samedi 30 novembre 2013

RÉSULTATS du partenariat Gabriel Katz !



Les zeureux zélus sont :

Pour le tome 1 de la trilogie Le puits des mémoires



Charabistouilles
Myrddin
Cerise timide
Lauryn
Ramettes

Pour le futur bébé pas encore paru :



Harmo20
MarieJuliet
Olivier (bien encadré LE mâle :D )
Thalyssa
Mandy88
Ptite trolle


Voilà, bonne lecture mesdames et monsieur, et rendez-vous en janvier !
Affûtez vos questions, zéro joker on a dit  ;)



Bilan du Mois de Christian Léourier et son "mot de la fin".






Une fois de plus, un "Mois de " passionnant avec un grand monsieur qui a su nous charmer avec ses mots. Ses réponses sont toutes aussi sublimes que ces romans. Merci beaucoup à Christian Léourier pour ce superbe moment partagé avec nos lecteurs. Et à très bientôt avec le tome 4 du cycle de Lanmeur.

Quatre (énormes) tomes d'interview que vous retrouverez ci-dessous:




Le cycle de Lanmeur tome 1 (intégrale Ad Astra)



Ti Harnog
L'homme qui tua l'hiver
Mille fois mille fleuves
L'intégrale du cycle de Lanmeur tome 1 
Les Contacteurs :
Acr0

Les chroniques en partenariat avec Ad Astra:




Le cycle de Lanmeur tome 2 (intégrale Ad Astra)


Les racines de l'oubli
biblioSF
L'intégrale du cycle
Lune

Les chroniques en partenariat avec Ad Astra:






Le cycle de Lanmeur tome 3 (intégrale Ad Astra)


La terre de promesse 
BiblioSF

Les chroniques en partenariat avec Ad Astra:


Laissons la parole à Christian pour conclure:



Voilà un mois qui fut vite passé. L’écriture est une pratique étrange : on manipule la langue pour communiquer, mais cette communication est la plupart du temps à sens unique. Un grand merci, donc, à Dup et Phooka pour avoir organisé ce dialogue (et aussi de m’avoir permis de faire la connaissance de Cyfaïl). Je m’étais éloigné du milieu S.F. par manque de loisirs, mais pas seulement ; je trouvais qu’il commençait à devenir pesant. Si une nouvelle génération de lecteurs me découvrent grâce à la réédition d’Ad Astra, je découvre, moi, une nouvelle génération d’amateurs de S.F. dont l’enthousiasme et le dynamisme me réjouissent. À bientôt peut-être, dans un salon ou au détour d’une page. 


vendredi 29 novembre 2013

Nos coups de cœurs de novembre 2013



Et donc sélectionnés pour le GpP de 2013



COUPS DE CŒUR SFFF








COUPS DE CŒUR THRILLER-POLAR

COUPS DE CŒUR YA/ Jeunesse

ben,rien cette fois ...

jeudi 28 novembre 2013

Interview de Christian Léourier tome 4





Et voilà le tome 4 en route.
Pour lire ou relire les deux premiers volets de cette interview c'est ICI et LA et encore LA.





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Un jour j’ai rencontré l’inspiration. Je l’ai croisée par hasard, sur un chemin de montagne. J’ai dit :
Bonjour, l’inspiration ! Je suis drôlement content de vous voir !

Elle m’a répondu, plutôt sèche :

Tu devrais dire : « Je suis bien content ». Il vaut mieux éviter des adverbes de manière, ils alourdissent la phrase. Surtout s’ils introduisent une rime intérieure. Et puis, tu ne me « vois » pas, au sens strict du mot. Les montagnes, le lac qui paresse sous le soleil en déclin, voilà ce que tu vois. Moi, c’est autre chose. Sois donc un peu précis dans ton vocabulaire.

Pas très commode, l’inspiration ! Néanmoins, nous avons parcouru un bout de chemin ensemble. Je me suis enhardi à lui confier :

J’aimerais bien vous revoir. 

Oh, je suis très occupée, esquiva-t-elle.

Nous nous connaissions à peine, et déjà elle cherchait des excuses pour m’éviter. Feignant de ne pas m’en apercevoir, j’insistai.

Bon d’accord, j’essaierai, finit-elle par céder ; et afin de bien montrer que nos rapports s’envisageraient désormais sur un plan strictement professionnel, elle abandonna le tutoiement pour demander : quels sont vos horaires de travail ?


Mes horaires ?
Eh bien oui, vos horaires. Vous ne croyez tout de même pas que je vais surgir à l’improviste et me taper tout le boulot à votre place ?

Pourtant, aujourd'hui…

Aujourd'hui, c’est un peu particulier. Les vacances… Mais si vous voulez recevoir ma visite, il va falloir y mettre du vôtre. 

Je ne la voyais pas comme ça, l’inspiration. Je la croyais plus complaisante. Je le lui ai avoué. Elle a ricané et, redevenant familière, elle a précisé :

Ça, mon bonhomme, c’est du folklore. Si tu veux apprendre à écrire, il va falloir noircir du papier. Tout jeter. Réécrire. Jeter de nouveau. Réitérer autant de fois que nécessaire. Tu imagines un coureur qui s’alignerait au départ d’un marathon sans s’être préparé à l’épreuve ?

Voilà comment notre relation a débuté. Depuis, elle vient me visiter quelquefois. Oh, pas souvent. Le reste du temps, suivant son conseil, je m’entraîne.

En ce moment, je travaille sur un quatrième tome du cycle de Lanmeur, puisque, grâce aux éditions Ad Astra, une nouvelle génération de lecteurs peut déambuler dans cet univers. Mais cela ne m’empêchera pas de répondre à vos questions.



À bientôt, donc.



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Moi, j'ai une question : tu parlais de personnages féminins et de mon côté j'avais été impressionné par ton roman chez Mango, Mission Brume, et le personnage dYgerne (on en revient toujours à la celtitude^^). Peux-tu nous dire ce qui t'a donné l'idée bien particulière de ce roman, de cette planète perpétuellement dans la Brume ? 



Christian:



Nombre de mes romans ont été inspirés, tout ou partie, par la vision d’un paysage. Dans le cas de Mission Brume, c’est le contraire qui s’est produit.Mission Brume, comme le roman qui a suivi dans la collection, Mauvais rêves, est une réaction contre la montée des extrêmes droites en Europe en général, en France en particulier (Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle, cela méritait une réaction, si j’ose dire). Je voulais montrer trois facettes de cet extrémisme : l’autoritarisme politique, la manipulation rampante des esprits, à la Berlusconi, et dans un troisième roman non écrit en raison des difficultés que Denis Guiot, le directeur de collection, a connues avec l’éditeur à propos d’un manuscrit sur un thème proche, le dogmatisme religieux.Dans Mission Brume, mon propos était de décrire comment une jeune femme formatée par l’embrigadement bascule du dogmatisme dans le doute et le relativisme. Là est intervenue ma mythologie personnelle. Je suis fasciné par les marécages, où l’eau, la terre et le ciel se confondent pour créer un écosystème singulier. Et par la brume, évidemment, née des épousailles de l’air et de l’eau. Je me souviens d’une expérience forte : voir des lambeaux de brume surgir entre les racines des arbres de la forêt de Paimpont et se mettre à ramper sur le sol. J’étais en présence d’un phénomène physique, parfaitement explicable, mais j’ai éprouvé ce jour-là l’impression d’avoir été admis à assister à un grand mystère de la forêt. La brume transforme les paysages. Elle dissimule, mais elle révèle aussi en isolant certains détails autrement confondus avec l’arrière-plan (ce phénomène est particulièrement sensible en montagne). Fluctuante, elle est le domaine du mouvant, de la déformation de l’apparence. Elle est vitale, en ce qu’elle nourrit les feuillages d’humidité. Comme elle peut être mortelle en égarant le voyageur imprudent. Marécages et brume se sont donc imposés comme une métaphore pour l’effritement des certitudes de mon personnage. De plus, compte tenu du caractère particulier de la planète (qu’on me permettra de ne pas dévoiler ici), sa surface ne pouvait se présenter sous un jour trop minéral.Mission Brume n’est pas le seul de mes romans où le marécage et le brouillard jouent un rôle. Plus généralement, les éléments naturels interviennent dans mes histoires non seulement comme cadre de l’action, mais souvent comme de véritables protagonistes, parce que je crois qu’ils sont déterminants dans notre vision du monde, et donc notre façon de vivre. Comment un caravanier arabe et un indien d’Amazonie pourraient-ils avoir une même conception de l’espace ?

