lundi 24 mars 2014

LES MAINS DE DIEU de Ludovic Rosmorduc (Dup)




Éditions J'ai Lu
380 pages
15 euros

4ème de couv :

« Onzième jour du mois de novembre de l’an 1215. Un jour terne se levait sur Rome, capitale de la Chrétienté. Tous les ecclésiastiques piétinant sur le parvis attendaient cela depuis plus de deux ans. Depuis le 19 avril 1213, date à laquelle le pape Innocent III les avait convoqués au quatrième concile du Latran. Les yeux rivés sur le portail, aucun des religieux ne remarqua les ombres furtives qui, à la dérobée, s’échappèrent du saint édifice par l’une des portes du transept. »




À l’heure où la croisade contre les albigeois fait rage, Théodore d’Havricourt, vieil érudit passionné, et la jeune Jehanne sont accusés à tort et doivent fuir Carcassonne pour sauver leurs vies. Pourtant, les chevaliers de Simon de Montfort, le chef des croisés, ne sont pas leurs plus farouches poursuivants. De mystérieux dominicains semblent résolus à s’emparer d’un étrange livre en leur possession… Et les Mains de Dieu sont prêtes à tout pour arriver à leur fin.



L'avis de Dup :
 
Qu'elle va être difficile à écrire cette chronique sans froisser l'un ni vexer l'autre. L'un étant l'auteur, l'autre étant ma copine Phooka. Car oui, pour moi cette lecture est loin d'être un coup de coeur. J'ai apprécié ma lecture, attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. J'ai lu ce roman avec intérêt, mais pas avec passion. Je m'en explique.

Intérêt pour l'époque, la période dans laquelle se situe l'histoire que nous narre l'auteur. 
Intérêt également pour l'Histoire avec un grand H que l'on y trouve. Cette lutte intestine entre les catholiques et les dissidents cathares appelés autrefois les albigeois. J'aurai aimé d'ailleurs en savoir un peu plus sur les croyances de ces derniers, comprendre quel était le danger qu'ils représentaient pour justifier tant de massacres. Mais Jehanne ne s'étend pas plus que ça sur sa foi. Quant à Théodore, il est agnostique, il n'échappe pas au cliché du bon érudit. On sait juste qu'il approuve le fait que les albigeois n'impose pas un baptême mais propose une adhésion mûrement réfléchie à l'adolescence.
Grand intérêt également pour l'intrigue développé par Ludovic Rosmorduc. Cette relique inconnue, cachée depuis des siècles, qui pourrait ébranler les piliers de la religion chrétienne. Qui pourrait soit la consolider, soit la détruire est fort bien trouvée et passionnante. Intérêt donc pour la quête et l'enquête.

Alors dites-vous ? Où il est le blème ? Pour moi, il est dans les personnages. Je les ai trouvé froids, le côté sentiments pas assez creusé. Théodore aurait tout pour lui : un érudit, un passionné de lecture qui a consacré sa vie entière à ses livres, dont les yeux pétillent dès lors qu'il se trouve confronté à une énigme. L'auteur le charge d'un passé peu reluisant qui lui aurait permis de rebondir, l'histoire lui permettait de faire amende honorable : non. Ce sera plutôt "à défaut d'autre chose", une fois que sa curiosité sera assouvie, qu'il se retournera vers son passé. Il a eu la possibilité au cours de sa quête de réparer une grande injustice, il ne cherchera même pas à insister. Quant à Jehanne, je n'ai pas réussi à m'attacher à elle. Si au départ sa mauvaise fortune m'a touchée, son attitude versatile, insouciante puis amoureuse, oublieuse puis vile calculatrice m'a exaspérée. 

Heureusement beaucoup d'autres choses m'ont plu dans ce roman, notamment découvrir les vallées de l'Aude, la ville de Carcassonne et ses alentours. Puis Conques. Décrire cette magnifique ville déjà envahie à l'époque médiévale par des échoppes à attrape-couillons ( ben oui, le touriste n'existait pas !) m'a fait sourire. Conque la belle, avec son abbatiale et son magnifique tympan à qui l'on fait conter mille et une histoires différentes. J'adore.

L'écriture de l'auteur s'est épurée, le style est plus direct. Les chapitres courts entrainent une lecture rapide et l'ensemble est fluide. Mais pour moi il manquait l'ingrédient essentiel qui fait que l'histoire me prend aux tripes. C'est dommage car j'ai lu ce roman avec intérêt, je le redis. A vous maintenant de vous faire votre opinion.

L'avis de Phooka ICI
  

1 commentaire:

Frankie a dit…

J'ai beaucoup aimé, sans que ce soit un coup de coeur non plus et je suis d'accord avec toi sur les personnages. Pas sur le vieil érudit auquel j'ai su m'attacher malgré ses défauts mais sur Jehane qui ne m'a pas convaincue du tout ! Je me suis même demandé à quoi elle servait ! :) Et pour l'histoire des Albigeois, c'est juste une toile de fond, c'est vrai que ce n'est pas dans ce roman qu'il faut chercher à en apprendre plus. Mais l'ensemble est très sympa à lire, merci de me l'avoir fait gagner !