle attrape les lettres au vol, s'y accroche, les mélange, les goûte et les recrache dans l'espoir de résoudre l'énigme... Dupinette = dépit tenu ? Non. Elle cherche d'autres anagrammes, se rappelle qu'après tout, c'est un peu sa spécialité, sa marque de fabrique... Mais il y a cette migraine qui menace de se déclarer si elle continue, avec des promesses de sévices si vicieux que nulle molécule, si puissante soit-elle, ne lui sera d'aucune aide. Dupinette = Tête du pin ? N'importe quoi ! C'est plutôt sa propre tête qu'elle est en train de perdre !
     Mais concentre-toi, à la fin, s'invective-t-elle !
Le son de sa voix la surprend un peu. Il faut dire qu'elle a plus l'habitude de se lire que de s'entendre... Mais elle continue. S'acharne. La migraine se déclare, s'installe, lui électrise les neurones un à un. Elle a le sentiment que son cerveau cogne à l'intérieur de son crâne pour s'en échapper. Dupinette, Dupinette. DUPINETTE = UN PETIT DÉ ! Dé ! Comme dans les dés sont jetés, comme dans Alea jacta est ! Comme pour dire que le destin est en marche et que rien ne pourra l'entraver... Encore moins une malheureuse en camisole !
La douleur lui chignole les tempes, ses yeux sont en feu :
     Pitié, que quelqu'un éteigne la lumière, hurle-t-elle enfin, à bout de forces !

Mais personne ne vient.
Elle perd connaissance.

***

Dans le couloir vert sapin, une femme en blouse blanche. Autour d'elle, quelques internes « hôtes » qui prennent frénétiquement des notes.
     Le spécimen que nous allons observer aujourd'hui présente de grave troubles du comportement, mais cela vous fera un merveilleux sujet d'étude.
     De quoi souffre-t-elle, exactement, se risque un étudiant ?
     Syndrome de personnalités multiples, accompagné d'une forte mégalomanie et de pulsions sadiques.
     Et quel est son crime ?
     Le sujet se prend pour Dieu et crée des mondes parallèles où elle torture ses personnages comme de vulgaires poupées... Elle est dangereuse. Posez-lui toutes les questions que vous voudrez, mais ne la regardez jamais dans les yeux, c'est bien compris ? JAMAIS ! Elle pourrait vous les crever, ce ne serait pas la première fois...

Tous acquiescent en retenant leur souffle. Le médecin ouvre doucement la petite porte sur laquelle le nom de la patiente contraste en lettres de sang et s'engouffre dans la pièce, accompagnée de deux infirmiers bâtis comme des bibliothèques normandes.

     Bonjour Ingrid, comment allez-vous aujourd'hui ?
     Qui... qui êtes-vous ?
     Vous ne me reconnaissez pas ? Je suis la gardienne de Book en Stock et vous êtes ma pensionnaire !
     Je... ne suis pas un book en stock, je suis un être humain, proteste la pauvre folle !
     Bien sûr...
     Qui êtes-vous, répète-t-elle ?
     Vous le savez, voyons !

La patiente se concentre, le visage tordu, déformé par l'angoisse.
Le temps semble s'être arrêté. Le silence le dispute aux voix qui hurlent dans sa tête. Enfin, elle risque la réponse qui l'effraie tant, lèvres tremblantes :

     Phooka ?
     Docteur Phooka, la corrige la femme en blanc, avec un drôle d'accent.

Phooka. Ce n'est pas un nom ça, c'est une maladie ! Mais la malheureuse a beau mettre les lettres sens dessus dessous, il n'y aucune anagramme à ce mot. Alors elle tente les associations d'idées. PHOOKA = Fou cas ? Pour un psy, ça se défend, mais elle pressent qu'il y a autre chose, une signification plus terrifiante encore, et continue. Tant pis pour sa migraine qui ne peut, de toute façon, pas être pire. Fou cas = Fou « K » ? Fou, si on le prononce sans l'accent étrange du médecin, c'est Fu. FU-K = Fuca. FUCA !
Horrifiée, elle regarde sa geôlière qui lui adresse en retour un sourire narquois.

     Eh oui, ma chère. Avec moi, vous allez en chier.

Ingrid Desjours pousse un long cri, mais personne ne l'entend. Les internes-hôtes  internautes ont tous coupé le son de leur ordinateur et commencent, imperturbables, à poser leurs questions à l'auteur.

