samedi 3 juin 2017

Interview de Lionel DAVOUST Tome 2



Voici déjà le tome 2, vous pouvez retrouver le début de l'interview ici: Tome1

© Elyra C.


Moi, moi, moi… 

Bon sang, mais qu’est-ce que c’est que ce bruit ? C’est drôle. Ça rappelle les mouettes de Nemo, mais sans le « à » devant. Ça couine et ça piaille, et on dirait même que c’est prêt à rigoler, sans jamais franchir le pas. Une espèce de fausse modestie de pacotille.

Moi, moi, moi… 

Sacré p! de b! de m!, mais d’où ça vient ? C’est continu, tant que je bosse, que j’écris, que je tape. Attends, si je m’arrête un instant d’écrire ce petit texte… Ah, oui, ça s’arrête. Ça fait du bien quand ça s’arrête. Mais là, ça ne s’arrête pas, puisque je tape encore.

      Moi, moi, moi… 

Minute.

Ah, ben oui. Ça vient effectivement de mon… clavier. WTF ? Il est abîmé ou quoi ? Hier, il faisait un bruit parfaitement normal. Et si j’écris autre chose… ? Et puis que je reviens ici… ?

    Moi, moi, moi… 

Fichtrefoutre, alors ça, c’est vraiment bizarre. C’est uniquement en écrivant cette présentation pour Book en Stock que ça me le fait. Dis-donc, le clavier, tu te ficherais pas un peu de ma tronche ?

   Moi, moi, moi… 

Ou… quoi ? Tu me préviens ?

Me préviendrais-tu que toute présentation d’un auteur par lui-même est un exercice éminemment paradoxal, risqué même, car l’écriture est l’une des disciplines où l’individu s’efface le plus derrière l’œuvre, mais où, pourtant, l’ego est le plus développé, car il faut une persévérance digne des plus grandioses mégalomanies pour passer des centaines d’heures sur un même récit, dans une solitude quasi-absolue, et penser malgré tout qu’au bout du compte, ça intéressera quelqu’un ? Et que tu veux ainsi m’éviter de tomber accidentellement dans une logorrhée sans contrôle où, après quatre brouillons ratés, je risquerais d’ériger un monument à ma propre gloire avec la plus honnête des intentions, ce qui serait peut-être excusable, mais fortement gênant pour tout le monde, sans parler de l’ennui que cela ne manquerait pas de générer ? C’est ça que tu me dis, clavier ? Heureusement que je t’ai compris, dis ! Je suis bien content d’avoir regardé tant d’épisodes de Flipper quand j’étais môme, où les humains comprenaient comme par magie aux couinements du dauphin le fin mot de l’histoire trente secondes avant la fin de l’épisode et réglaient tout d’un coup.

Trente secondes, il se trouve que c’est exactement le temps qu’il me reste pour remercier Dup et Phooka de nous héberger tous collectivement pour ce mois. Car cela me touche beaucoup et me fait très plaisir que nous puissions nous rencontrer et discuter ainsi. Merci !

Et je suis bien content aussi, finalement, d’avoir ce clavier qui couine. J’espère arriver à t’écouter aussi longtemps que possible, copain. Tiens, voilà une sardine !
Hum.
Bien. Super. Non, mais, OK, d’accord.

Maintenant, il y a une sardine sur mon clavier. 






********************
















bonjour Lionel !



Je crois que j’ai un penchant pour les têtes rasées qui écrivent de la fantasy, car il y a vraiment beaucoup de chauves sympas dans ce genre littéraire, est ce que vous vous arrachez les cheveux à force de nous trouver des sujets plus originaux les uns que les autres ! ;)non… je plaisante ! Je suis plongée dans PORT d’AMES et je le déguste, j'aime beaucoup l'atmosphère … si Andrée la papivore souhaite connaitre le cheminement de ton écriture, moi, j’aimerai bien connaître l’idée de base de cette histoire qui parait en fait très actuelle, drogue, politique, complots, otages … ?

