lundi 18 septembre 2017

LE BAISER DE PANDORE de Patrick Ferrer





Éditions Incartades
551 pages
19 euros


Le pitch :

Je m’appelle Paul Heyland. Je suis flic, commissaire à la Crim’. Lorsque j’ai été affecté au meurtre de Julien Delatour, assassiné un froid matin d’hiver dans une chambre d’hôtel de luxe, je n’y ai vu qu’une sale enquête de plus… J’avais tort.
Je me souviens encore des lumières blafardes de cette salle d’interrogatoire où je l’ai rencontrée, la suspecte que tout accusait. Une Ukrainienne aux yeux gris. Belle, triste, mystérieuse. J’aurais dû me douter que tout cela allait mal se terminer... Pourquoi suis-je resté sourd aux voix qui me chuchotaient à l’oreille de tourner le dos et m’enfuir ?
C’était le début de la fin. Une longue course semée de cadavres, comme autant de cailloux blancs laissés à mon attention, qui allait m’entraîner dans une poursuite effrénée jusqu’aux confins d’une Russie encore hantée par les fantômes du passé. Au bout de la route, je savais que je n’en sortirais pas indemne. Tous ces macchabées croisés durant ma carrière de flic me l’avaient déjà annoncé.
Mais depuis l’instant où j’avais croisé son maudit regard gris, je n’avais plus le choix…






Paul Heyland, le narrateur, est flic au 36 où il forme avec Ariel un tandem efficace et respecté. Deux hommes que tout oppose mais qui se complètent. Le meurtre de Julien Delatour semble déranger en haut lieu et la pression leur est mise pour qu'ils bouclent l'enquête fissa. Et pour couronner le tout, on leur met dans les pattes la coupable idéale qu'ils doivent arrêter.

Tout cela est allé trop vite pour que Paul puisse analyser et comprendre. De plus il fonctionne plus à l'intuition et le regard gris et profond de Délia qu'il a tout juste eu le temps de croiser crie son innocence. Ni une, ni deux, il décide de "l'échapper" de sa cellule. Commence alors des courses poursuites haletantes et une cavale angoissante. Cette première partie démarre sur les chapeaux de roues et entraîne le lecteur jusqu'à sa fin plus que surprenante : Délia disparaît et Paul est arrêté. Fin de sa carrière.

Deuxième partie, on retrouve Paul qui est désormais Privé et c'est la veuve Delatour qui lui remet dans les mains cette enquête au goût amer. Délia a été aperçue à Moscou, Paul part sur ses traces. Enquête, quête personnelle, découverte de l'URSS des bas-fonds de la capitale aux luxueuses datchas privées, tout se mêle dans un rythme beaucoup plus lent.

Troisième partie, retour à Paris alors que la partie d'échec menée en Russie est finie, les protagonistes de cette affaire bien compliquée ont joué leur rôle. Qui du cavalier, qui de la tour, du roi, de la reine. Cependant il reste quelques pièces éparses sur le damier et Paul a bien l'intention de les découvrir.

Les personnages de Patrick Ferrer sont travaillés et intéressants, notamment Paul bien sûr. Il n'est pas spécialement attachant, mais reste en permanence une énigme que l'on a envie de creuser. Il a été le principal moteur de ma lecture, plus que l'intrigue en elle même qui m'a larguée par moment, tant il y a d'entrées avec les nombreux flash back.

Il me faut également parler du style de l'auteur qui est très spécial et déroutant au début. Ensuite on s'y fait et cela devient très vite une sorte de marque de fabrique "made in Ferrer". Il n'y a pas à proprement parler de dialogue. Paul Heyland est le narrateur et ses questions, ses réflexions sont inclues dans le fil narratif. Vient ensuite, à la ligne, un tiret narratif uniquement pour l'interlocuteur.
Page 102
Elle se colla contre moi et commença à me caresser de sa main si douce mais nos ébats avaient épuisé toute mon ardeur virile pour le moment. Je m'empressai de changer de sujet. Comment savait-elle que j'avais bossé ce dimanche ?
- C'est mon mari qui m'en a parlé. Il parait que tu étais plutôt remonté.
J'espérais que ce n'était pas lui qui l'avait envoyée me consoler. Ça m'aurait étonné de Letroux, mais chaque homme a ses fantasmes.
- Ne sois pas stupide. Jules n'est pas idiot [... ] 
Le baiser de Pandore est un roman policier qui ne se laisse pas apprivoiser facilement l'intrigue étant touffue et bien ramifiée. En fait ce qui m'a le plus subjuguée dans ce roman, c'est son personnage principal que l'auteur a construit d'une telle façon qu'il me fallait le suivre alors même qu'il m'était indifférent. J'attendais toujours quelque chose venant de lui. J'ai apprécié sa lecture même si je suis restée sur ma faim avec un final frustrant. J'attendais encore quelques réponses et Paul est resté une énigme. À votre tour de vous laisser surprendre par cet auteur atypique.





2 commentaires:

Boom a dit…

Un thriller qui pourrait bien me plaire :)

Patrick Ferrer a dit…

Merci "Dup" de vous être si gentiment intéressée à ce premier roman, comme vous le dites atypique. C'est très intéressant d'avoir votre ressenti et très sympa d'avoir le soutien de blogs lits comme le vôtre. Je partage.