***

Comme le dit si bien Ingrid :
"Il ne faut jamais donner carte blanche à un auteur. JAMAIS."
N'est-ce-pas Phooka ?
:))

A vos questions !

***********************
Vozrozhdenyie ( je l'écris une fois, mais après ce sera Voz' hein :P )

Bonjour Ingrid Desjours et bienvenue ici :-)
Je suis très heureuse d'avoir pu vous découvrir grâce à Book en Stock!
Votre dernier livre est plus qu'excellent.
Je me demande d'où est venue l'idée d'utiliser une poupée. Quand on parle de poupées, on pense juste à ce "mannequin" que les petites filles habillent, coiffent,... et pas à un objet qui pourrait faire ressortir le pire chez un humain.
Aimiez-vous les poupées? (Moi en tout cas je ne les jamais aimées ^^)

Ingrid :


Bonjour Voz et merci pour l'accueil ET votre adorable chronique ! (mais désolée, car je crains que mon roman ne change pas grand chose à votre aversion des poupées, voire l'aggrave !)


Pour répondre à votre question : oui j'aime les poupées et les marionnettes, surtout artisanales, quand elles sont à la fois le reflet de la société (vous remarquerez que les canons de beauté changent pour les poupées en fonction du pays ou de l'époque) et le fruit d'heures de travail d'une personne ! Mais je dois bien avouer qu'enfant, j'ai été très marquée par certains films ou séries. Je citerai bien sûr Chucky... mais surtout certains épisodes de la 4e dimension comme celui de "Talky Tina", la poupée qu'il vaut mieux ne pas se mettre à dos http://www.youtube.com/watch?v=hSy8Ko1vSKQ ou celui du ventriloque qui devient le pantin de sa marionnette http://www.youtube.com/watch?v=PxlY9FlqR9Q. Alors, elles m'intriguent aussi ! De tous temps, les poupées ont eu une fonction bien plus étendue que celle de simples jouets. Elles ont été utilisées lors de rituels religieux, placées dans des tombeaux lors de rites funéraires, invoquées par des enfants pour les protéger des monstres... Ce qui m'interpelle aussi, c'est qu'elles sont une espèce d'extension de soi, mais pas n'importe laquelle : la plupart du temps elles représentent des bébés, des fillettes, des femmes. Beaucoup plus rarement des hommes ou des personnes âgées. Pourquoi ? Que cherche-t-on à capturer et garder près de soi en figeant une catégorie d'individus dans un sourire, une posture, une porcelaine ou un chiffon ? Que se sent-on capable et en droit de chosifier chez la femme ou l'enfant, qu'on ne se permettrait pas de toucher chez l'homme ? Poupée mannequin aux proportions grotesques, poupée gonflable pour se faire du bien, poupée vaudou pour faire du mal... elles se déclinent à l'infini et n'en finissent pas de déranger... Peut-être parce que leur regard reste vide, leur visage figé dans une expression indéchiffrable et qu'elles nous renvoient à cette part de l'autre qu'on ne connaîtra jamais, cette part de soi qui nous échappe et nous fait parfois sentir le jouet du destin...


Oups, j'ai oublié une question:
Comptez-vous faire revenir le lieutenant Marc Percolès? Parce qu'en fin de compte, j'ai trouvé ce personnage fort intéressant et j'aimerais mieux le connaitre et le voir évoluer dans d'autres enquêtes


Ingrid :

Ah ! Mais quel personnage ce Marc ! Savez-vous qu'il n'était pas du tout prévu, à l'origine ? Je ne comptais aucunement faire appel à un policier, dans ce roman... Et puis il a débarqué (j'ignore encore pourquoi il est venu me trouver, moi ! ) et ne m'a plus lâchée jusqu'à ce que je cède et le fasse rentrer dans l'histoire, mais j'ai presque envie de dire qu'il s'est opéré une véritable rencontre avec lui. Comme un coup de foudre entre lui et moi, entre lui et Barbara mais aussi entre lui et les lecteurs. C'est là toute sa force ! Et maintenant que je le connais, avec son sale caractère et son cœur gros comme ça, son charme et son intégrité... eh bien je n'ai surtout pas envie de le lâcher. Et puis de toute façon, il ne me laissera pas faire et comme il est (à mes yeux) complètement irrésistible... je peux d'ores et déjà vous dire qu'il reviendra, oui ! Dans un roman ou via un autre média (scoop ? à suivre...) et peut-être verrez-vous comment il a survécu à cette histoire... à moins que vous ne le découvriez bien avant son accident ;)


