lundi 27 octobre 2014

JÉZABEL LES BAS ROUGES de Mika Mundsen




Éditions Pavillon Noir
368 pages
14 euros


4 de couv :


Paris, demain.

Nouvel appartement, nouveau look, nouvelle vie. Jézabel a échappé à son mac de manière plutôt inattendue. Mais l’a-t-elle vraiment semé ? Quand une femme, dont elle reconnaît le visage au journal trivisé, vient d’être assassinée, c’est comme si une corde se resserrait autour de son cou…

Deux meurtres. Deux femmes retrouvées sauvagement mutilées. Le commandant Pollock de la Criminelle pense, bien sûr, à un tueur en série, un détraqué sexuel, un pervers qui risque de recommencer tant qu’il n’est pas arrêté. Mais l’enquête prend une autre tournure lorsque le policier apprend avec stupéfaction que les victimes, d’anciennes prostituées, font désormais partie de la Maison…



L'avis de Dup :

Voilà un auteur qui n'a pas peur de la diversité et qui se frotte à tous les genres littéraires, et ma foi, avec beaucoup de réussite. Le précédent que j'avais lu et qui est resté bien imprégné dans ma tête était une novella basée sur une belle chanson d'Alain Souchon : Tailler la zone. Chaque début de chapitre rappelait une strophe de la chanson et ensuite Mika Mundsen déroulait son imagination. J'avais adoré cette lecture. J'ai lu également Nena, un thriller et Hérophile de Chalcédoine, un roman historique.


Ici il se tâte au genre polar, à partir d'une idée un poil capillotractée mais qui, si on en accepte la donne, est vraiment bien exploitée. Pollock, commandant de groupe au 36 Quai des Orfèvres fait son boulot, et celui-ci est de faire appliquer les lois et non de les discuter. Or cette dernière, la loi Vaquet, va lui causer de sérieux soucis. Une loi dont le vote a été plus que houleux, qui concerne la protection de la famille et de l'enfance. Elle définit, sanctionne et punit toute infidélité des couples mariés. On est bien d'accord que c'est complètement barrée comme idée, MAIS, à partir de cette base saugrenue, ce qu'en fait l'auteur est absolument génial !

Je précise quand même que l'idée de cette loi est super bien étayée, et comme d'habitude, en creusant un peu, tout ceci est basé sur la cupidité du monde politique. Lorsqu'on mélange des affaires de gros sous avec des gens ayant un pouvoir décisionnel, il ne faut pas s'étonner de certaines dérives... bref !
L'enquête se situe dans Paris et ses environs, dans un futur plus ou moins proche. On a aucun repère temporel si ce n'est l'existence de "trivision" dans chaque foyer, une télé en 3D.

Pour coincer les contrevenants, la brigade des mœurs n'a rien trouvé de mieux que d'enrôler de jeunes et belles prostituées qui venaient d'être arrachées à un réseau mafieux russe... Elles changent de propriétaire en quelque sorte, le nouveau étant simplement l'état français. Et comme cela pourrait être hautement critiquable, doux euphémisme, cette Brigade des Bas rouges est tue, masquée. Mais le pourcentage de réussite des mœurs monte en flèche, les flags sont beaucoup plus probants avec le soutien de ces demoiselles...

Sauf que, une, puis deux, sont retrouvées mortes, sauvagement assassinées, avec une mise en scène différente et soignée. La brigade des mœurs appelle la Crim à la rescousse...
Sauf que notre pauvre Pollock, marié et père de trois enfants, va tomber sous le charme indéniable d'une de ces demoiselles, Jézabel...
Et je ne vous en dirai pas plus. Juste que ce polar est captivant et qu'il m'a valu une toute petite nuit car je n'ai pas pu le lâcher. Il suit bien les codes du genre, son écriture est fluide et maîtrisée et les pages défilent toutes seules.  Les personnages principaux sont attachants, profondément humains avec leurs forces et leurs faiblesses. J'ai particulièrement apprécié Pollock et espère bien le retrouver dans d'autres aventures futures.
L'intrigue est parfaitement ciselée, les rebondissements pour le moins inattendus et la révélation finale fait l'effet d'une bombe. Voilà, vous additionnez ça, plus ça, plus ça et cela donne un excellent polar divertissant. L'idée de base étant un peu "lourde", ce ne sera pas le polar du siècle, mais c'est un livre que je vous conseille néanmoins fortement, pour son plaisir de lecture.

2 commentaires:

Mika MUNDSEN a dit…

Un grand merci à Dup pour cette chronique pointue. A vrai dire, il n'est pas impossible que Pollock vive d'autres aventures, l'idée m'a déjà effleuré...
Bien amicalement
Mika

Dup a dit…

Et bien en voilà une bonne nouvelle ! J'attends la suite avec impatience cher m'sieur Mika :))