Merci d’avance





Lionel



Bonjour Licorne ! En ce qui me concerne, c’est simplement qu’à un moment, il faut accepter le patrimoine génétique que la vie vous a donné et cesser de croire qu’on peut encore être un métalleux avec des cheveux longs dignes d’une pub pour Dop :p Merci beaucoup pour Port d'Âmes, ravi que tu aimes le rythme et l’ambiance !


Je pense que les littératures de l'imaginaire ont toujours un fond d’actualité, parce que, même si l’on parle d’autres mondes, d’autres possibles, on est forcé d’écrire toujours un peu de son propre point de vue, de sa propre réalité et depuis l’esprit de l’époque où l’on est immergé, ne serait-ce qu’inconsciemment (même si l’on peut déployer tous les efforts du monde pour s’en extraire). Mais je crois aussi qu’il y a quelque chose d’intemporel dans l’expérience humaine où l’imaginaire puise tout spécialement, la fantasy en particulier par son lien avec le mythe et le conte.


Dans le cas de Port d'Âmes, l’idée d’origine était très clairement le Transfert. Je n’étais pas forcément dans les conditions les plus funky de mon existence à l’époque des premiers germes du livre, et c’est ainsi que cette idée de se débarrasser d’un trop-plein d’émotion et de sensibilité m’est venue, inspirée notamment par un vers de la chanson Selling Out de Tristania (citée en exergue du roman), l’une des plus belles chansons du métal goth sur le meilleur album du genre à mon avis, qui me portait beaucoup à cette époque : https://www.youtube.com/watch?v=JyXZmPDhnf4


Je l’ai vraiment défini comme une sorte de psychanalyse pervertie et inversée (le terme de Transfert, l’échange questions-réponses et le geste de transmission de l’argent à la fin du rituel ne sont absolument pas des symboles innocents). Il y avait toute la relation Rhuys - Vendeuse que je voulais explorer, mais c’était trop maigre pour faire une histoire substantielle (la toute première version de Port d'Âmes, non publiée, est à l’origine une novella contemplative sur le sujet, qui se compose presque uniquement des rituels de Transferts – parties qui se trouvent quasiment reprises telles quelles dans Port d'Âmes). C’est en discutant avec Don Quichotte, les éditeurs de Léviathan, de ce potentiel projet, que j’ai étoffé tout ce qui est devenu la véritable intrigue, le cheminement de Rhuys dans Aniagrad, son ascension sociale, ses erreurs, la pression triple qu’il subit et ses investigations ; l’histoire avec la Vendeuse est alors devenu le contrepoint de ce cheminement, le fil rouge qui sous-tend tout son parcours, son compas émotionnel dans les ténèbres.


Après, il m’a fallu huit ans de maturation littéraire et personnelle pour arriver à donner à ce livre et ce récit leur forme définitive, mais c’est une autre affaire. :) 







Dup 


Une Dup qui arrive après la bataille ! C'est bon, personne ne m'a piqué la question qui me turlupinait : Dans Port d'âme qui se passe à Aniagrad, Rhuys est un "expat" de Rhovel. La messagère du ciel se déroule en Rhovelle.

Quelle explication nous donnes-tu pour cette montée en grade justifiée par un 2L E ?

Où se situe Kaledan sur notre carte de la Rhovelle (même si moi je sais maintenant, pas les autres)?

Aura-t'on un jour une planisphère d'Évanégyre ? Ben oui, j'aimerai bien voir où positionner Aniagrad !

Je suis très terre à terre, je sais, mais c'est mon petit côté scientifique dont je n'arrive pas à me débarrasser.




