vendredi 2 décembre 2011

CORVUS de Paul Kearney





Editions Orbit
345 pages
19,90 euros

Présentation de l'éditeur:



Vingt-trois ans ont passé depuis que les Macht ont retrouvé le chemin de leur foyer après la lutte contre l’Empire Asurian. L’homme qui dirigeait cette armée, Rictus, est maintenant un capitaine mercenaire âgé et fatigué. Il ne souhaite rien d’autre que poser sa lance et devenir le fermier que son père était. Mais le destin ne voit pas les choses de cette façon. Un jeune chef de guerre, stratège de génie, prend la tête des mercenaires et défie les nations. Son nom est Corvus. Les rumeurs prétendent qu’il n’est pas seulement humain. Il deviendra un grand roi.

L'avis de Phooka:

Haaa j'aime avoir de bonnes surprises comme ça!

Parce que soyons honnêtes, quand j'ai eu Corvus entre les mains, j'ai eu un sentiment mitigé.. Je crois que je ne m'étais pas encore remise de 10000, fantastique épopée guerrière certes, mais un peu "trop" épique pour moi. J'avais donc peur de me relancer dans une énorme guerre durant 350 pages et franchement là je n'en avais pas le courage (j'avais pas fini d'astiquer mon armure !). Heureusement ma blogocopine Hécléa avait le même livre en main et nous nous sommes lancées dans une lecture commune, juste les deux, histoire de papoter de notre livre par mail au fur et à mesure de notre lecture et histoire de se motiver si la bataille devenait trop rude.
Et de motivation, point n'en fallu !

Corvus se dévore d'un bout à l'autre à la manière d'un thriller. Oui, à la manière d'un thriller, car contrairement à 10000 , il n'y est pas question que de guerre et il y a beaucoup plus de suspense. Plus de suspense, plus de sentiments, plus de questionnements (de la part des héros), plus d’ambiguïté dans les personnages aussi. Et tout cela donne bien sûr plus de plaisir au lecteur. 

Corvus c'est un envahisseur. Il attaque le royaume des Macht ville par ville. Son armée est puissante et invincible, ses tactiques de guerre différentes et déroutantes. Il est jeune, fougueux et plein d'entrain. Un idéaliste qui rêve d'unir les Macht pour qu'ils soient plus puissants, un peu à la manière d'un empereur Xin ou d'un Napoléon.

Rictus, on le connait depuis 10000, puisqu'il en était le héros. Et héros il le reste! Droit, courageux, intelligent, il est toujours ce général mercenaire à la tête de sa troupe quasi invincible, "les têtes de chien". Rictus commence à se faire vieux et souhaite se retirer (du moins c'est ce qu'il dit), mais c'est sans compter sur le destin qui le rattrape sous la forme de Corvus qui vient le déloger de sa petite ferme perdue pour lui faire reprendre du service dans son armée.
Du coup Rictus et ses têtes de chiens, se retrouvent du côté des assaillants, ce qui n'est pas pour plaire à tout le monde dans le pays (même si à priori ils sont mercenaires et censés se vendre au plus offrant). Rictus va payer cher son (manque de) choix, mais le jeu en vaut sans doute aussi la chandelle, car Corvus n'est pas un homme comme les autres. Il est dur, guerrier et sans pitié, mais il a aussi beaucoup de principes et de très bonnes idées.
Il est l'archétype du genre de héros que j'aime. Il n'est pas parfait, très loin de là même. Il peut être dur, voire même cruel. Il a parfois des comportements qu'on ne comprend pas de la part d'un tel chef de guerre, mais il est incroyablement attachant.
Et ce qui est valable pour Corvus, l'est tout autant pour Rictus, qui est plus humain que précédemment, plus accessible, tout en restant avant tout un guerrier et un mercenaire. Quand lui et ses têtes de chiens se mettent en route, c'est une vraie machine de guerre que rien, pas même la mort, ne peut arrêter.
Mais ce roman, c'est plus que des batailles, il y a des intrigues politiques, des alliances, des retournements de situations, mais surtout des personnages hors du commun, incroyablement humains et ambigus. J'ai un faible pour Karnos, le dirigeant de Machran, libertin, il aime la bonne chère et la bonne chair ... Il possède de nombreux esclaves et il est mal perçu de son entourage, mais on comprendra petit à petit que sous cette surface se cache un bon fond, et qu'il ne fait rien au hasard ...
Et il n'est pas le seul protagoniste auquel on s'attache et qu'on suit avec passion. Il en est de même, pour Aise la femme de Rictus et ancienne esclave, pour Phaestus et surtout son fils Philistos. Enfin bref, tout un panel de personnages vraiment très réussis et pleins de subtilité. Ils m'ont vraiment touchée et ont fait de cette lecture un grand moment de plaisir.

Je pense qu'Hécléa , elle aussi, a apprécié elle pourra vous dire mieux que moi si on peut lire Corvus sans avoir lu 10000 (je pense que oui) et je la remercie pour les fructueux échanges par mail qui ont jalonnés notre lecture.



2 commentaires:

heclea a dit…

Oui on peut tout à fait lire Corvus sans avoir lu 10000 !
Tu résumes parfaitement mon impression et mon ressenti.
J'ai beaucoup aimé cette lecture et nos échanges, à bientôt pour une prochaine LC :)

Belledenuit a dit…

Je le note. J'ai découvert Paul Kearney avec sa série "Les monarchies divines" qui est divine et complexe à la fois. C'est un auteur dont j'aimerais lire autre chose pour voir si son écriture reste toujours autant descriptive (apparemment c'est le cas avec 10000).