Et moi, au pendant de la question de Voz', j'aimerai savoir si tu vas nous faire revenir au devant de la scène notre Garance et surtout le commandant Vivier pour qui j'ai beaucoup de...hmmm, sympathie :))

Ingrid :

Dup est amoureuuuuse ! ;)
Ah ! Patrik... Il semblerait que vous soyez nombreuses à le regretter, alors qui sait... peut-être reviendra-t-il de façon moins subliminale que dans "Sa vie dans les yeux d'une poupée", peut-être même que ce sera l'occasion pour lui de revoir Garance... bien que pour l'instant, il ne sache pas où elle est... ni avec qui. Et c'est tant mieux, parce qu'il a beau l'avoir rejetée, je ne crois pas qu'il supporterait ce qui est en train de se passer...


L'animal Dup est un vrai coeur d'artichaud, c'est vrai, mais paradoxalement il est fidèle ! :))

Céline :

Bonjour Ingrid !!!
Belle entrée en matière !!!
Euh tu es prête pour le jeu des questions ???
Pourquoi des anagrammes ????????? tu veux que nous devenions tous chauves !!!


Ingrid :

Bonjour Céline !


Je suis prête pour les questions, oui ! Je dirais même que je vous attends de pied ferme :)

Pourquoi des anagrammes ? Eh bien pour commencer parce que je suis très branchée "Oulipo" ! J'aime l'idée de combiner les maths et la langue et d'écrire un peu sous contrainte, parfois. Et puis, pour tout dire, je trouve que c'est un vrai casse-tête de trouver des noms pour les personnages. Un nom ça vous suit, ça vous caractérise d'une certaine façon. Alors je ne peux pas les trahir en les baptisant par dessus là jambe (en bois de Marc... hum, je sors). Je refuse de leur donner un nom passe-partout ou complètement fantaisiste. J'aime que leur nom fasse sens et comme j'aime bien les mises en abyme, je me dis qu'en choisissant un nom anagramme en rapport avec eux je les ancre dans l'intrigue et je sème quelques indices (de façon ultra subliminale, certes) dans l'esprit de mes lecteurs. J'avoue aussi que j'adore l'idée de prolonger un peu l'interaction, une fois le livre refermé... dans le genre quand il n'y en a plus il y en a encore ! Vous lisiez ? Eh bien anagrammez à présent !
Quant à votre éventuelle calvitie, si ça peut vous rassurer, moi aussi, je m'arrache parfois les cheveux pour vous les concocter !



Bonjour Ingrid, j'ai adoré ton dernier livre. J'y ai trouvé beaucoup de différences avec les précédents qui étaient des romans policiers psychologiques. Là on plonge dans un thriller noir, très noir. D'où mes questions :
Est-ce voulu de changer de genre ?
Avais tu une idée précise de l'intrigue (diabolique) avant de commencer à l'écrire ?
Je trouve que tu fais preuve de beaucoup de concision et d'efficacité dans le style. Ce livre fut-il dur à écrire ? as-tu été obligée de couper beaucoup de passages ?
Bon, j'arrête là ... mais je reviens ! Merci.


Ingrid :

Bonjour Pierre et merci pour ce retour élogieux :)

En effet, j'aime le glissement qui s'opère dans ce que j'écris... Tout d'abord parce que je me sentais à l'étroit dans le policier pur. Au final, ce qui m'intéresse dans l'histoire que je raconte, ce n'est pas qu'on pince ou non le coupable, ni comment on s'y prend... mais plutôt ce qui se joue entre les personnes avant, pendant et après l'instant crucial. J'aime plonger toujours plus en profondeur dans l'âme des gens et ce qu'elle peut avoir de plus noir... En outre, même si je sais bien qu'il est plus pratique de ranger un livre dans une catégorie, j'ai l'audace de croire que c'est un roman avant tout. Avec une intrigue à suspense, certes, mais aussi avec d'autres choses, entre les lignes : une réflexion sur l'amour, sur le rapport au corps, sur la rédemption ou encore les dérives de notre société...

Pour ce qui est de l'intrigue "diabolique" (merci pour le compliment !!!!!), oui j'avais une idée extrêmement précise de comment tout cela allait se terminer... j'ai conduit mes personnages à l'échafaud le cœur serré, parce qu'ils ont eu de tels sursauts d'amour et de beauté, de bonté que je me suis maudite de ne pouvoir envisager d'autre fin...