Lionel



Haha, bien vu ! Alors, yep, c’est bien le même endroit. Pour les évolutions de graphies, disons que le poids de l’histoire est passé par là. Il y a en sous-main tout un tas d’évolutions de langages et de graphies, dues parfois simplement à la marche naturelle du temps, parfois à une volonté politique. Tu as peut-être remarqué aussi que dans Port d'Âmes, la capitale s’écrit Kervastrion mais dans La Messagère du Ciel, c’est Ker Vasthrion. (Et ce ne sont pas les seules évolutions – l’Empire d’Asreth devient Asrethia avec le temps, aussi…) À l’époque de La Messagère du Ciel – c’est cité en passant ici et là, notamment entre la reine Izara et son époux si mes souvenirs sont bons – il y a une lutte linguistique entre la noblesse, pilotée par l’Eglise, et le peuple. Le peuple parle l’az’redj (devenu aredj à l’époque de Port d'Âmes), qui est le sabir commun, la langue que tout le monde pratique plus ou moins, avec des variations locales, mais c’est une sorte de lingua franca à peu près compréhensible par tous. L’Église weriste considère à l’époque de La Messagère du Ciel que l’az’redj / aredj est une substance de l’Empire d’Asrethia et que, comme tout ce qui vient d’Asrethia, c’est le mal, donc s’emploie à éradiquer l’usage de cette langue en commençant chez les nobles, la remplaçant par le rhovellien. Donc, des prononciations, des constructions évoluent, et c’est reflété par les altérations de graphie (si l’on considère que les noms sont en réalité des transcriptions de langages et systèmes d’écriture étrangers qui n’ont rien à voir avec les nôtres). Mais donc, en gros, la Rhovelle, c’est le nom général de la région… le Rhovel, c’est le royaume unifié qui en a découlé.


Des choses changent aussi pendant les cinq siècles qui séparent La Messagère du Ciel de Port d'Âmes, des trucs comme des frontières. ;) Je n’en dis pas plus, ça n’est pas le focus de « Les Dieux sauvages », mais je pense que ça sera évoqué ici et là.


A priori, le domaine Kaledán bénéficie d’un terrain clément, vers le nord de la Linnacie, proche de la Magnécie, mais ce n’est en rien une promesse. :) Tant que ce n’est pas publié, certaines choses peuvent changer ! Cependant, en principe, il y a par là une ville qui s’appelle Ker Kaledion, et tu as croisé le radical « Kaled » mentionné deux ou trois fois dans La Messagère du Ciel… ;)


Il n’existe pas de planisphère d’Évanégyre, pas précis en tout cas, pour exactement les mêmes raisons que j’évoquais pour la chronologie dans la partie précédente de l’interview : pour ne pas être enfermé dans un tracé dépourvu de sens a priori. J’ai les grandes masses géographiques, bien sûr, les continents, les grands lieux (j’ai des cartes synoptiques plus que géographiques décrivant où se situent Asreth, Isandra de « La Fin de l’histoire », le / la Rhovel/le, Aniagrad, le Qhmarr de La Volonté du Dragon, l’Océan Vert de La Route de la Conquête…). J’ai des cartes de détail (je publierai peut-être celle d’Asreth, tiens), mais conserver des régions dans une forme de brouillard, comme des côtes lointaines, me permet de les découvrir à mon rythme, comme pour la chronologie, en « zoomant » quand le besoin se présente, découvrant ce qui se trouve à un endroit que je n’ai encore pas exploré. Donc, avec suffisamment de publications, OK, on aura peut-être un planisphère global… ! Mais il faut savoir aussi que la tâche est aussi compliquée par la Fin des Temps (la chute de l’Empire d’Asrethia), qui a redessiné énormément la géographie du monde…


Je peux quand même te dire (je me demande si ce n’est pas mentionné dans Port d'Âmes en passant, mais la localisation précise nécessiterait probablement de croiser plusieurs récits) qu’Aniagrad se situe sur le continent Hegoa, dans l’hémisphère nord, à peu près à la même latitude que la Rhovelle, qui se situe de l’autre côté des mers, sur Sephyr, sachant que l’Empire d’Asreth a essaimé à l’origine du sud de Sephyr.


