mercredi 20 août 2014

CHAMBRE 507 de J.C. Hutchins et Jordan Weisman




Éditions Super 8
418 pages
20 euros


Le pitch :


Construit en 1875 à New York dans les profondeurs d’une ancienne mine de grès, l’hôpital Brinkvale est peuplé de criminels impossibles à traiter ailleurs – trop dangereux pour l’asile, trop déséquilibrés pour la prison. C’est dans ce cadre extrême que Zachary Taylor, jeune thérapeute, doit analyser la personnalité de Martin Grace afin de déterminer si celui-ci est suffisamment sain d’esprit pour répondre pénalement des crimes dont on l’accuse. Soupçonné de douze homicides, Grace a annoncé à chaque fois aux victimes leur mort imminente. Et les meurtres ont cessé deux ans plus tôt lorsqu’il est devenu aveugle. Mais l’affaire est délicate : Grace, en effet, dispose d’un alibi solide pour chacun des meurtres. Dans la chambre 507 de l’hôpital Brinkvale, l’interrogatoire prend progressivement l’allure d’un jeu aussi dangereux que passionnant. Martin Grace est-il un authentique génie du crime ou, comme il entend le faire croire, un esprit hanté en proie à des visions prémonitoires ? Surtout, pourquoi sait-il autant de choses sur la vie privée de Zachary ? Est-il vraiment ici par hasard ? Lorsqu’après de multiples coups de théâtre la vérité éclatera enfin, elle sera bien plus surprenante que tout ce que le lecteur a pu imaginer.


L'avis de Dup :

Wow !!! Autant annoncer la couleur tout de suite, énorme coup de coeur pour ce roman.

L'avis de l'éditeur est le suivant : « Ce thriller cauchemardesque, à l’atmosphère oppressante et à l’intrigue machiavélique, touche à l’essence même du fantastique : quand la réalité se dérobe sous vos pieds, à quoi pouvez-vous vous raccrocher ?  Entrez dans le cauchemar ! »  Et bien, je plussoie ! Pas un seul mot n'est exagéré dans cette accroche, pas un.

Tout d'abord vous prévenir que si vous lisez les premières pages de ce roman, vous êtes cuits, impossible de le lâcher. Il commence pourtant gentiment, en faisant tout d'abord connaissance avec le personnage principal Zachary Taylor, dit Zach, voire Z. C'est lui le narrateur, ce qui augmente encore plus l'empathie que l'on ressent dès le départ pour ce jeune homme sympathique, simple, à fleur de peau malgré tout, mais passionné par son boulot. Il est art-thérapeute dans le grand institut Brinkval, là où atterrissent ceux qu'on ne peut pas mettre ailleurs. C'est l'art, le dessin en l’occurrence, qui l'a sauvé de ses dérives d'ado, alors qu'il empruntait la mauvaise pente. Un Zach à qui les auteurs prêtent beaucoup d'humour et un oeil acéré, avec les mots qu'il faut pour décrire les lieux, l'environnement, les personnes qui l'entourent. Extrait page 10 :
La voix de Peterson possède une cadence distinctive qui trahit une très haute éducation : chaque mot est clairement énoncé, amidonné et bien repassé. :))

Et dès le premier chapitre, le directeur du centre, le Dr Peterson, lui confie un cas délicat : Martin Grace.  J'ai été prise par cette énigme soumise à Zach. Cet aveugle psychosomatique accusé de tant de meurtres, qu'il avait prédits, il a pourtant des alibis en béton pour chacun de ces meurtres. Il a perdu la vue il y a deux ans et depuis, plus de visions, plus de meurtres non plus. Il refuse de parler aux psychiatres et Zach doit déterminer s'il est responsable de ses actes ou non.

Puis Zach nous présente ses proches. Sa déesse tatouée, sa geek aux cheveux magenta, bref sa nana Rachael. Puis son sympathique petit frère Lucas. Ils forment un solide trio, plein de peps et d'humour. Ils vont bien l'épauler pour découvrir la vérité enfouie dans l'inconscient du patient Martin Grace. 

