vendredi 31 décembre 2010

SANSALINA de Nicolas Jaillet




Résumé:


Pablo Zorfi va mal.
Son quotidien n'est que meurtres, enlèvements et trahisons. Dans le Mexique des années 20, les bordels tournent à fond, loin de la poussière et des Pancho Villa moustachus. L'enfant des rues de Sansalina est maintenant le maître de la ville. Mais il est devenu mauvais comme un crotale. Ses meilleurs amis le terrorisent. Il n'a qu'une solution pour se convaincre qu'il a encore un avenir : revoir Dolores.
Toucher sa peau. La jeune femme respire la liberté. Personne ne lui dicte ce qu'elle doit faire. Elle a oublié Sansalina, sa violence et ses hommes. Dolores aussi avait un rêve d'enfant, pour lequel elle a tout sacrifié. Elle a fondé une bibliothèque. Le jour où ce rêve explose comme une vulgaire boîte d'allumettes, c'est un autre combat qui s'engage.

L'avis de Dup:

J'ai eu beaucoup de mal avec ce livre. Je ne sais pas pourquoi il est classé en "policier"... c'est un roman noir, glauque, à l'image de la couverture, sur le système mafieux. Ce n'est que corruption, bastons, violence. Mais quand la violence s'applique sur des enfants, lorsque l'on est au-delà de la maltraitance... oui, j'ai du mal.
Et sans doute aurai-je abandonné ma lecture bien avant la fin si cela n'avait pas été un partenariat. C'eut-été dommage car la fin de ce livre nous amène à beaucoup de réflexions. Le mode de fonctionnement des civilisations sud-américaines ( ici le Mexique, mais j'ai déjà lu des choses similaires, notamment sur les barios brésiliens ) fait froid dans le dos. Du coup on mesure la chance de nos têtes blondes d'être à l'abri de ces comportements.

C'est donc l'histoire de Pablo Zorfi, un petit gamin des environs de Sansalina, petite ville quelconque du Mexique. Relativement protégé tant qu'il est encore à l'école primaire obligatoire. Il est le chef d'une petite bande de garnements qu'il domine grâce à sa témérité, sa débrouillardise, parce qu'il cogne plus fort parfois, mais surtout parce qu'il encaisse tous les coups sans broncher. Il y a une fille dans leur bande, Dolores, dont il est amoureux mais qu'il respecte plus que tout parce qu'elle est intelligente, brillante et l'intimide beaucoup. Elle va d'ailleurs poursuivre ses études dans une ville plus grande, tandis qu'eux seront soit embauchés par leur famille à travailler dès 10 ans, soit comme Pablo, vendus par leurs parents pour une misère (ou pour éponger une dette !)
Pablo se retrouve donc dans une hacienda où il devra travailler de l'aube à minuit. C'est le régime de la privation, du fouet et des dérouillées à la moindre occasion. Il accumule là une haine profonde envers les "chefs" décideurs. Il décide alors que s'il veut survivre, il faut qu'il s'enfuit de là, retourne à Sansalina et devienne LE caïd. Il sait comment il s'y prendre: observer et trouver le point faible du caïd en place pour frapper où il faut.
A coup d'assassinats, de coups tordus, il va arriver au sommet et gérer tout: la pègre, la drogue, la prostitution et bien sûr les flics.
Mais il lui restera tout au long de son parcours le souvenir de Dolores... Il a des indics à Chazcùn, là où elle vit. Ils lui transmettent des nouvelles par télégramme, du genre: "Elle se marie-Stop-On le butte ?-Stop"."Non". Dolores c'est son point faible, et elle va devenir bien malgré elle l'instrument de sa chute.
Le coup de théâtre final est surprenant, oui ! Mais en refermant le livre on se dit que c'était à prévoir, la boucle est bouclée. Et c'est très dérangeant...


Je remercie les éditions Gallimard/Folio policier pour ce partenariat.





2 commentaires:

Anonyme a dit…

oui, la couverture est glauque....
du coup, j'avoue qu'en librairie, ça me ferait plutôt fuir......
et ton avis ne me donne pas franchement envie de passer au-dela de mon apriori...

Julien le Naufragé a dit…

Sympathique livre n'est-ce pas! Ma chronique est sur mon blog si cela t'intéresse de comparer nos avis.