Le livre a été éprouvant à écrire, parce que j'ai vécu cette histoire comme si c'était la mienne. J'étais Marc et sa colère, j'étais Barbara et son besoin d'être aimée... mes émotions ont été mises à rude épreuve, comme sur des montagnes russes ! Pour autant, l'écriture a jailli. Elle n'en finissait pas de sortir de moi, cette histoire. Il n'y a pas eu beaucoup de retouches sur le style, parce que je pense que j'ai de moins en moins peur de dévoiler ce que je pense ou ressens, ce que je suis... alors j'ai moins besoin de me cacher derrière des artifices, comme pour m'excuser d'écrire ces histoires... En revanche, j'ai dû réécrire le passage où Sweet Doriane parle dans le parc des dizaines de fois, juste pour être sûre que les choses étaient claires, logiques, compréhensibles... et tellement j'avais la conviction que ce moment était crucial pour le reste de l'intrigue.

(prête pour vos autres questions ;) )


Wal :

Bonjour Ingrid,

Je suis ravie de dialoguer ici avec vous et de lire vos réponses !
J'ai été littéralement "scotchée" par votre petit dernier ! Bravo c'était horrifiant à souhait ! Surtout la scène au début racontant le viol.... Je l'ai trouvée terriblement éprouvante à lire. Sans parler du reste !

-Est ce que votre formation/métier vous a permis de croiser des personnages dans le genre de ceux de vos romans ?

-Quelles ont été vos lectures de "jeunesse" ?

-Qu'est ce qui vous a donné envie d'écrire ?

(j'arrête là, je laisse la place aux autres ! :) )

Ingrid :


Chère Wal scotchée, 


Je suis ravie aussi ! Surtout que l'échange va durer un mois (et que je suis bavarde ;) )
Bien sûr, mon ancien métier m'a fait croiser des personnages du genre de ceux de mes romans (tueurs, pervers, violeurs...) mais je ne m'inspire de cette expérience que pour dresser des tableaux cliniques cohérents, poser une base scientifique. J'ai surtout conservé quelques réflexes qui, alliés à l'observation, me permettent de décortiquer le fonctionnement des individus que je croise, d'en approcher les travers, la noirceur... mais aussi la beauté, la bonté ! Je pense même être particulièrement sensible à ce que l'homme peut avoir de bienveillant et si je me projette aisément dans ses comportements les plus extrêmes, pour les faire partager à mes lecteurs, j'apprécie plus encore d'évoquer ce que je trouve touchant, ce qu'on peut faire de bien (même si c'est 5 lignes noyées dans 350 pages). Par exemple, quand Marc est choqué par les mouroirs pour vieux que sont certains hôpitaux, il exprime son empathie, sa sensibilité... C'est souvent face aux situations difficiles, ou après des épreuves, que l'humanité d'une personne se révèle.

Mes lectures de jeunesse n'ont jamais été Martine ou Le club des 5 ! Enfant, j'affectionnais particulièrement les contes de Perrault et leur fatalisme. Puis j'ai dévoré les légendes du monde et me suis passionnée pour la mythologie grecque. En fait, j'ai toujours aimé qu'il y ait plusieurs niveaux de lecture, que l'histoire dise autre chose en filigrane. Et puis, à l'adolescence j'ai découvert le genre fantastique et là ce fut une vraie révélation ! A moi Barjavel le visionnaire, Stephen King et Robin Cooke les maîtres de l'horreur... mais aussi Maupassant qui parlait si bien des travers de ses contemporains, ou encore le romantique Baudelaire !
Je ne saurais identifier le déclic qui m'a donné envie d'écrire... En fait, aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours inventé des histoires pour m'évader. Petite, je m'endormais en m'imaginant héroïne d'aventures que je me taillais sur mesure. J'ai commencé à noircir du papier en primaire, j'ai continué à l'adolescence (époque bénie des affreux poèmes pseudo-rebelles d'ado incomprise) puis je me suis essayée à un premier roman fantastique, refusé un peu partout (et que je n'ose relire), et ai aussi commis quelques pièces de théâtre... Mais en fait, je ne peux pas parler d'envie. C'est plutôt un besoin. J'ai besoin de raconter, de dire, d'expliquer, de partager, de transmettre quelque chose. Dans ma vie quotidienne, j'observe, je ressens tellement de choses que j'en bouillonne et que j'ai du mal à rester juste spectatrice. En fait, pour moi, écrire, c'est témoigner. Ne pas le faire serait refuser d'accomplir mon devoir. Je ne dis pas que je me sens investie d'une mission, hein, ce n'est pas une question d'ego. C'est juste que moralement, je ne peux pas ne pas partager ce qui m'anime ou me heurte... Je crois que je mourrais étouffée si je n'écrivais plus.