Le nom même d’Ygerne renvoie à la métamorphose, puisque dans le cycle arthurien, celle qui deviendra la mère d’Arthur s’unit à un Uther qui a changé son apparence pour l’approcher. Ce personnage a d’ailleurs été l’un des plus difficiles à construire : embrigadée, fascisée, elle ne pouvait être présentée sous un jour favorable et néanmoins le lecteur devait s’y attacher. J’espère que les failles qui apparaissent peu à peu sous l’action de Brume – qui joue ici pleinement son rôle de révélateur – y contribuent.




Merci pour votre réponse, me voilà décidément bien convaincue!
Une autre question, puisqu'on évoquait encore "la celtitude" : Persval qui part à la recherche d'un artefact sous les ordres de Lanmeur trouve-t-il bien son origine dans le Perceval du mythe arthurien, qui part à la recherche du Graal, ou est-ce que j'extrapole? ^^ 




Christian:



Non, bien sûr. Persval n’est d’ailleurs pas le seul personnage lanmeurien à porter un nom aussi transparent. Pour ne rien dire du titre du roman qui clôt le cycle. La légende arthurienne, comme l’Odyssée, sont des textes que chaque époque réinterprètent. C’est par la science-fiction que j’y suis venu. Je trouvais en effet ici et là dans la S.F. anglo-saxonne des allusions qui m’ont donné envie de remonter aux sources. Pour faire le lien avec la question précédente, la mythologie celtique (j’ai publié chez Nathan un Contes et légendes consacré à ce thème) me convient assez, par la vision mouvante du monde qu’elle offre : il y a toujours un au-delà des apparences, une impermanence ; le monde n’est pas donné, il est à découvrir. La faute de Perceval est de n’avoir pas posé de questions, ce qui aurait mis un terme au chaos dont souffre le gaste pays. Faute, car le monde doit être un questionnement perpétuel, la certitude au mieux un état provisoire. La roue des fortunes royales n’a jamais fini de tourner. Persval, lui, moins paralysé par son ignorance que ne l’est le Gallois, pose des questions. Peut-être pas les bonnes. Mais Innid est là pour, sinon lui répondre, au moins lui indiquer le chemin. Pas le guider jusqu’au terme, car cela est impossible puisque les rivages de la terre de promesse ne s’atteignent qu’au terme de l’expérience ultime.




Jae_Lou 

Bonjour :) J'ai trouvé ma question ! (*petite victoire personnelle*)
Après avoir parlé d'inspiration et de top 20, une question peut-être encore plus difficile : y a-t-il un auteur (français ou non) avec qui vous aimeriez travailler sur un projet d'écriture (que ce soit un roman à 4 mains ou une adaptation BD) ? Et pourquoi ? (oui OK ça fait 2 questions ^^)

Je suis impatiente de lire le recueil de nouvelles sur Lanmeur car je trouve que vous excellez dans cette pratique 



Christian:


À la charnière des années 80 et 90, j’ai participé à une entreprise collective lancée par Christian Grenier réunissant vingt auteurs pour la jeunesse. Il s’agissait de retracer, en autant de romans autonomes mais qui se répondaient les uns aux autres, l’histoire du XXe siècle. L’aspect le plus intéressant du projet, que nous désignions sous le nom de Saga et qui parut sous le titre générique de Les Couleurs d’un siècle, était que chacun des participants était invité à corriger le manuscrit des dix-neuf autres. J’ai bien aimé cette aventure. Je ne suis donc pas réfractaire à une expérience d’écriture collective, même si l’écriture est plutôt une pratique solitaire. Quant à désigner un(e) auteur(e)… Je préfère dire que je suis ouvert à toutes les propositions. De même pour une BD. Là, pour le coup, une collaboration serait indispensable, car si je m’essayerais volontiers au scénario et au découpage, je n’ai malheureusement pas la main pour le dessin.




Phooka

Mince, 2 questions que j'ai oublié de vous poser. J'ai encore le temps ?

1/ Comment s'est passé la publication de votre premier texte. Est-ce que ça a été facile ou au contraire "le parcours du combattant" ?


Christian:




J’avais dans l’idée d’écrire un roman de S.F. Mais comment être publié ? Il fallait sans doute avoir des relations, fréquenter le milieu littéraire… Moi qui n’étais pas très mondain (et ça ne s’est pas arrangé depuis), je me sentais à l’avance découragé. Et puis j’ai bénéficié d’un heureux enchaînement. Ce n’est pas moi qui ai proposé mon premier manuscrit à un éditeur ! Ce texte n’était pas un roman mais… mon mémoire de maîtrise, consacré à une question que le monde entier se pose avec angoisse : peut-on scientifiquement étudier un événement passé et par définition non expérimentable puisque unique tel que l’origine de la vie ? Jacques Merleau-Ponty, qui le dirigeait, avait promis un livre à Jean-François Revel qui, lui, dirigeait chez Laffont la collection Science nouvelle. Comme il tardait à le livrer, il lui donna mon mémoire pour le faire patienter. Deux mois plus tard, le livre était en librairie. J’avais donc désormais mes entrées chez Robert Laffont, qui justement inscrivait depuis quelques mois dans son catalogue la collection Ailleurs et Demain. Je consacrai les vacances suivantes à écrire Les Montagnes du soleil, et (avec une belle inconscience quand on songe aux pointures qu’il avait l’habitude de publier), je le proposai à Gérard Klein, qui l’accepta. Quant à la littérature pour la jeunesse, c’est Hachette qui m’a contacté : cet éditeur cherchait des textes de science-fiction pour une nouvelle collection.
Facile est donc un mot e faible pour résumer mes débuts. Aurais-je persévéré si les fées ne s’étaient pas ainsi penchées sur mon berceau ? Difficile à dire. En tout cas, je ne conçois pas d’écrire sans savoir qu’il y aura des lecteurs, par conséquent la publication est une nécessité.

2/ Ma question fétiche que je pose à chaque Mois de (j'ai failli oublié, catastrophe !!)Quel est LE livre que vous auriez aimé écrire?


Il y en a beaucoup. Mais s’il faut en choisir un seul, disons Moby Dick. Ce livre me suit depuis longtemps, pourtant je ne cesse de découvrir. Prenez la première phrase. Le personnage se présente. Or, il ne dit pas : je m’appelle Ismaël, mais : Appelez-moi Ismaël. Quelle rouerie ! Le lecteur est piégé : trois mots suffisent à suggérer un mystère. On ne sait pas si Ismaël est son vrai nom ou si le narrateur se cache derrière un pseudonyme (Pourquoi ?). À moins qu’il s’agisse d’une allusion au fils évincé ? Et la façon qu’a Melville d’amener Achab ! Quelle leçon !







Encore merci pour ce Mois de passionnant !

Partenariat Le Mois de Gabriel Katz


Partenariat COMPLET


Les éditions Scrinéo  et  Bookenstock 
vous proposent 
de découvrir la trilogie avec ce tome 1




mais il y a également quelques tomes disponibles en avant première 
du prochain roman de l'auteur qui paraîtra en janvier !