Et plus on avance dans le roman et plus on stresse. Le tout est accentué par la nyctophobie de Zach, soigneusement exploitée par le requin qu'il doit soigner. On est toujours sur la tangente, on ne sait plus qui est manipulé ou manipulateur. Ce roman est un vrai cauchemar, il remue toutes nos vieilles peurs d'enfants, tout ce que notre côté rationnel a écarté au fur et à mesure de notre apprentissage vers la vie d'adulte. J'étais stressée par ces visions, stressée par le patient de la chambre 507, stressée par son alccolique de fils que Zach doit cotoyer, stressée par Zach lui-même qui perdait souvent les pédales et m'entraînait avec lui. Stressée comme lui par son père autoritaire et peu aimant, le grand procureur William Taylor, stressé par...et bien, par tout !

C'est impossible de ne pas tourner les pages. Pour fuir les peurs précédentes, pour comprendre, pour courir après la lumière. Et comme si tout cela n'allait pas assez vite, les auteurs font de Lucas un adepte du parkour, ce sport urbain extrême. Extrait page 324 :
Lucas est un véritable kangourou urbain. Il bondissait, roulait et glissait entre les piétons, les esquivait comme par miracle, avec une audace folle et une grâce infinie. Le monde était sa voie express, son terrain de jeu. Les supports des auvents de magasins devenaient des barres fixes ; les bouches d'incendie, des tours de lancement. 
Et nous nous courrions derrière en l'appelant à tue-tête.
Et le lecteur court aussi derrière, en apné !

Infernal, puissant, passionnant.
Un livre qui vous marquera profondément.
Un livre à lire absolument.
Un Super 8 quoi !


8 commentaires:

Léa Touch Book a dit…

O.K. : noté, futur achat !! ^^ Arrêtez de me tenter ma wish est trop grande et ma pal aussi x) !!

Izagh a dit…

Quelle chronique ! tu sais faire partager ton enthousiasme, résultat : un nouveau livre sur ma liste !

Dup a dit…

niark niark niark !
=D

Dup a dit…

Merci pour ce beau compliment :)

Lune a dit…

Je l'ai lu hier. Je ne suis pas du tout de ton avis :p
Je l'ai trouvé creux, sans intrigue, hésitant entre thriller et fantastique pour ne prendre que le moins bon des deux, bref. j'ai même la flemme de le chroniquer !
Pourtant quels ingrédients de départ : un asile en sous-sol, un art-thérapeute (original !), un secret de famille... Et ça fait pchiiiit :(

Dup a dit…

Ben mince alors !!! De toute façon les Super 8 sont inclassables dans une catégorie quelconque je trouve.
Sans intrigue, tu es sévère là ! Tu n'as pas apprécié Zach ? Et Lucas, et Rachel ?
Que tout le monde n'en fasse pas un coup de coeur soit, mais de là à pas aimer, j'ai du mal à comprendre. :(

Lune a dit…

C'est l'effet que ça m'a fait. Au début de ma lecture, j'ai dit à mon amoureux, tu vas voir je vais avoir peur, c'est cool ! Et bien non, ni chaud ni froid, pas de flippe, quelques bons moments. On parle djeuns et on suit un YA sympathique, avec sa copine YA un peu punk et geek et son frère presque YA et tout à fait marsupilamiesque, mais franchement je n'ai pas été emportée, ça ne m'a pas parlé. Et où sont les meurtres, les morts, la peur, le stress ? (bon à part le coup de fil de la fin, c'était pas mal ça). Et l'intrigue sur le secret de famille, quel intérêt ? Non vraiment, pas d'étincelle entre ce roman et moi (parfaitement lisible par ailleurs et très joli à regarder)

Dup a dit…

Visiblement toi tu n'as pas peur du noir ! Moi j'ai flippé "ma race oui "! :))