21 commentaires:

Vozrozhdenyie a dit…

Bonjour Ingrid Desjours et bienvenue ici :-)
Je suis très heureuse d'avoir pu vous découvrir grâce à Book en Stock!
Votre dernier livre est plus qu'excellent.
Je me demande d'où est venue l'idée d'utiliser une poupée. Quand on parle de poupées, on pense juste à ce "mannequin" que les petites filles habillent, coiffent,... et pas à un objet qui pourrait faire ressortir le pire chez un humain.
Aimiez-vous les poupées? (Moi en tout cas je ne les jamais aimées ^^)

Vozrozhdenyie a dit…

Oups, j'ai oublié une question:
Comptez-vous faire revenir le lieutenant Marc Percolès? Parce qu'en fin de compte, j'ai trouvé ce personnage fort intéressant et j'aimerais mieux le connaitre et le voir évoluer dans d'autres enquêtes

Dup a dit…

Et moi, au pendant de la question de Voz', j'aimerai savoir si tu vas nous faire revenir au devant de la scène notre Garance et surtout le commandant Vivier pour qui j'ai beaucoup de...hmmm, sympathie :))

Olivier Bihl a dit…

Et bien voilà un mois qui commence très fort et j'espère que la folie n'est pas contagieuse parce que là c'est du très lourd....

Céline a dit…

Bonjour Ingrid !!!
Belle entrée en matière !!!
Euh tu es prête pour le jeu des questions ???
Pourquoi des anagrammes ????????? tu veux que nous devenions tous chauves !!!

Lady K a dit…

Bonjour,
Quelle magnifique présentation ! J'adore :)
Ce mois-ci s'annonce bien intéressant ^^

Sia a dit…

Superbe présentation ! Je n'ai encore rien lu de votre œuvre, mais tout ça me donne diablement envie de m'y plonger illico !

Margotte a dit…

Connais pas du tout cette auteure...

Richard a dit…

J'adore cette folie !
Ingrid est une auteure à découvrir !
À ceux qui ne la connaissent pas, courrez vite chez votre libraire et faites connaissance avec son imaginaire.
Pour ceux, qui comme moi, ont tout lu ... et bien, aiguisons notre patience ! Et espérons la sortie d'un prochain roman !
Bonne lecture !

Pierre FAVEROLLE a dit…

Bonjour Ingrid, j'ai adoré ton dernier livre. J'y ai trouvé beaucoup de différences avec les précédents qui étaient des romans policiers psychologiques. Là on plonge dans un thriller noir, très noir. D'où mes questions :
Est-ce voulu de changer de genre ?
Avais tu une idée précise de l'intrigue (diabolique) avant de commencer à l'écrire ?
Je trouve que tu fais preuve de beaucoup de concision et d'efficacité dans le style. Ce livre fut-il dur à écrire ? as-tu été obligée de couper beaucoup de passages ?
Bon, j'arrête là ... mais je reviens ! Merci

Anonyme a dit…

Bonjour Ingrid,

Je suis ravie de dialoguer ici avec vous et de lire vos réponses !
J'ai été littéralement "scotchée" par votre petit dernier ! Bravo c'était horrifiant à souhait ! Surtout la scène au début racontant le viol.... Je l'ai trouvée terriblement éprouvante à lire. Sans parler du reste !

-Est ce que votre formation/métier vous a permis de croiser des personnages dans le genre de ceux de vos romans ?

-Quelles ont été vos lectures de "jeunesse" ?

-Qu'est ce qui vous a donné envie d'écrire ?

(j'arrête là, je laisse la place aux autres ! :) )

Dup a dit…

Tu parles de ton métier d'avant. Moi je sais, mais pourrais tu être plus explicite pour ceux qui ne te connaisse pas ?
Ainsi que le cursus que tu as employé, je me souviens te l'avoir déjà posée cette question pour ma fille qui voulait suivre cette même voie.

Le terme d'avant signifie t'il qu'aujourd'hui tu vis de ta plume ?

heclea a dit…

Bonjour Ingrid

Et tout d'abord bravo, vous m'avez scotché avec ce thriller très noir, surprenant, très fort, par moments glauque et dérangeant, mais avec des personnages pourtant très touchants.