Oh, et puis un autre truc, en passant, puisqu’on cause de géographie (tu l’auras cherché :p ) Dans La Messagère du Ciel, les boussoles d’Évanégyre sont évoquées, avec leur mode de fonctionnement (un peu aussi dans La Volonté du Dragon) : les orbiculaires de position. C’est une technologie impériale qui survit partiellement après la chute. Évanégyre a deux points cardinaux de nature distincte (U et L) qui se situent à peu près sur un méridien (mais avec un décalage), ce qui donne à chaque orbiculaire deux aiguilles, l’une pointant grossièrement vers le nord (imagine à peu près l’Islande), l’autre vers le sud (imagine à peu près les Kerguelen). Ça signifie qu’avec du temps, de la trigonométrie et de la géométrie, tu peux trianguler assez sûrement ta position dès que tu sais de quel côté du méridien tu te trouves. C’est une sorte de GPS low-tech dont l’Empire maîtrisait la mathématique. Ça veut dire aussi qu’à présent, tu peux regarder les deux cartes d’Évanégyre publiées (dans Port d'Âmes et La Messagère du Ciel) et utiliser l’orbiculaire qui s’y trouve illustré pour avoir une vague idée d’où tu te trouves sur la planète, héhé :)


OK, ça fait largement plus de détails que tu n’en demandais probablement, mais hé, fallait pas dire que tu avais un côté scientifique à satisfaire :p 












Bonjour Lionel !

Je viens tout juste de refermer Port D'Âmes et que ce fût dense ! J'en ressors ravie et pleine de questionnement sur le Transfert, les Anges et j'en passe... mais je vais me garder quelques (nombreuses) questions sous le coude, en ne commençant que par celle-ci : cet aperçu d'Évanégyre m'a très nettement donné envie d'en savoir plus, mais de La Volonté du Dragon, La Route de la Conquête ou de la Messagère du Ciel, je ne saurais pas par lequel poursuivre, quel est la chronologie historique de l'univers que tu as créé ?




Lionel

Merci Amarüel, je suis vraiment enchanté que tu aies passé un si bon moment avec Rhuys et que tu veuilles en savoir plus !


Alors, la réponse, c’est : il n’y a pas d’ordre. Tous les ensembles narratifs sont entièrement indépendants et tu peux poursuivre par où tu veux, en fonction de ton humeur, du style de chose que tu as envie de lire ensuite. C’est entièrement conçu pour être lu dans n’importe quel ordre, sachant que tu retrouves parfois des lieux, des personnages, des mythes, avec la perspective (et parfois les erreurs) des siècles.


Je ne réponds néanmoins pas à la question, donc voici la chronologie (qui sera sur le site un de ces jours, promis) :


- La Volonté du Dragon et La Route de la Conquête se déroulent tous deux pendant l’Âge d’or du Saint-Empire d’Asrethia (c’est-à-dire, ce qui s’est vraiment passé, la réalité de cette époque devenue mythique par la suite)
- « Les Dieux sauvages » (et donc La Messagère du Ciel) se déroulent pendant les Âges sombres, après la chute de l’Empire.
- Port d'Âmes est le dernier de la séquence, cinq siècles après « Les Dieux sauvages », pendant l’âge dit de la Résolution.


Si tu sors de Port d'Âmes, les deux livres les plus reliés à ce roman sont La Route de la Conquête (je ne te dis pas pourquoi) et « Les Dieux sauvages » où tu découvres la véritable histoire de Mériane, qui est citée régulièrement (sans plus de précision) dans Port d'Âmes.




paikanne 



Bonjour Lionel,



Je m'en viens entrouvrir la porte de Book en Stock dans le cadre de ce mois de... alors que je termine tout doucement la lecture de Port d'Ames, découvrant par la même occasion une très belle plume...





Lionel

Bonjour Paikanne et merci beaucoup pour Port d'Âmes ! Très content que tu aies été sensible à l’écriture ! :) 







Bonjour Lionel,



Port d'âmes m'a fait rêver et j'ai tout particulièrement aimé votre plume ainsi que la poésie de ce livre. Je voulais donc savoir si vous écriviez de la poésie? ou plus généralement la place de la poésie dans votre écriture? (Ma première question pour une "mois de..." je suis toute excitée :) ).