Merci de lire attentivement les règles 
de ce partenariat EN ENTIER avant de postuler !


Pour y participer, vous devez nous envoyer un mail à l'adresse suivante:


lemoisde[at]gmail[point]com


avec:

* l'adresse de votre blog
* Le tome pour lequel vous postulez 
* votre pseudo, si vous en avez un sur livraddict/facebook/bit-lit.com/google+ etc..
* votre nom et adresse 
* Les résultats du partenariats seront annoncés dans un billet les jours suivants. Nous ne prévenons pas les bénéficiaires par e-mail.



Si vous ne remplissez pas ces critères vous serez automatiquement écartés...



Les règles sont toujours les mêmes :

* Nous envoyer un mail pour annoncer que vous avez bien reçu le livre.

* Lire et chroniquer ce roman au plus tard le 25 janvier ,( avec les liens vers Bookenstock dans votre chronique ), et nous envoyer votre lien également.

Annoncer le Mois de Gabriel Katz sur votre blog au début du mois de janvier.

Venir participer à ce Mois de Gabriel Katz en posant une ou plusieurs questions (ou commentaires) pendant son "Mois de ...".




Le partenariat restera ouvert au minimum 24 heures. Notre choix se basera sur des critères totalement subjectifs tels le "plouf plouf" ou le "choipeau" voire même le "ça sera toi qui ..."





Partenariat COMPLET

Le mois de janvier 2014 sera le mois de...



Gabriel Katz




C'est avec un immense plaisir que nous accueillons sur Bookenstock cet auteur qui a enchanté la blogosphère l'an dernier avec sa trilogie de ouf :

  Le puits des mémoires




Il revient sur le devant de la scène, en janvier justement, avec son nouveau bébé :

La maîtresse de guerre


Malgré un emploi du temps de ministre, il viendra se prêter au jeu des questions et des réponses.

Attention, partenariat en approche !

mercredi 27 novembre 2013

BEYONDERS Tome 3 de Brandon Mull



TOME 3

LA VOIE DE LA PROPHÉTIE



Editions Nathan Jeunesse
636 pages
16,50 euros


Résumé :

Après tant de périples et tant de batailles, Jason et Rachel considèrent désormais la terre magique de Lyrian comme la leur. Pourtant, selon la prophétie de l'oracle, un seul d'entre eux pourra y rester. Il leur faudra d'abord mener chacun de leur côté la guerre qui les oppose au terrible despote Maldor. Leurs courageux alliés sont puissants, mais l'empereur l'est plus encore, et beaucoup devront sacrifier leur vie pour le renverser...


L'avis de Dup :

Esmira, la vieille oracle des Jungles du Sud est morte en délivrant au roi Galloran et ses partisans la seule prophétie à suivre leur promettant une infime probabilité de victoire contre Maldor, le sorcier tyran de Lyriam. Le plus surprenant c'est que cette prophétie inclut Jason et Rachel, nos deux Beyonders, étrangers en ce monde. Rachel doit parfaire son édomique tout en accompagnant Galloran récupérer son royaume de Trensicourt, puis marcher sur Felrock, la forteresse imprenable de Maldor. Quant à Jason, il doit retrouver la dernière demeure de Darian le Voyant, le plus grand oracle que Lyriam ait connu. Seulement Darian est décédé depuis des milliers d'années, après avoir vécu la fin de sa vie en ermite dans un lieu secret...

Une prophétie hypothétique qui contient deux quêtes. Nos deux Beyonders vont devoir se séparer et les chapitres vont alterner pour suivre leur progression. Les deux missions sont totalement différentes : celle de Rachel est une reconquête puis une préparation à la guerre. Celle de Jason, une sorte de chasse au trésor. La réussite de la première ne viendra que du succès de la seconde. L'alternance est le piège classique du lecteur, et comme d'habitude, il fonctionne et nous amène très vite à la fin de ce beau pavé.

Si l'on découvre de nouveaux paysages, de nouveaux dangers, j'ai beaucoup regretté l'absence de découvertes d'autres peuples comme dans les tomes précédents. Mais qu'importe, il y a déjà bien fort à faire à exploiter les capacités, les aptitudes et les adaptations des races déjà dévoilées. Ferrin, l'ami de Jason, est un détachable. Une race créée par un sorcier pour espionner. Ainsi Ferrin fini l'aventure avec un oeil chez Maldor, un morceau d'aorte avec Galloran donné en guise de loyauté, une oreille dans la poche de Jason, le nez déposé à l'entrée d'une galerie pour flairer s'ils sont suivis, etc... Le peuple de L'Amar Kabal et leur graine de survie, à replanter s'ils meurent. Ils renaissent ainsi très vite, à l'âge de leur première mort. Et tant d'autres races, les nains géants, les dringling etc...

Rien que pour cette imagination là, cette trilogie de Brandon Mull est à lire. Je l'ai trouvé franchement originale, avec une plume agréable. Il me reste à découvrir les cinq tomes de Fablehaven plébiscité par dame Phooka. Les fans ayant lu les deux séries placent Fablehaven un cran devant, cela m'assure encore quelques heures de plaisir de lecture avec cet auteur. Mon dicton préféré de Jules Renard se vérifie de jours en jours : " Quand je pense à tous les livres qui me restent à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux."

Brandon Mull sur Bookenstock :


mardi 26 novembre 2013

NIGHT SCHOOL Tome 3 de C.J. Daugherty



Tome 3: Rupture



Editions Robert Laffont
Collection R
398 pages
17.90 euros



Présentation de l'éditeur:


Inconsolable depuis la mort de son amie et sous la menace constante d'un espion qui rôde incognito à Cimmeria, Allie Sheridan accuse le coup. Et elle n'est pas la seule à perdre les pédales ; tout semble s'effondrer autour d'elle : amitiés, amours et certitudes. Alors, quand Nathaniel commence à abattre ses cartes maîtresses, Isabelle, la directrice elle-même, ne sait plus que faire. L'école sombre peu à peu dans les sables mouvants de la paranoïa et de la suspicion, tous les étudiants sont dorénavant considérés comme coupables jusqu'à preuve du contraire. Il n'y a plus de présomption d'innocence qui tienne et n'importe qui peut désormais être détenu sans procès. Plus personne ne peut se cacher. Cette fois-ci, Nathaniel n'a plus besoin de leur faire du mal ; les occupants de Cimmeria s'en chargent très bien tout seuls...




L'avis de Phooka:



Attention spoiler si vous n'avez pas lu les tomes précédents (parties à surligner) !

Voilà bien une suite que j'attendais avec impatience. Je reconnais avoir eu peur d'avoir un peu oublié le contexte mais dès les premières pages, tout m'est revenu instantanément, ce qui est suffisamment rare, dans mon cas, pour être noté. Le récit reprend exactement là où nous l'avions laissé à la fin du tome 2.  Allie n'arrive pas à se remettre de la mort de Jo, elle culpabilise et du coup elle s'isole des autres pensionnaires de l'école. Sa seule idée: trouver les coupables pour venger le meurtre de son amie. Pour cela elle est prête à tout et en particulier, elle est prête à ne plus croire en rien ni personne. Même ses meilleurs amis ne la voient plus, que ce soit Rachel ou Carter ou Sylvain, elle ne leur parle plus, elle les évite et ne leur fait plus confiance. La situation devient si tendue qu'elle décide de fuir et de quitter cette école, pensant trouver dehors la liberté qui lui manque pour enquêter. Elle est bien décider à trouver Nathaniel, quel qu'en soit le prix.