Une petite question comme cela en passant... Aimez-vous lire des thrillers ? Avez-vous un auteur favori ? Quelqu'un qui vous inspire ?

En tout cas, ce mois va être passionnant !

deliregirl1 a dit…

Bonjour Ingrid,

Je viens tout juste de lire votre dernier roman que j'ai adoré. Je n'avais pas encore eu la chance de découvrir vos autres romans et ce fut un vrai plaisir de vous lire.

Alors petite question :

Lorsqu'on vous lit, on découvre un auteur assez cash, qui n'as pas peur des mots crus ou des situations très gore. Vous n'avez jamais eu peur de restreindre votre lectorat en faisant ce choix. Car tout le monde ne peux pas forcément supporter des scènes parfois vraiment très dures psychologiquement.

Anonyme a dit…

Merci pour ces réponses ô combien intéressantes :)

Je suis pleine de curiosité et je trouve intéressant de pouvoir décortiquer un auteur,

(j'ai un passé de thanatopracteur aussi je manie fort bien le scalpel !)

-Vous écrivez depuis petite: est-ce-que vos professeurs de français vous trouvaient douée en rédaction ?
(je connais un prof qui fait rédiger des nouvelles fantastiques à ses sèmes, vous auriez fait sensation !!!)


-Une autre question absolument incontournable: aimez-vous le Nutella ?

Anonyme a dit…

bonjour Ingrid Desjours,

Vous écrivez page 97 (en parlant de MP) "ce gout immodéré pour la lecture qui le coupe du reste du monde...".
Pourriez vous appronfondir cette idée svp?
j'ai bien compris la phrase. Mais j'aimerais bien savoir quels sont les effets magiques de la lecture sur vos lecteurs selon vous... vous pensez que vos livres nous coupent du monde? ou au contraire que les livres ouvrent des fenetres sur des mondes??

pour les anagrammes : il me reste Marthe B-S à desanagrammer, mais je me la laisse pour des moments où je veux me couper du monde.

pas la peine de vous dire que j'attends votre prochain livre avec la sagesse d'OW.

Anonyme a dit…

bonjour Ingrid desjours,

Virginia Woolf a ecrit " Ne donnez pas d’ordre à l’auteur ; efforcez-vous plutôt de vous mettre à sa place. Soyez son collaborateur et son complice"

je ne sais pas si j'ai été une bonne complice en lisant votre dernier roman "svdlydup*", mais je sais que j'ai bien hate de re-collaborer avec vous!!

et vous?

*svdlydup = sa vie dans les yeux d'une poupée.

Cindy Mulher Kt a dit…

Chère Ingrid,

J'ai littéralement dévoré vos 3 bouquins avec appétit et gourmandise.
Quel talent !!
C'est profond, magnifiquement écrit, riche en "entre les lignes", et on ne referme pas vos livres dans le même état qu'on les a entamés !
Bravo et toute mon admiration !
Surtout, continuez !
J'aurai juste une question bien légère et futile, ma foi.

Bon nombre d'auteurs mêlent intimement littérature et cuisine.
Etes-vous un cordon bleu et aimez-vous la pastèque ?

Merci de votre réponse, merci à Book en Stock pour cette superbe initiative de juin.
A lire vos dizaines de bouquins à venir...

Bien à vous.
Cindy

Hervé Dralvil a dit…

Chère Ingrid Desjours,

La lecture de votre dernier livre m'a bouleversé et je trouve très injuste qu'on en parle pas plus.
J'ai remarqué, après lecture de vos 3 livres, que la musique semble avoir une grande importance pour vous. Il y a des références, des concerts, des chansons dans chacun de vos opus.

Etes-vous musicienne vous-même ?
Pratiquez vous un instrument ?
Le chant peut-être ?
Après vous avoir entendue (sur vidéos youtube), je trouve que votre voix est riche et très intéressante, et mériterait une attention toute particulière.

Bonne continuation.
Que la vie vous soit douce.

H.D

E.P. a dit…

Chère Ingrid,

Que dire sinon bravo, merci, je vous adore...

Anonyme a dit…

Bravo Ingrid.
Je viens de lire ce 1er livre sur ma toute nouvelle lisseuse. J'ai adoré, le livre, la liseuse aussi. Je suis allé aussitôt sur le cite pour mettre un visage sur l'écrivain. Vous êtes jolie et vous écrivez joliment bien. Merci, je vous ferez de la pub.