Lionel

Bonjour Rachel, et bienvenue par ici ! Moi aussi, c’est mon premier « Mois de… », haha, alors on découvre ensemble :) Je suis très heureux que la plume et la poésie de Port d'Âmes vous ait touchée !


Alors, en écrire… Ben… J’avoue que non, parce que je n’ai jamais trop creusé l’aspect technique de la versification. Ça m’est arrivé de faire quelques textes de chanson en anglais, mais ça fait des années que je n’en ai pas eu l’occasion, et ça n’est pas allé beaucoup plus loin.


En revanche (je crois que c’est l’influence de la musique) je suis extrêmement sensible au rythme et aux sonorités de la langue. Il doit y avoir une mélodie, une musique des mots sur la page et dans l’esprit, qui roule, qui chante, qui amène en douceur d’une phrase à l’autre, ou qui ménage les ruptures quand c’est indiqué. (Je pense que beaucoup d’auteurs ont cette « musique », avec chacun la sienne.) Organiser une scène peut du coup devenir très complexe car en plus des impératifs narratifs, je peux aussi avoir ces impératifs « rythmiques » à satisfaire, et je constate curieusement, d’ailleurs, que si la musique est en place, le reste s’organise aussi, et inversement. Ça, c’est indispensable pour moi, et ça va se retrouver dans les images, les enchaînements, les atmosphères… Donc j’imagine que la poésie a une place prépondérante, même si je ne versifie pas. (Je ferais donc de la prose sans le savoir ? Allons bon. :p )


Niveau influences dans le domaine, je n’ai pas une culture très fouillée, mais je serais globalement plutôt attiré par le romantisme (que j’aime autant en poésie qu’il m’ennuie dans le roman classique) et par la poésie anglaise (un peu de Poe, un peu de Blake). Mais la forme que je préfère le plus est le haiku, paradoxalement – la recherche du satori, c’est-à-dire l’instant de compréhension, de l’illumination de l’instant, me paraît le but suprême de la poésie.


Pour arriver à ce résultat, moi, il me faut 500 pages. :) 









Psss, bah voilà, je m'absente une demie-journée et déjà mille questions ! (dont plusieurs que j'aurais pu poser donc les réponses m'intéressent, surtout celle de Dup :P )

Ouf on ne m'a pas volé la mienne !

Bon LA question qui me turlupine...

Mais pourquoi les orques ?

(je sais on pourrait aussi me demander pourquoi Snow, mais ce n'est pas de moi qu'on parle :P )




Lionel



Hello Snow ! Pourquoi Snow, dis ? :p 


Alors, pourquoi les orques… Parce que c’est l’animal le plus fantastique du monde, c’est un genre de dragon, mais dans l’eau, ce qui est encore mieux. :p 


À la base, j’étais branché dauphin quand j’étais gamin ; le côté copain, souriant, joueur, gentil (la réalité est un peu différente, d’ailleurs). Mais quand j’ai commencé à bosser en zoo marin, j’ai découvert les orques, et leur majesté, leur puissance, leur beauté a frappé quelque chose de beaucoup plus profond chez moi. Ils sont devenus un totem personnel, une expression de la volonté, de la liberté, de l’attrait et de la beauté du monde. C’est un truc très instinctif et viscéral, une sorte de mystère ou d’énigme attrayante parce qu’elle est insoluble. Je l’ai ressenti la première fois que j’ai croisé le regard de l’un d’eux, et que je me suis rendu compte que je ne savais pas qui, de nous deux, était le plus intelligent. 







ya pas de nouvelles de Lionel dans 3 des antho des Imaginales :P (comme il est pas mégalo, il s'est pas auto choisi pour les 3 qu'il a codirigé ;) )




Lionel



J’avoue que j’ai de petites règles personnelles de ce genre – mais je ne critique nullement ceux qui le font, hein. Chacun, dans la création, fait ce avec quoi il se sent à l’aise, va là où il le souhaite. Pour ma part, je n’avais pas envie de mélanger les rôles. :) 





Bouchon des bois 



Hello Lionel, et ravie de te retrouver ici ! Bon, une petite question préliminaire, vu que je ne vais pas tarder à attaquer Les dieux sauvages : vas-tu te révéler aussi sadique que certains auteurs de ma connaissance ? Vais-je pleurer, trembler de rage, trépigner ? Il me tarde !