Nathaniel, l'ombre qui pèse sur cette école de Cimméria. Le grand absent ... Bien qu'on ne le voit quasi jamais, sa présence est telle qu'elle étouffe tout. Plus de rires dans cette école, plus de joie, plus de confiance non plus. Chacun accuse les autres, tous complotent et s'accusent mutuellement. Plus personne n'est à l'abri des soupçons, que ce soit parmi les élèves, les professeurs voire même parmi les membres de la sécurité. Allie veut savoir, et pour cela elle va user de tous les moyens possibles, quitte à mettre sa vie en danger. Malgré son attitude si lointaine de ses derniers temps, elle pourra quand même compter sur ses amis de toujours. Mais est-elle prête à les mettre en danger eux aussi ?

Ce que j'aime par dessus tout dans cette série, c'est que bien qu'étant clairement axé YA, on a à faire à du thriller, du vrai, du dur ! :) Comme je l'avais déjà signalé dans la chronique du tome 2 , l'auteur ne "fait pas dans la dentelle". Même si cette fois il n'y a pas de mort, la tension  est extrême et le danger permanent. Le lecteur ne sait absolument pas à quel moment, il va survenir. La paranoïa règne en maître dans l'école et le suspense est vraiment horrible. Trahison, psychose et action sont vraiment les maîtres mots de ce roman. Aucun temps mort, l'action se déroule à toute allure et les pages défilent toutes seules.

Bien sûr, il y a toujours nos deux "bogosses", Carter et Sylvain, qui tournent autour d'Allie, et celle-ci est toujours un peu perdue entre les deux, mais le temps n'est pas aux amourettes vu le climat régnant dans l'école. Les "bogosses" deviennent donc plutôt "des héros comme les autres" au même titre que les meilleures amies d'Allie, Rachel, Nicole et Zoe. Des héros d'ailleurs très réussis, car qu'ils soient masculins ou féminins, les personnages ont une réelle profondeur et ils sont de plus très attachants. Chacun a ses propres qualités et défauts et ils ont suffisamment de "substance" pour être réellement crédibles. Ajoutons à cela qu'on les suit depuis le début et vous comprendrez qu'ils deviennent si réels dans l'esprit du lecteur.

A priori cette série s'étendra sur cinq tomes, si les deux prochains s'avèrent à la hauteur des trois que j'ai déjà lu, alors elle pourra être classées parmi les séries à lire sans hésitation. Pour ma part, il me tarde déjà de découvrir la suite car les questions sont toujours aussi nombreuses à la fin de cet opus. Un tome trois bourré de rebondissements et d'action, qui pourrait se lire quasi d'une traite. Un excellent divertissement à mettre entre toutes les mains.


Chroniques des précédents tomes:


lundi 25 novembre 2013

NOCTURNE 3 / Griffes et Décrépitude.


Les charmes de l'effroi
Volume 3





Ce Fanzine ( magazine de fantastique ) dirigé par Sébastien Mazas est un petit plaisir de lecture que je vous conseille fortement de vous procurer. Et ce pour plusieurs raisons. La première est qu'on ne peut résister à admirer cette superbe couverture de Céline Simoni. J'aime beaucoup ses illustrations capables de ressortir de la beauté dans l'horreur. Deuxièmement parce que c'est un pur moment de détente assuré. Chaque nouvelle amène son lot de surprises, tantôt de l'ahurissement, tantôt de l'effroi, parfois de l'humour. Bref, il y en a pour tous les goûts et c'est super. C'est un Fanzine sans prétention, et pourtant il pourrait se permettre d'en avoir !


Mais revenons donc à ce tome 3 qui concerne l'AT : Griffes et Décrépitude. Il regroupe huit nouvelles d'auteurs qui se sont appliqués à nous entraîner dans leur monde horrifique personnel. Je ne vais pas vous faire une énumération de ces nouvelles, ce ne serait pas passionnant. Juste vous dire que toutes m'ont plu sauf une, Eveil de Nicolas Cluzeau que je n'ai pas dû comprendre !? Je vais plutôt vous parler de mes trois préférées !

Repas froid de Marc Oreggia
Le vieux Maître Cabraal conduit une expédition au sommet de la Griffe du Démon où un dragon est sorti de son hibernation et menace toute la vallée. Cabraal et ses acolytes emportent avec eux un puissant loup-garou affamé en cage, en espérant que ce dernier considère le dragon comme un bon repas. Mais il y en a un autre qui est affamé parmi eux, c'est Ragnarok, le familier de Cabraal, en disgrâce au fond du sac de ce dernier pour conduite irrévérencieuse.
Le pitch, l'humour, la chute, tout m'a plu dans cette nouvelle !

Elle de Alice Ray
Jonathan, 31 ans, est convoqué chez un notaire. Sa cousine décédée lui a légué sa maison à la campagne. Première surprise car il s'agit de sa cousine détestée plutôt que préférée. Mais la deuxième surprise, c'est d'apprendre que sa cousine est morte de vieillesse. Or ils avaient le même âge...
La suite est prévisible bien sûr, et pourtant l'idée est super bien exploitée et fonctionne à merveille.

Derrière la cicatrice de Guillaume Lemaître
Cette nouvelle est celle qui m'a le plus baladée ! Elle flirte avec la pédophilie, elle terrifie un peu, horrifie beaucoup. On se voit s'enfoncer dans cet ignoble vice, on stresse bien évidemment, et l'auteur nous amène sur une chute grandiose !!! J'ai adoré.

Et comme d'habitude ce magazine est ponctué par un texte de mon MMM's préféré, j'ai nommé Michaël Moslonka. Il nous fait une satire bien à lui sur les griffes et la décrépitude de la valeur travail dans notre société d'aujourd'hui. Avec son érudition et sa gouaille, cela donne un essai pas piqué des hannetons ! :))

Ce fanzine sortira tout bientôt, je vous dirai la date exacte dès que je la saurai ;)
J'en profite pour vous parler de l'AT (Appel à Texte ) du prochain numéro : Abysses et Servitude.
Voilà bien un thème qui plairait à l'ami Anthelme Hauchecorne et sa nouvelle De Profondis du recueil Punk's not dead qui irait à merveille !!! Je pense à Sam Sykes aussi, mais il faudrait un traducteur !
Pour plus de renseignements, cela se passe ICI, il court jusqu'au 31 mai 2014.

Avis donc à tous ceux que la plume démange, venez donc soumettre votre eczéma au grand docteur Mazas :)) 


Et une autre contribution au challenge de Lune : le JLNN


dimanche 24 novembre 2013

Novembre 2013 chez Asgard/Midgard/Lokomodo



Sorties le 21 novembre

EVARISTE
Olivier Gechter


Grand format
428 pages
20 euros

Le pitch :
Diriger une start-up spécialisée dans le conseil est loin d’être facile. Surtout lorsque les conseillers que l’on recherche doivent posséder des pouvoirs paranormaux. C’est pourtant le métier exercé par Evariste Cosson qui parcourt la capitale afin de dénicher ces perles rares.
À mi-chemin entre le polar et le roman fantastique, Evariste nous entraîne dans un monde inquiétant et humoristique, qui porte un regard cynique sur notre existence et la vie parisienne.


RUMEUR DE GUERRE
Manuel Essard


Poche
376 pages
8 euros
(La couverture magnifique est de Michel Borderie)

Le pitch :
Guidé par un mystérieux cauchemar, le Prince-Divin Fenris a quitté le Grand Nord gelé et s’enfonce, accompagné de ses deux fidèles Dragons de Guerre, dans  les terres des anciens royaumes, ces royaumes même qui, quelques années plus tôt, sont tombés sous l’épée et le marteau de l’impitoyable Saigneur 
de Guerre Hrilf Zorkèr. 
Obsédé par la vision d’un masque de porcelaine versant des larmes de sang, il est décidé à mener à bien sa quête avant de s’en retourner à la cour de son père. D’étranges rencontres vont le mener en des lieux mythiques pour endosser une armure qu’il ne désire pas et mener une guerre.




