mardi 3 janvier 2017

PORT D'ÂMES de Lionel Davoust






Éditions Critic
531 pages
23 euros



4ème de couv :

Rhuys ap Kaledán est un héritier déchu.

Tout juste libéré de la servitude et des galères, il rejoint la cité franche d’Aniagrad, où tout se vend et tout s’achète, pour reconquérir l’honneur de sa famille. L’occasion lui en est rapidement donnée : Edelcar Menziel, un ancien ami de son père, lui propose de travailler sur la conversion dranique, un procédé perdu depuis des siècles qui permettrait de réaliser des machines magiques. Résolu à tracer son chemin dans la haute société de la ville, le jeune homme s’investit de tout son cœur dans le projet.

Mais bientôt, coincé entre des intrigues politiques et son amour pour une mystérieuse jeune femme qui vend des fragments de son âme pour survivre, Rhuys découvre que le passé recèle des secrets bien sombres et tortueux. Aux prises avec l’ambition, la duplicité et le mensonge, il devra se montrer plus rusé que ses ennemis s’il veut atteindre son but sans perdre son âme.




L'avis de Dup :

Rhuys a 14 ans lorsqu'il se trouve exilé loin du Rhovel, condamné à huit ans de servitude dans la marine pour payer les dettes familiales. Mais c'est la tête haute, en digne fils du baron Brevel ap Kaledàn qu'il part. Et c'est toujours avec la tête haute qu'il débarque à Aniagrad, prêt à prendre sa revanche, reconquérir ses titres, sa noblesse, son domaine : il est baron à présent que son père est décédé.

Mais voilà, il n'a que 22 ans et il est bien naïf notre Rhuys. Et puis surtout il va se frotter à Aniagrad, la ville rebelle, indépendante et fière de l'être. Le port commercial le plus important d'Evanégyre, haut lieu de transactions en tous genres. Cité convoitée par tous les royaumes alentours, gérée de main de maître par une Administration omniprésente, tout comme sa milice.

Cette ville c'est un personnage à elle toute seule, elle y est même traitée de garce. J'avoue ne m'être jamais lassée des longues descriptions la concernant. Que ce soit lors des fuites mouvementées de Rhuys ou lors de ses déambulations rêveuses. Que l'auteur parle de ses sous-sols, de ses sous-sous-sols ou de ses hauteurs, il se dégage de ses mots à la fois un sentiment d'oppression et d'émerveillement. Oui je sais, ces deux mots ne semblent pas coller ensemble, et pourtant... Par moment j'avais l'impression d'être transportée dans Jadis, la ville infinie.

Son père ayant mis de côté une belle somme, Rhuys va faire ses débuts dans les affaires en s'associant à un cartel de chercheurs. Ceux-ci poursuivent un but qui pour la majorité s'apparente juste à un rêve chimérique : la conversion dranique. Celle ci permettrait de fournir une énergie quasi illimitée qui ferait fonctionner toutes les merveilles technologiques issues de l'ancien Empire Asreth. L'auteur mêle la magie à la technologie et la frontière entre les deux reste floue et intuitive, j'adore. S'il est naïf, Rhuys a oublié d'être sot et même s'il perdra quelques plumes, il saura tirer son épingle du jeu. Reconnaître le bon courant, savoir s'appuyer sur le sens du vent... après tout, il a été à bonne école !

Et puis, quand Rhuys n'est pas occupé à ses affaires, c'est au quartier des Transferts qu'on le retrouve. Attiré par un aimant qui est une belle et énigmatique Vendeuse. Si au quartier des Plaisirs on y vend des corps, au quartier des Transferts on y vend des tranches de souvenirs. Cette magie, profondément mélancolique, que développe Lionel Davoust est juste énorme, d'autant qu'il y mêle beaucoup de poésie. J'ai adoré l'idée, sa mise en place et son exploitation. Tout quoi. Malgré les sentiments contrariés qu'éprouve notre Rhuys, il va se créer entre eux une relation complexe et profonde. Une relation vraiment unique en son genre, impossible à décrire et qu'il vous faut absolument découvrir !

Pour ma part, j'ai découvert une nouvelle plume qui m'a enchantée. Une plume profonde et riche au service d'un monde passionnant que je compte bien approfondir. Il se dit dans les milieux bien informés qu'une trilogie est en préparation. Je serai au rendez-vous ! En attendant, je vais parfaire mes bases avec La volonté du dragon qui est dans ma PAL depuis 2010 (suite à ma première rencontre avec Thomas Geha. Vous venez lui faire signer un livre et vous repartez avec les livres de tous ses potes ! Si, si, j'ai encore un Genefort et un Whale :)).




Hop, un sixième roman de Fantasy pour le challenge de la Licorne !


3 points + 1 (>400 pages)



4 commentaires:

Léa Delapierre a dit…

Une lecture très sympa :) !

celindanae a dit…

J'ai beaucoup aimé Port d'âmes également. Je te conseille La route de la conquête si tu veux continuer dans le même univers, c'est excellent!

Dup a dit…

Merci pour ce conseil, je pense me le procurer prochainement !

Cerise Timide a dit…

J'avoue que ce qui m'attire le plus dans ta chronique c'est le système de magie et les relations entre les personnages, j'ai peur de m'y perdre pour les descriptions de la ville...