lundi 8 septembre 2014

LETTRES A UNE DISPARUE de Véronique Massenot




Le livre de Poche Jeunesse
4.95 euros
93 pages





Mélina a perdu sa fille, son gendre et sa petite-fille, enlevés durant la dictature. Sa vie s'est figée dans ce deuil qu'elle ne peut surmonter. Elle éprouve le besoin d'écrire à sa fille disparue, pour lui conter les différentes étapes du chemin au terme duquel elle pourra accepter la douloureuse réalité de sa perte. D'une lettre à l'autre, on lit son désespoir, sa révolte, l'espoir de retrouver sa petite fille, la difficulté à nouer une relation avec elle, l'acceptation de la perte de sa fille pour pouvoir faire une vraie place à sa petite fille.


L'avis Phooka:


Chaque année mon gamin a un livre à lire pour la rentrée. Pour cette fois-ci (entrée en 4ième), il devait lire Lettres à une disparue. Je dois reconnaître que je ne connaissais pas du tout ce livre et que je l'ai découvert en même temps que lui.

Le livre est très très court (et écrit très gros), j'avoue que ça m'a surpris et je pensais que du coup, ça risquait d'être un peu "léger". Par contre le thème me plaisait bien et a donné lieu à beaucoup de discussions à la maison. Bien sûr, on ne sait pas si ça se passe au Chili ou en Argentine, on sait seulement que c'est sous une dictature en Amérique du Sud. En tout cas, pour mon gamin passionné d'histoire, ça a été un bon moyen de lui parler de ces enfants "disparus". 
Ce qui faisait peur à mon fils, et qui moi me réjouissait parce que c'est un style que j'adore, c'est que ce livre est un roman épistolaire. Il pensait que "épistolaire" allait être synonyme d'ennui ...

Ce qui est sûr c'est que le jour où il a enfin fini par se lancer dans sa lecture (genre quelques jours avant la rentrée bien sûr), alors qu'il avait prévu de lire une des lettres (sur les sept que compte le livre), j'ai alors eu interdiction de le déranger ou même de parler. Il l'a avalé d'une traite (ça lui a pris 45 minutes grand max).
Ensuite il me l'a tendu en me demandant de le lire tout de suite, ce que j'ai fait. Trente minutes plus tard, les yeux encore mouillés de larmes, je lui ai rendu ...

Étonnant roman vraiment, qui à travers des lettres aux mots très simples et au langage commun, arrive à susciter des émotions aussi fortes.

La mère écrit à sa fille disparue. On comprend très vite qu'elle est morte et il n'y  aucun espoir de la retrouver. Mais elle avait un bébé et il était commun à cette époque que les tortionnaires gardent les bébés pour les élever comme leur propre enfant. Le récit devient à la fois un témoignage émouvant et une enquête pour retrouver les traces de cet enfant. Mais c'est avant tout, le récit d'une mère qui n'accepte pas que sa fille ait pu disparaître et n'arrive pas à faire son deuil. C'est incroyablement émouvant et pourtant plein d'espoir.

Je ne vais pas épiloguer sans fin sur ce livre, juste vous dire que si vous avez une demi-heure devant vous (et quelques kleenex), il vaut vraiment la peine d'être découvert et surtout il vaut la peine de le faire lire à vos enfants. C'est une source de discussions et de découvertes, un témoignage de l'histoire à ne pas manquer.

2 commentaires:

Unchocolatdansmonroman a dit…

c'est un livre que je donne souvent et qui plait beaucoup à nos jeunes. Il est sincère, touchant. Sympa d'en avoir parlé ;)

Lady K a dit…

Je ne connaissais pas non plus, mais il a l'air très touchant. C'est super cool quand les lectures scolaires permettent de faire de belles découvertes comme ça et favorisent les échanges :D