DIES IRAE
John C. Patrick


Poche
224 pages
6 euros

Le pitch :
En 1956, dans les Aurès, un commando massacre tout un village. 
En 1979, trois policiers maquillent le meurtre de deux jeunes gens. 
En 1996, à Angers, trois policiers sont exécutés à peu d’intervalle. Pour le commissaire Costa Pedritis, il s’agit d’identifier le coupable avant qu’il ne frappe à nouveau. 
Le passé n’oublie jamais, et la vengeance est un plat qui se mange froid…







vendredi 22 novembre 2013

LA CITÉ de Stella Gemmell




Editions Bragelonne
576 pages
25 euros

Illustrateur : Stephen MULCAHEY



Présentation de l'éditeur:


Construite sur des milliers d’années, faite d’une multitude de niveaux, la Cité est aussi vaste qu’ancienne. Au fil des siècles, elle s’est étendue au-delà de ses remparts, menaçant sans cesse les royaumes voisins. Au coeur de la Cité réside le sanguinaire Empereur, dont le visage reste un mystère et que la mort même semble craindre : certains vont jusqu’à douter de son humanité.
Une poignée de rebelles espérant mettre fin à ce règne de terreur placent leurs espoirs en un seul homme, dont le nom sonne comme une légende : Shuskara. Celui qui fut autrefois le général favori de l’Empereur. Un homme respecté, capable de provoquer un soulèvement et d’unir la Cité. Mais aussi un criminel trahi, emprisonné et torturé avant de disparaître…



L'avis de Phooka:

Voilà un roman que j'attendais avec impatience. Stella Gemmell, veuve de David, celle qui avait fini avec tant de talent la trilogie Troie. Aucun doute pour moi, elle a la carrure d'un grand écrivain de fantasy et c'est donc avec envie que je me suis jetée sur La cité.

La première partie est tout simplement éblouissante. On y rencontre les habitants des égouts et en particulier un jeune garçon XXX et sa sœur Emly. Ils vivent en permanence dans la boue, dans l'humidité à la recherche de maigre butin et de nourriture. Leur peur, je dirais même leur terreur, ce sont les pluies soudaines qui peuvent abattre sur la cité et faire que des torrents d'eau envahissent les couloirs, les vouant ainsi à une mort certaine. Scénario, malheureusement habituel ...
Dans ce monde de nuit et de salissures, ils vont rencontrer un homme qui essayera de veiller sur eux. Un militaire ou plutôt un ancien militaire, visiblement "à la retraite". Leur chemin croisera aussi une femme étrange au nom d'Indaro, une femme qui devrait être dans l'armée. Oui, elle devrait être dans l'armée, car la cité est en guerre perpétuelle contre "les bleus". Depuis si longtemps qu'on en a même oublié pourquoi, comment et quand. Les pertes humaines sont tellement énormes que les femmes sont toutes envoyées au combat. A peine formées, elle y meurent par milliers.

Donc un début de roman vraiment passionnant et réussi, mais malheureusement il s'essouffle très vite. Le sujet est bien ciblé et vraiment original. Une cité, si ancienne qu'on ne connaît plus ses origines. Elle a été reconstruite à plusieurs reprises. Un empereur quasi immortel dont personne ne sait rien sauf qu'il vient d'une des grandes "familles" de la cité. De ces familles qui détiennent le pouvoir. Des militaires par milliers qui se battent chaque jour depuis des années, des dizaines d'années. L'ennemi, les bleus, dont personne ne sait rien, sauf qu'il faut les vaincre à tout prix. Il n'y a plus que ça dans la vie des gens: La guerre. Seule et unique raison de ...vivre. Dans ces conditions, des gens essayent de survivre, du mieux qu'ils peuvent. Et puis certains complotent ...

Un sujet qui tient la route donc. Et des personnages tout aussi réussis. Comme son talentueux mari, Stella Gemmell sait rendre ses protagonistes hyper attachants. XXX, Emly, Suskhra, Indaro, Kerr, tous sont à leur façon des victimes de la guerre et tous sont terriblement attachants. La meilleure preuve du talent de l'auteur a été pour moi, un personnages qu'elle nous dépeint en trois quart de page, son passé, sa vie, l'amoureuse abandonnée par son départ pour l'armée. Cet homme, on l'aime, en quelques mots. Et en bas de la page ... il est mort! Terminé. Carrément grandiose ...

Oui mais voilà, car il y a un énorme MAIS. Que de longueurs, que de désordre! Si j'adore en général le procédé de "flashback" dans un roman pour mieux comprendre la psychologie des personnages, l'abus de ce procédé finit par perdre le lecteur. Et Stella Gemmell en use et abuse. On va dans tous les sens, sans forcément un ordre logique. Il lui faudra plus de 300 pages pour que les héros se "rencontrent" enfin ... Trop long, trop brouillon, ce roman a fini par me lasser. Dommage le sujet en est pourtant plus que réussi, mais en l'état le résultat est trop confus et il ne se passe finalement pas grand chose dans ce premier tome. Plus de 530 pages pour en apprendre si peu, c'est quand même décevant.

C'est vrai que le nom" Gemmell" en fait attendre beaucoup, sans doute trop, mais ma déception ne vient pas que de ça, même si sans doute ceci y contribue pour une petite part.

La cité est un roman inégal, avec des passages d'anthologie (la première partie est sublime) et de belles réussites qui montrent le talent évident de l'auteur, mais aussi de gros ratages. Un peu plus court et plus "organisé" il aurait pu être carrément un grand roman de fantasy. Tout n'est donc pas perdu. Si l'écriture de Stella Gemmell mûrit un peu par la suite, on peut en attendre de grandes choses.




Merci à Livraddict pour cette découverte.
jeudi 21 novembre 2013

LA MORT EN TÊTE de Sire Cédric




Editions Le pré aux clercs
555 pages
19,90 euros


Résumé :


A Drancy, en Seine Saint Denis, dans une chambre d'enfant, une scène d’exorcisme tourne au drame… Mais tout a été consciencieusement filmé par un journaliste.

A Paris, au cours des jours qui suivent, la policière Eva Svärta se sent observée - impression désagréable ou mauvais pressentiment ? Elle sait que le danger rôde, même si les mois qui viennent de s’écouler ont été plus doux que d’habitude. Elle est amoureuse… et enceinte d’Alexandre Vauvert.

Très vite, entre Paris et Toulouse, le fameux duo d’enquêteurs est de nouveau sur la brèche. Cette fois-ci, ils sont eux aussi les proies d’un tueur psychopathe…



L'avis de Dup :

Autant l'annoncer de suite : Énorme coup de coeur pour ce dernier livre de Sire Cédric. On assiste à une montée en puissance des écrits de cet auteur, c'est impressionnant. Ce livre une fois démarré, on ne peut le reposer. Il faut prévoir de grandes plages horaires sinon la frustration est une vraie torture. Un livre à lire de toute urgence ! Mince, j'ai démarré par la conclusion !

Eva, toujours à la Crim' de Paris, est sur une enquête suite au décès d'un enfant, relisez le résumé ci-dessus. Alexandre également, mais lui, toujours à Toulouse, Commandant au SRPJ. Il suspecte un trafic d'organes couvert par des huiles de la région. Bien sûr les bâtons dans les roues vont être à la hauteur des personnalités impliquées. 

