lundi 7 novembre 2016

EOS Tome 2 de G. D. Arthur



EOS

EXILS


Éditions Mnémos
377 pages
20 euros


Résumé :

Eos fils d’Esos était le jeune poète sensuel et rebelle d’un havre de paix : le Val-de-la-Lune. Mais tout a basculé après l’attaque des monstrueux Peaux-Vertes. Devenu un guerrier sans pitié, pourquoi est-il lié au destin de la reine déchue des assaillants ?

Dévoilant une part sombre jusqu’ici ignorée de tous, Eos aux yeux fendus se retrouve au cœur d’un vaste complot magique et politique. Des immensités de la mangrove aux terres désolées des Altuls, il devra prendre le chemin de l’exil pour protéger ceux qu’il aime. Saura-t-il endurer les épreuves et accepter les réponses lors de ce voyage sans retour ?



L'avis de Dup :

Avec ce tome 2 nous retrouvons Eos toujours emprisonné dans les geôles de la Sûreté, toujours en compagnie de Nour'ilam, la reine des ouraorcs. Cela fait des semaines que cela dure et il fait moins le fier notre barde de l'hiver. Quitte à être condamné à l'immobilisme, il parfait son apprentissage de la langue peaux-vertes ainsi que des us et coutumes de ce peuple non humain venu de l'est. 

Mais bon, comme on ne fait pas un roman avec un héros en prison du début à la fin, une occasion va se présenter à lui et Eos va se faire la belle avec Nour'ilam et dame Litarce qui se trouvait elle aussi mise au frais dans le même bâtiment. Cette dernière était une greffière qu'Eos avait rencontré dans le tome 1, dont il gardait un souvenir prégnant (mammaire le souvenir je précise !:)).

Voilà donc notre Eos et sa peau-verte en cavale, mais lui est toujours recherché par toutes les forces de l'ordre de la République, recherché par ses amis, recherché par d'autres encore car il est devenu le pion central de manipulations politiques en cette période pré-électorale. Ils vont se terrer dans une région côtière marécageuse et peu habitée, la mangrove. C'est là que Nour'ilam va "accoucher" d'une drôle de chose intelligente mais indescriptible. Les guillemets sont plus que nécessaires ici car la scène décrite est...euh, apocalyptique ! Décrire cet homoncule nommé Os'im puis toutes ses métamorphoses me prendrait des pages entières, en plus sans le panache de GD Arthur, alors z'avez qu'à le lire.

En revanche, le plus important à retenir, c'est qu'Eos a prêté serment à Nour'ilam d'aller défendre son clan, et c'est donc avec Os'im, qui deviendra Os'ilam, qu'il ira. Ce qu'il ne sait pas , c'est que ce dernier est le bras armé des Volontés Pourpres, forces occultes tentant d'imposer leur règne sanglant.

J'ai oublié de dire également qu'Eos, dont les yeux avaient été brûlés par le Regard de la Déesse lors de son séjour dans l'oratoire, a récupéré quelques temps après un nouveau regard plus que singulier : un iris violet, une pupille fendue en étoile et une vision acérée et nyctalope. Il sera aidé par les Volontés Azuréennes qui guideront son bras par le biais d'un vecteur surprenant.

Je sens que je vous ai perdu...mais peut-être bien parce que je m'y suis égarée moi aussi. L'oeuvre de GD Arthur est assurément complexe. Entre les complots politiques internes et extra-territoriaux, les manigances et luttes d'influences religieuses et les forces occultes du Pourpre et de l'Azur qui s'y mêlent, c'est difficile de retrouver son chemin.

Mais je dirai, comme au premier tome, qu'importe moi j'y ai trouvé mon compte. Même si ce second opus est nettement plus sombre, plus dur. L'univers qu'a créé l'auteur m'a ravie, et plus particulièrement les descriptions de la mangrove qui sont somptueuses. Quant à la bataille finale, elle est juste énorme !  Il n'épargne pas son héros, certaines scènes sont très crues, Eos subira des épreuves vraiment difficiles et là résonne en nous la dédicace de l'auteur en tout début de l'ouvrage :
Ce livre est dédié
à tous ceux qui ne croient pas à la joie des filles de joie,
à ceux qui sauront être choqués par leur vérité,
par la crudité de la cruauté. 

Mais surtout, et par dessus tout, ce que j'ai adoré encore une fois, c'est cette plume à nulle autre pareille. Une plume au langage recherché que certains pourraient qualifier de pompeux, mais qui se prête si bien au style inimitable de cet auteur. Un style qui fait danser les phrases, chanter les mots et rend cette série unique. Je pourrai piocher n'importe où, à n'importe quelle page, je trouverai un passage à citer. En guise de conclusion je vous livre ici deux passages situés sur les dernières pages de ce volume.
Gronde le sol. Tombe la brume. Les hommes qui morts sont et ceux qui la mort appellent, leur corps abandonnent. Leurs corps offrent. D'avec leurs brunes dépouilles, d'ambrées et oblongues pierres dressées se forment ; d'avec leurs armes et armures, de ferriques lianes et feuilles et fleurs leurs menhirs sont incrustés. Parure qui, par la pluie des temps, à façon de larmes de sang muera.

Gronde le sol. Transite la lune. Les ouraorcs qui gisent et ceux qui dans le grand néant ont versé, leurs corps donnent en offrande. Leurs cadavres gris en anguleuses et massives aiguilles grises se muent ; leurs armes en noirs hauts-reliefs s'y incrustent. Obélisques inversés qui dans la terre s'enfouissent puis se fixent et dont, en surface, ne subsiste qu'un moignon rugueux, trognon râpeux que la pluie des temps, à façon de reposoir lissera.
C'est ça du GD Arthur, c'est subtil et fin, c'est délicieux et je vous enjoins sincèrement à le découvrir. Moi je me déclare fan !


3e roman de Fantasy pour le challenge de la Licorne.


Un roman, 3 points
moins de 400 pages, 0 point
une femme auteur ?


non, ça ne va pas le faire ! :))


2 commentaires:

Salveena a dit…

Hello ! Chouette avis.
Personnellement, j'ai trouvé ce tome meilleur que le premier. Meilleure construction du récit, persos moins tête à claque ...seul problème ,je me suis perdue dans la bataille de fin... ^^ et n'ai pas vraiment compris son issue.

Dup a dit…

Lol ! C'est typiquement le genre de lecture à faire en LC afin que chacun commente au fur et à mesure, afin de s'éclairer mutuellement.
J'ai moi aussi plusieurs zones d'ombres ;)