Lionel


Bonjour Bouchon et très heureux également ! :) Content que tu aies hâte ! 
Suis-je aussi sadique ? J’espère bien :p Justement, j’espère bien que tu vas pleurer, trembler de rage, trépigner, parce que cela veut dire que tu te seras intéressée au récit et au sort des personnages… Et en effet, tous ne termineront pas la trilogie, et certains ne terminent même pas le premier volume, je te l’avoue… Les Âges sombres d’Évanégyre est une époque âpre, difficile, meurtrière, et la situation s’annonce en plus très grave. 
Toutefois, en réalité, je ne le fais pas par pur sadisme, mais en m’efforçant d’être cohérent avec le monde, l’univers, ce que sont les gens. Toutes les vies n’ont pas le même prix dans le monde de « Les Dieux sauvages », tout le monde n’a pas les mêmes chances de s’en sortir, malheureusement. Et la mort, l’angoisse, font partie du quotidien. Les actions ont des conséquences. Les risques peuvent se payer très cher. 
Mais il n’y a pas que ça ! Du tout, et heureusement. 
Car les êtres humains sont les êtres humains, et paradoxalement, on m’a aussi dit que, malgré sa gravité, La Messagère du Ciel était aussi un livre finalement drôle, et ça m’a fait très plaisir. Parce que je ne crois pas que l’être humain, confronté à une dureté, une horreur qui dépasse son entendement, puisse rester durablement sérieux s’il veut survivre. L’humour est une des formes de défense, un des mécanismes de survie les plus élémentaires. Et c’est vrai que régulièrement, les gens dans La Messagère du Ciel se mettent à déconner, parce qu’il faut bien continuer à vivre, il faut trouver des raisons de sourire face au danger, de désamorcer la tragédie, et je pense que c’est une des qualités fondamentales de l’humanité. Pour ma part, j’aime les gens qui trouvent la capacité de rire même quand tout paraît perdu ; et je pense que c’est indispensable pour survivre. Donc, tu vas pleurer, trembler de rage, trépigner, mais te marrer aussi – je l’espère, en tout cas ! :)







Hop direction le tome 3

11 commentaires:

Phooka a dit…

Coucou Lionel

Quelle est la journée typique de Lionel Davoust? Ou en tout cas y en t'il une? As tu des "manies" ou habitude ou des grigris pour écrire?

paikanne a dit…

Bonjour Lionel,

Je "rebondis" sur "la musique des mots" : cela signifie-t-il, qu'avant l'impression, il y a une relecture à voix haute pour que les phrases "coulent naturellement" ?

Snow a dit…

Merci pour ta réponse à propos des orques (n'ayant encore jamais rencontrer ces grosses bêbêtes je ne peux qu'imaginer l'effet que ça fait ^^' )

Sinon j'ai une question qui rejoint un peu celle de Phooka.
Comment fais-tu pour gérer tes journées... Entre l'écriture, la traduction, le blog, les réseaux sociaux, Procrastination (je parle évidemment du podcast ;) ), la musique, et j'en oublie surement !
Tu as des doubles, des "nègres", un retourne-temps, un tardis ???

Emilie Milon a dit…

Coucou Lionel, ravie de te revoir ici ^^ Alors ma première question est : quel univers préfères-tu explorer, celui d'Evanégyre ou celui de la voie de la main gauche?