Mais on a aussi un espèce de taré, un vrai psychopathe, qui va faire une fixette sur Eva Svärta. Et Sire Cédric nous dévoile très vite que c'est un tueur en série encore jamais soupçonné. Et ainsi, le livre qui démarrait gentiment comme un polar à double vitesse bascule dans un frénétique thriller. La montée en puissance de l'aspect thriller est énorme. L'auteur joue avec nos nerfs depuis le début. Le tueur qu'il colle aux basques d'Eva est plus qu'intelligent, ne commet jamais d'erreur. Il est hyper pointu en informatique et a toujours un train d'avance sur notre couple de policiers, du début à la fin, c'est exaspérant ! Sa traque est parsemée de cadavres, il est au sommet de sa psychose, c'est terrifiant.

On monte d'un cran aussi côté fantastique. Ce n'est jamais la même chose ni la même peur qui est exploitée par l'auteur, mais je peux vous assurer que cela fonctionne. Ces touches fantastiques sont amenées dans le récit de façon tellement naturelle que ça marche à tous les coups, en tout cas sur moi ! Je vous promets que cela fait froid... dans le dos. J'ai eu la chair de poule plus d'une fois...

Mais il y a aussi, et c'est ce que j'aime chez cet auteur, une montée en puissance des sentiments que partage notre célèbre couple d'enquêteurs. Et Eva est enceinte...Cette donne va changer pas mal de choses. Parce que si elle augmente le sentiment de protection d'Alexandre, elle décuple encore plus le sentiment d'angoisse du lecteur : que va faire Sire Cédric avec cet élément ? A chaque page achevée, je me disais " c'est bon, elle est toujours enceinte" ! Sérieux, il l'a fait courir, sprinter, escalader, sauter, l'horreur quoi !

Bref du grand, très grand art. Quant à ma conclusion, elle est en intro ;)

mercredi 20 novembre 2013

Sortie le 1er décembre: à ne pas manquer !


Sortie le 1er décembre 2013 sur tous les bons blogs !:)





Voici la bande annonce. 







 Merci à Marika Gallman qui a bien du talent décidément !
mardi 19 novembre 2013

Entretien avec Christian Léourier tome 3






Et voilà le tome 3 en route.
Pour lire ou relire les deux premiers volets de cette interview c'est ICI et LA .





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Un jour j’ai rencontré l’inspiration. Je l’ai croisée par hasard, sur un chemin de montagne. J’ai dit :
Bonjour, l’inspiration ! Je suis drôlement content de vous voir !

Elle m’a répondu, plutôt sèche :

Tu devrais dire : « Je suis bien content ». Il vaut mieux éviter des adverbes de manière, ils alourdissent la phrase. Surtout s’ils introduisent une rime intérieure. Et puis, tu ne me « vois » pas, au sens strict du mot. Les montagnes, le lac qui paresse sous le soleil en déclin, voilà ce que tu vois. Moi, c’est autre chose. Sois donc un peu précis dans ton vocabulaire.

Pas très commode, l’inspiration ! Néanmoins, nous avons parcouru un bout de chemin ensemble. Je me suis enhardi à lui confier :

J’aimerais bien vous revoir. 

Oh, je suis très occupée, esquiva-t-elle.

Nous nous connaissions à peine, et déjà elle cherchait des excuses pour m’éviter. Feignant de ne pas m’en apercevoir, j’insistai.

Bon d’accord, j’essaierai, finit-elle par céder ; et afin de bien montrer que nos rapports s’envisageraient désormais sur un plan strictement professionnel, elle abandonna le tutoiement pour demander : quels sont vos horaires de travail ?


Mes horaires ?
Eh bien oui, vos horaires. Vous ne croyez tout de même pas que je vais surgir à l’improviste et me taper tout le boulot à votre place ?

Pourtant, aujourd'hui…

Aujourd'hui, c’est un peu particulier. Les vacances… Mais si vous voulez recevoir ma visite, il va falloir y mettre du vôtre. 

Je ne la voyais pas comme ça, l’inspiration. Je la croyais plus complaisante. Je le lui ai avoué. Elle a ricané et, redevenant familière, elle a précisé :

Ça, mon bonhomme, c’est du folklore. Si tu veux apprendre à écrire, il va falloir noircir du papier. Tout jeter. Réécrire. Jeter de nouveau. Réitérer autant de fois que nécessaire. Tu imagines un coureur qui s’alignerait au départ d’un marathon sans s’être préparé à l’épreuve ?

Voilà comment notre relation a débuté. Depuis, elle vient me visiter quelquefois. Oh, pas souvent. Le reste du temps, suivant son conseil, je m’entraîne.

En ce moment, je travaille sur un quatrième tome du cycle de Lanmeur, puisque, grâce aux éditions Ad Astra, une nouvelle génération de lecteurs peut déambuler dans cet univers. Mais cela ne m’empêchera pas de répondre à vos questions.



À bientôt, donc.



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Doris Facciolo 


Bonjour Christian,
Je suis en train de lire votre interview figurant à la fin de l'intégrale 1 du cycle de Lanmeur. Cette interview, recueillie par Xavier Dollo, n'est malheureusement pas datée. Un passage m'interpelle vivement : "Ce qui m'inquiète, c'est la régression de la SF par rapport au fantastique. Comme si les lecteurs n'avaient plus envie de réfléchir. Le fantastique est la littérature de la soumission à l'étrangeté du monde, la SF celle de la rébellion."
Pardonnez-moi, mais si je suis d'accord pour dire que la SF n'est plus une lecture à la mode, je ne vous suis pas lorsque vous affirmer que le fantastique (et/ou la fantasy) ne font pas réfléchir. Bien que les thèmes soient abordés différemment, ils restent similaires. Plus d'une fois j'ai reposé un récit Fantastique/Fantasy en y songeant toute la nuit tant le sujet m'avait interpellée.

En lisant le cycle de Lanmeur (l'intégrale 1, je n'ai pas encore lu les suites), je pensais me plonger dans une histoire purement SF. Hors je me suis au final confrontée à des mondes proches du médiéval fantastique, avec leurs coutumes et croyances ancestrales (surtout Ti-Harnog). Le tout bien sûr avec un fond de SF, mais Lanmeur et le Rassemblement restants "inaccessibles", le côté SF n'est pas ce qui m'a marqué.

J'ai toutefois grandement apprécié ma lecture ! ;-)




Christian:


L’interview date de la parution du tome 1 de l’intégrale, c’est-à-dire 2011. Ce que je dis du relatif effacement de la science-fiction par rapport au fantastique et à la fantasy (qui sont pour moi deux genres distincts) demeure d’actualité. Il n’est que de voir la liste des titres publiés dans les collections pour la jeunesse pour s’en convaincre.

Je persiste à penser que cette évolution est symptomatique d’un état d’esprit, même si, bien entendu, des considérations commerciales poussent les éditeurs à amplifier la tendance : Harry Potter a été un succès de librairie, engouffrons-nous dans la sorcellerie. Buffy fait un tabac chez les ados, vite, des histoires de vampires… Il reste qu’on n’impose pas au public un genre dont il n’est pas demandeur.

Avant de développer davantage, une précaution : je vais parler de ces trois genres en général. Comme chaque fois que des généralités sont manipulées, il ne manquera pas de contre-exemples pour me contredire. D’autant que ces genres s’émiettent en sous-genres et que les frontières sont parfois floues (songeons à Lovecraft, par exemple.) Par ailleurs, je voudrais dissiper une ambiguïté : il y a de la place pour tous les genres et, en tant que lecteur, je n’en néglige aucun, même si par tempérament je préfère la S.F. Ma remarque ne signifiait pas que seuls les lecteurs de S.F. réfléchissent, tandis que les lecteurs de fantastique ou de fantasy sont passifs. Elle portait sur la nature même de la réflexion.

La différence essentielle qui m’apparaît entre S.F. et fantastique est que la première a pour ambition d’amener le lecteur à s’interroger sur le fonctionnement du monde, dans une intention critique. Elle traduit un état de fait : la prééminence de la technologie, de l’artefact sur le naturel et cherche à déterminer les aboutissants de cette emprise sur le mode de vie de ceux qui y sont soumis (vous et moi, quoi). Même lorsqu’elle se présente sous forme d’une dystopie, elle est le reflet d’une idéologie du progrès scientifique et technique. Les débats de société dont se nourrissent les talk-shows télévisés d’aujourd’hui sont apparus avec quelques décennies d’avance dans la littérature de S.F. En vrac : l’écologie, la manipulation par les medias, la démographie (volume et structure), la concentration du pouvoir / de la richesse, les manipulations génétiques, l’impact de l’informatique et de la télématique, les énergies nouvelles, la conquête de l’espace… on pourrait multiplier les exemples. La S.F. a fonctionné comme une sentinelle, un précurseur de la réflexion sur les orientations à prendre (ou à éviter) et l’impact de l’innovation sur la vie quotidienne. Bien entendu, elle n’a résolu aucune question, mais se présente comme un réservoir d’hypothèses et elle accoutume ses lecteurs à affronter l’impact des changements.
Le fantastique, lui, joue davantage sur le registre des émotions. Fonctionnant sur le surgissement de l’irrationnel dans le quotidien, il traduit l’inquiétude de l’homme confronté à sa propre condition. Il suppose l’existence d’un arrière-monde, inconnaissable sinon au prix d’une transgression aux conséquences imprévisibles – et la plupart du temps néfastes. S’il amène le lecteur à la réflexion, c’est sur les questions métaphysiques : le bien et le mal sont-ils absolus ou relatifs, la mort est-elle une fin, a-t-elle une signification, l’homme peut-il échapper à une destinées ? On ne se situe plus dans le domaine sociétal, mais dans la sphère individuelle.
On retrouve ces mêmes questions dans la fantasy. Ce genre, comme le conte de fées dont il est l’héritier, exprime souvent la résurgence de mythologies bannies. Elric envoûté par Stormbringer, c’est évidemment l’image de la lutte à l’avance perdue de l’homme contre son propre destin. Cependant, les codes ne sont pas les mêmes, en ce sens qu’il y a coïncidence entre le monde de l’action et l’arrière-monde dont il s’agit de contrôler les issues (quand d’ailleurs, il y a une distance entre les eux, ce qui n’est souvent pas le cas).
Ces questions métaphysiques ne sont pas exemptes d’intérêt. Voire inévitables. Mais, en bon kantien que je suis, je ne pense pas qu’elles soient solubles. À chacun de s’installer dans sa représentation du monde, sachant qu’elle lui est propre.
Personnellement, je demeure un auteur de S.F. Si je prends par exemple le thème de la mort, je suis moins intéressé par un au-delà qui demeurera à jamais hypothétique, que par les conséquences qu’entraînerait un prolongement indéfini de la vie, c’est-à-dire en quoi la mort structure nos sociétés et leur permet d’évoluer. L’immortalité sera la plus grande catastrophe (au sens propre de rupture totale) que l’humanité connaîtra. Il serait temps d’y penser : je suis convaincu qu’on y parviendra au cours de ce siècle.
Un roman comme Ti-Harnog aurait pu être de la pure fantasy. S’il appartient à la S.F., ce n’est pas seulement à cause de l’arrivée d’un Lanmeurien sur ce monde à bord d’un vaisseau spatial, mais parce que la société harnogéenne est entièrement déterminée par une caractérisque physiologique de ses habitants. La stratification en castes est la réponse (une des réponses possibles) à la métamorphose. Celle-ci impacte jusqu’à la mythologie des Harnogéens, puisqu’ils attendent celui qui les fera accéder à un nouveau cycle. L’un des propos du roman est donc d’orienter la réflexion sur les fondements naturels, biologiques, de nos institutions. Il n’est que de penser à la sexualisation de nos sociétés pour comprendre que la question n’est pas gratuite.
Quand je dis m’inquiéter de la régression de la S.F., et y déceler un recul de la réflexion, je parle évidemment de la réflexion sur l’évolution future du monde, comme si celui-ci était soudain devenu si imprévisible que toute tentative de débrouiller l’écheveau apparaissait vaine. Il est de fait que l’accélération de l’innovation technologique peut sembler décourageante au pauvre auteur de S.F. Le temps d’imaginer ce que pourrait être la prochaine technologie à fort impact, vous la trouvez déjà sur les rayonnages du magasin… pardon, en vente en ligne sur internet. Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras.




Dup 

Bonjour Christian.
Je vais revenir sur Ti-Arnog et vos artwenirs, la zoologie étant un peu mon domaine.
Voilà ce que j'en avais dit lors de ma chronique : " Et j'oubliais les fameux artwenir, les "chevaux" de Ti-Harnog, au singulier un artwen. Imaginez une autruche croisée avec une baleine... ben oui, elles ont des fanons ces artwenir ! Puis un chapitre plus loin on apprend qu'elles ont un cou reptilien !! Et quelques pages plus loin, qu'elles ont des crocs bien acérés alors qu'on sait que ce sont des herbivores qui broutent l'herbe... et que l'on traie tous les jours, bon. Mais quand l'auteur lui rajoute un bec falciforme alors là, moi je décroche. "

C'est la première fois que ma visualisation de l'imaginaire d'un auteur est dépassée. Et je n'étais pas la seule, c'était une lecture commune et toutes, nous nous étions fait la même réflexion ! Habituellement, dans les lectures de l'imaginaire, Fantasy et SF, les espèces inventées, qu'elles soient humanoïdes, êtres pensants non humanoïdes, animales ou végétales, suivent quand même un minimum les lois "darwinesques" non ? Qu'avez-vous voulu créer avec cette bestiole ?
Est-ce qu'un illustrateur s'est déjà amusé à dessiner un artwen ? 




Christian:


Lorsque cette critique est parue, je me suis interrogé. Pourquoi une baleine (animal fort sympathique au demeurant) ? À cause du fanon, bien sûr ! Mais dans mon idée, ce mot désignait plutôt le repli de peau qui pend au cou des bovins. L’autruche, c’est resté plus mystérieux. C’est volontairement que je n’ai pas donné une description complète de l’animal. Au lecteur de l’imaginer. Pour ajouter à la confusion, je dirais qu’artwen pourrait se traduire par ours blanc. Mais une artwen n’est évidemment pas un ours. Csernus, sur son illustration de la couverture de l’édition en J’ai Lu, ne s’en est pas trop mal tiré, même si ce n’est pas tout à fait ainsi que je me la représentais. L’idée était de montrer une créature qui serait issue d’une évolution différente, pour ajouter à l’étrangeté de la présence humaine sur la planète.

Dup :

Merci Christian !
Je vous avoue que je ne sais pas non plus d'où nous est venue l'image de l'autruche ! Bref, hier, voulant reprendre certains détails dans le but de dessiner une artwen, j'ai parcouru, puis relu Ti-Harnog en entier ! Cela avait donné ceci que je vous mets ci-dessous.



Mais maintenant, au vu de votre nouvel éclairage, c'est encore un tout autre animal que je vois !!! Et ma Cyfaïl ne doit absolument pas correspondre à votre idée n'est-ce-pas ?


Bref, vous avez raison, autant laisser libre court à l'imagination de chacun... :))

Phooka :

Bonjour Christian

Mince, on est déjà presque à la fin du mois et le temps passe trop vite. Du coup je vais poser quex questions en même temps!:)
1/ Comment êtes-vous tombé dans la marmite Science-fiction ? En avez-vous lu étant jeune ? Si oui, quoi ?

2/ en SF, quelle est selon vous les romans indispensables , ceux qui doivent être lu "absolument" ?