May a dit…

Bonjour Lionel ! J'ai été très contente de pouvoir vous rencontrer aux Imaginales (même si notre discussion a vite dérivé vers les jeux vidéos à cause de mon compagnon, ce qui n'est pas si mal car j'ai donc réussi à garder mes questions pour ce mois de !)
J'ai donc eu la chance de découvrir Port d'âmes dont l'univers (ou plus précisément les âges anciens, perdus) m'a vraiment passionné. J'aimerais beaucoup me plonger dans La Route de la Conquête sous peu qui, je pense, me plaira beaucoup plus (j'ai absolument besoin d'en savoir plus sur les Anges !!)
Et du coup j'aimerais rebondir sur la question de Rachel autour de la poésie. La Vendeuse est un personnage qui m'a beaucoup marqué et je serais curieuse de savoir si vous avez quand même essayé de coucher sur papier ses poèmes ? Il n’existe pas même des essais sur un petit bout de papier quelque part chez vous ? Je suis trop curieuse !

Unknown a dit…

Merci pour cette première réponse ! Je pense que je vais opter pour la lecture à rebours ;)
/!\ ALERTE POTENTIELS SPOILERS /!\
Concernant Port d'Âmes, le Transfert a été une "capacité" (don ? malédiction ?) qui m'a vraiment interpellée. Ma question est purement technique : ce transfert de morceau d'âme d'un être à un autre, peut-il être à nouveau transféré ? C'est-à-dire, Rhuys qui a capté et (plus ou moins) assimilé les ressentis de la Vendeuse, peut-il les transférer à quelqu'un d'autre, et ainsi de suite... ? Et si oui, un Transfert est-il réversible (la Vendeuse peut-elle récupérer ces fragments (mais encore faudrait-il qu'elle le souhaite...)) ?

Enfin, je rejoins Licorne : je veux en savoir plus sur les Anges (qui m'ont un peu fait penser aux Golems présents dans Le Livre de Cendres de Mary Gentle) et les voir en action !

Les lectures de Licorne a dit…

Je crois que tu voulais parler de May, Amaruel ! Mais pas de soucis, on a toutes les mêmes questions à la bouche !

Le patrimoine génétique oui.. on ne peut pas faire grand chose à ce propos et le subir ! ça vous très bien ! ;) donc pour en revenir à un autre genre de patrimoine, il y a aussi celui de nos lectures passées qui forgent nos goûts et notre imagination, j’aimerai connaitre les auteurs ou les lectures qui ont déclenchés l’étincelle de l’écriture ! et aussi quelle est ta lecture en ce moment même !
Merci

Unknown a dit…

Bonjour Lionel,

Question pour rire : tu n'aimes pas les fruits de mer, mais tu supportes les sardines ? Et si Flipper demande ... des moules ? \0/

Et plus sérieusement, je ne peux m'empêcher de remarquer que Michael est biologiste marin dans Leviathan... en faisant de la "psychologie de bazar", peut-on dire que tu t'es inspiré de tes propres aventures, ou de celles que tu aurais aimé vivre ?

En même temps, ce serait être maso, car il n'a pas une vie spécialement facile *euphémisme* ... ou serait-ce du fait de légendes croisées dans ton métier ? Est-ce que c'était plus facile de commencer à écrire en partant de ce que tu connaissais déjà, comme un défi lancé à soi-même ?

Pourquoi situer l'intrigues aux US ? Mon analyse est que cela est lié à la profession de Michael, on parle beaucoup plus de la professoin de biologiste marin dans ce pays, et peut-être la faune est-elle plus vaste ?

Je suis sûre que tu préférais la question sur la sardine o_o

Merci à toutes et tous pour ce mois de !

Ramettes a dit…

Bonjour,

J'ai beaucoup aimé le côté symbolique que revêt la nourriture consommée et la façon de la consommer dans "La route de la Conquête" je pense au repas de mariage en particulier. Le symbolisme est très présent dans ce roman est-ce un sujet qui t'intéresse en général ou s'est venu avec ce roman ? ou alors c'est juste moi qui délire...

Ramettes a dit…

Bon la question nulle qui n'a rien à voir avec tout ça !
Que penses tu de Oum le dauphin et de son rapport au chocolat Galac ... ok je sors !

Unknown a dit…

Oupsssiii désolée, je devais avoir la fenêtre de la première partie de l'ITW avec une de tes questions aussi et confondre ><' !