Christian :


1) Mon tout premier contact avec la science-fiction remonte à mon enfance : je garde un souvenir ému des fascicules de bandes dessinées Artima ; Meteor, surtout, et Cosmos. Mais les vrais débuts datent d’un peu plus tard. J’ai une douzaine d’années. Au rayon livre du prisunic de Saint-Ouen, appâté sans doute par la fabuleuse illustration de Benvenuti, j’achète un roman de Murray Leinster, La Planète oubliée, dans la collection Science-Fiction de Ditis. La précision de ce souvenir dit assez combien cette lecture m’a impressionné. Bien entendu, j’ai enchaîné avec tous les titres de la collection (ce fut rapide, elle n’en compta jamais que huit). Viennent alors le Fleuve Noir et Le Rayon fantastique, qui luit encore grâce à la diligence d’un bouquiniste de l’avenue de Saint-Ouen. Le livre d’occasion coûte un franc, repris cinquante centimes. Des échanges croisés avec mon voisin de palier double mon pouvoir d’achat. Je lis trois romans par jour. Présence du futur et les premiers J’ai Lu science-fiction me permettent de faire connaissance avec les grands classiques du genre. Et puis il y a bien sûr les revues, Fiction notamment. Une monomanie qui dure quelques années. Jusqu’au jour où, inspiré par un fabuleux paysage de montagne, je cède à la tentation de me lancer à mon tour.


2)Il est toujours difficile de répondre à ce genre de question : je sais à l’avance que je vais commettre des injustices. J’ai droit à combien ? Restons dans la limite du raisonnable. Disons vingt. D’accord ?
1 - À tout seigneur tout honneur. H.G. Wells a exploré la plupart des thèmes de la S.F. La Guerre des mondes, évidemment.
2 - D’Asimov, je conseillerais les Robots : créer des lois logiques pour analyser tous les déraillements possibles, n’est-ce pas l’essence même de la science-fiction ?
3 - Les Chroniques martiennes de Bradbury sont pour beaucoup le point d’entrée dans le domaine. Pourquoi changer une recette qui fonctionne ? La nouvelle intitulée À travers les airs en dit plus long sur la mentalité conservatrice que bien des analyses.
4 - Martiens go home de Fredric Brown, pour dissiper le préjugé selon lequel les auteurs de science-fiction sont des gens sérieux.
5 - Rendez-vous avec Rama, de Clarke, magistrale réflexion sur l’Autre.
6 - Question de poids, de Hal Clement, archétype du roman de hard science.
7 - Simulacron 3, de Daniel Galouye. Un précurseur sur un thème aujourd'hui très actuel.
8 - Difficile de choisir parmi tous les romans de Heinlein. J’ai un faible pour Une Porte sur l’été, peut-être à cause du chat.
9 - Le Temps incertain, de Michel Jeury, pour l’osmose fond/forme.
10 - Des fleurs pour Algernon, de Daniel Keyes, ou comment créer l’émotion avec un minimum de moyens (l’orthographe, il fallait y songer !).
11 - Les Seigneurs de la guerre, de Gérard Klein : un mécanisme de précision.
12 - Les Dépossédés d’Ursula Le Guin. Le roman de la fin du XXe siècle. Impressionnant de songer qu’il a été écrit avant la chute du mur de Berlin.
13 - Un cantique pour Leibowitz, de Walter Miller, pour le retournement final.
14 - Je suis une légende, de Richard Matheson : je me sers souvent de cet exemple pour illustrer la différence entre fantastique et science-fiction.
15 - Sur des mers plus ignorées, de Tim Powers, autre détournement du fantastique au profit de la S.F.
16 - L’Oreille interne, de Robert Silverberg : la métaphore la plus poignante du vieillissement.
17 - Demain les chiens, de Clifford Simak. Encore une évidence.
18 - De même que Les plus qu’humains, de Theodor Sturgeon.
19 - J’aime beaucoup Chroniques du pays des mères, d’Elisabeth Vonarburg, pour la subtilité avec laquelle une épaisseur historique est donnée à ce monde.
20 - Limbo, de Bernard Wolfe : un uppercut.
Je relis cette liste et j’ai déjà des regrets (mais pas des remords). Je n’aurais pas dû me limiter à vingt. De toute façon, cette liste est parfaitement subjective, donc contestable. Je ne prétends pas détenir la vérité dans ce domaine.
À part cela, avez-vous lu Entre ciel et Terre, de Jón Kalman Stefánsson ? Non, ce n’est pas un roman de science-fiction. Mais il est indispensable.

Dup (toujours en mode curieuse) :

Pourriez-vous nous raconter quand et comment vous avez rencontré Thomas Geha/Xavier Dollo ?

Christian :

Parmi les nombreux talents que je n’ai pas, celui d’assurer une pérennité à mes livres figure en bonne place. Aussi est-ce ma femme qui, par l’intermédiaire de facebook, s’est mise en relation avec le milieu S.F., dont je m’étais éloigné faute de temps. C’est ainsi que Xavier est entré en contact avec elle, puis avec moi, pour proposer la réédition d’un cycle qu’il avait découvert dans son adolescence et qu’il aimait beaucoup (voir à ce sujet la fort aimable postface qu’il a écrite pour le tome 3). Je l’ai rencontré quelques mois plus tard, à l’occasion d’un salon réservé aux petits éditeurs qui se tenait aux Buttes-Chaumont, haut-lieu de mon enfance ménilmontagnarde (comme quoi le hasard…). Quant à Thomas Geha, j’ai fait sa connaissance un peu après, sur la route de Ferza. Mais ceci est une autre histoire.
Un bonheur n’arrivant jamais seul, la même filière a aussi permis la réédition de l’Arbre-miroir, chez Voy[el]. Là encore, il s’agit d’une envie de l’éditrice, Corinne Guitteaud, de remettre en circulation un roman qui avait compté dans son enfance.

Cerise timide :

Bonjour!
Tout d'abord je tenais à dire que je suis ravie de constater en lisant vos interviews que nous avons les mêmes goût en matière de...chocolat!
Je plaisante bien entendu, ce n'est pas tout ce que j'ai retenu de ma lecture, qui s'est en fait révélée fort enrichissante.
Malheureusement pour moi, je n'ai pas réussi à venir à bout de la troisième intégrale (je partais avec un lourd handicap : pas lu les deux premières!)
J'ai donc hâte de voir paraître votre collection de nouvelles pour redonner sa chance à ce cycle.

J'ai tout de même une question : j'ai été frappé par la façon dont le point de vue du personnage principal transparaissait lors de la description des autres personnages, particulièrement en ce qui concerne les femmes, et je me suis demandée si les autres livres du cycle étaient dans la même veine, ou s'il vous était arrivé d'écrire en adoptant un point de vue féminin?


Christian :

Il est vrai qu’il vaut mieux être un peu familier avec l’univers lanmeurien pour aborder les deux derniers volets. En ce qui concerne la question du point de vue, c’est un choix assumé. L’auteur doit s’effacer derrière un protagoniste s’il veut que le lecteur se laisse entraîner. Centrer le récit sur un personnage le prive de certaines facilités, mais rend celui-ci plus réaliste. Du monde réel, on n’a qu’une vue partielle, partiale. On ne connaît d’autrui que ce qu’on en perçoit. Pourquoi en irait-il autrement dans la fiction ? En revanche, l’auteur est libre de choisir tel ou tel personnage. Et, oui, j’ai écrit plusieurs romans en adoptant le point de vue d’une femme. Dans le cycle, c’est le cas pour Mille fois mille fleuves et L’Homme qui tua l’hiver. Peut-être est-ce présomptueux de ma part. Mais pourquoi écrire, si ce n’est pour multiplier les expériences impossibles ?